Bienvenue

Bienvenue à toi, aventureux surfeur, qui vient s'échouer en quête de sens gustatif. Ici tu trouveras des récits d'agapes, des notes de dégustations bacchiques et des adresses prometteuses compilées avec amour.

samedi 15 décembre 2007

« Les Gourmets » au Relais Louis XIII

« Les Gourmets » est en fait une amie, qui organise 2 fois par an un dîner de gala dans un grand restaurant parisien.
Après le Meurice en mai dernier, nous voilà donc réunis au Relais Louis XIII (Paris 6ème).

Nous débutons par un verre de Champagne Guy Charlemagne Blanc de Blancs 100% Grand Cru. Il a une belle fraîcheur et en même temps on sent des chardonnays cueillis à maturité. Des notes légèrement toastées et boisées lui apportent de la structure.
Un beau champagne qui accompagne mini-gougères et mini-pizzas fines et « goutues », avant de passer à l’amuse-bouche : Gelée de crustacés avec langoustine et truffe.

On nous apporte le vin blanc : le Viognier « le Pied de Samson » 2005 de Vernay. Beau viognier sec et aromatique ayant assez peu de gras. Une belle structure acide, limite tannique avec une finale sur le kumquat confit.
Ce viognier accompagne 2 plats. En premier la « Classique quenelle de bar de ligne, duxelle de champignon sauce au champagne ».
WAHOUU ! Ca c’est de la quenelle ! Aérienne, moelleuse, bien parfumée. Les champignons ne sont autres que des petites trompettes qui relèvent la sauce au champagne. Le tout donne un plat d’une grande finesse et élégance. Le viognier et la quenelle forment un très beau duo.
Vient ensuite le « Ravioli de homard breton, foie gras et crème de cèpes ». Ce plat m’a laissé moins de souvenirs que la quenelle, même si je l’ai dégusté avec plaisir.

Le sommelier nous présente le vin rouge Pommard 2001 de R. Monnot. Un poil réduit au premier nez, après aération, il révèle un nez assez puissant pour un village, avec des notes d’évolution un peu animales. En bouche, il est amandé, viandé, animal avec un beau fruité groseille et de la fleur de sureau. Bien typé Pommard, plus dans les 1ers crus que dans les villages, je l’ai trouvé beaucoup plus intéressant en bouche qu’au nez.
Arrive le caneton rôti aux épices en 2 services : d’abord les magrets. WAHOUU (bis) ! La viande dans sa structure tient plus du gigot d’agneau que du canard. Mais les arômes typiques du canard sont bien là. Nous vivons un grand moment de cuisine, l’exécution est parfaite.
Canard et pommard font évidemment très bon ménage.
Le deuxième service se présente sous la forme d’une cuisse confite en Parmentier. Le tout surmonté d’une petite salade finement assaisonnée qui apporte de la fraîcheur. Plat gourmand, l’assiette repart propre en cuisine.

Le chariot de fromage vient à nous. Mon choix se porte sur le mont d’or affiné à souhait et vieille mimolette.
Je m’enfonce de plus en plus dans mon fauteuil, une quiétude m’envahissant de plus en plus.
Après que « le Petit Bernard » nous ait fait hurler de rire en nous racontant ses tribulations alors qu’il était coincé dans les aéroports d’Abu Dhabi à cause d’une nappe de brouillard qu’il cherche encore, les histoires autour de la table deviennent un peu plus "olé olé".

C’est donc dans une ambiance euphorique qu'arrive le Millefeuille, crème légère à la vanille Bourbon. Mon mari est un fan du millefeuille et là, il ne tarit pas d’éloges. Le feuilleté est léger, la crème onctueuse, l’ensemble n’est que bonheur.

Avec le café ou le thé de chez Mariage Frères (bien sur, le salon de thé des Grands Augustins étant dans la même rue), nous avons des cannelés, des choux au praliné, des entremets à l’orange, des nougats, mais surtout des truffes à tomber par terre.

Après ce magnifique diner, alors que le restaurant est maintenant vide, le chef Manuel Martinez, nous fait visiter les cuisines lilliputiennes. On se demande bien comment ils font pour sortir d’aussi grands plats d’une si petite cuisine !

Rendez-vous dans 6 mois dans un lieu pour le moment tenu encore secret …. Chuuut !

Gwenola

vendredi 14 décembre 2007

Entre fines bulles

Soirée "Bulles" à la maison. François à la cuisine, moi à la déco et au service. Chacun de nos convives devait apporter une bouteille champenoise.

Le menu est diffusé quelques temps à l'avance afin que tout le monde puisse ramener la précieuse bouteille :

* St Jacques à la couturière et Fraicheur d’huitre au concombre,
* Suprème de volaille aux Corn Flakes, sauce Morilles au Champagne et Pommes dauphines,
* Filet de bœuf en croûte, Sauce bourguignonne et sauce aux airelles, Trévise braisée,
* Mâche en vinaigrette,
* Maroilles, Gouda étuvé et Comté de 26 mois, Truffes de Bourgogne,
* Petits fours frais, Assortiment de fruits exotiques et Chocolats de Michel Chaudun.

Sur les amuse-bouches : un Ultra Brut de Laurent Perrier très frais, aérien, légèrement citronné et qui s’accorde à merveille avec les St Jacques – un Salon 1995 plus brioché, d’aucun l’ont trouvé un peu iodé, belle charpente et fraicheur finale en bouche qui s’accorde bien avec l’huitre.

Avec la volaille: Un Deutz Brut classic très fin, complexe en bouche et très persistant – Un Dom Ruinart 1990 sur des arômes plus évolués, pas encore tertiaires, et qui tapissent doucement le palais. Les deux vins sont très beaux, chacun dans leur style .

Avec la viande : un Rosé de saignée de Duval Leroy un peu en retrait, qui pour moi manque un peu de corps et de complexité - un Bouzy rouge de Benoit Lahaye 2003 qui rappelle un pinot noir des Hautes Côtes de Beaune très léger, fin mais de demi-corps.

Avec le plateau de fromages : La surprise d’Eric, un Pierre Montcuit 1959 de robe dorée évoluée, encore bullé, une belle bouche de rancio léger, typée « savagnin », sans toutefois le côté glycériné un peu sirupeux qui caractérise ce cépage, avec une finale fraiche sur des notes champignonnées. Accord presque magique avec le Gouda et lumineux avec les copeaux de truffe de Bourgogne.
Le Deutz se marie à merveille avec le Maroille. « Si on se marrait pas, ce serait beaucoup moins marrant » (deuxième citation de la soirée ).

Sur les desserts : un Demi-sec d’André Tissier (à Chavot) qui résiste bien au fait de passer après quelques monuments. Une sucrosité bien « dosée » et une bouche fraiche en font un compagnon agréable du dessert.

Merci les gars d'être venus et d'avoir apporté de si bonnes bouteilles. Ce week-end je me suis sacrifiée pour finir les restes, c'était très dur !
Gwenola qui a largement pompé sur les notes de Bruno
Je ne pouvais pas prendre des notes et servir en même temps !

mercredi 5 décembre 2007

Un soir chez Camdeborde

19h, carrefour de l’Odéon à Paris. La faim commence à se faire sentir. « Et si on allait chez Camdeborde ? » « C’est toujours blindé, mais qui ne tente rien n’a rien. »
Coup de chance, il reste une table disponible en terrasse, mais pas de crainte, il y a du chauffage et des plaids.
20h30, début du service. Nous sommes installés à la droite de 3 jeunes italiens et à la gauche de 2 amis d’école qui se retrouvent périodiquement pour un diner à Paris.
Le menu est sur les tables sous forme de carte postale :


Bouillon de volaille, perles du japon, foie gras du Gers, marron et citrouille
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Risotto de céleri rave, pommes ratte, mascarpone, pied de veau
OU œuf au plat à la truffe noire du Vaucluse
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Tranche de gigot de cochon de lait, frite de coing, Chanterelles de Normandie
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Plateau de fromages affinés par la maison Boursault. Pâte de coing
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Pralinette chocolat Guanaja de chez Valrhona, Sorbet lait menthe
Carte des vins en main, que choisir ? Après moult hésitations, nous jetons notre dévolu sur la cuvée Marie 2005 de Charles Hours.
Marie est égale à elle-même : aromatique, mais vive. Le vin n’a pas encore absorbé tout son bois, mais il se boit tout de même très bien.
Arrivent les bouillons qui sont les bienvenus par ce temps (froid, sec mais venteux), le foie gras lui donne de la gourmandise et le marron un air de fête. Il est accompagné de petites gougères qui ajoutent une touche gourmande.
On nous apporte un pain de campagne au levain prédécoupé sur une planche. Ne résistant pas, je prends le crouton. Croustillant, parfaitement cuit. Que c’est bon le bon pain !
Risotto pour mon cher et tendre, œuf pour moi.
L’œuf est recouvert de truffe, je me délecte et Marie se révèle à la hauteur de cette entrée. Je sauce et re-sauce, l’assiette repart presque propre en cuisine.
Suit le gigot de cochon, moelleux à souhait avec ses petites chanterelles et sa tranche de coing en beignet. Là encore, pas de regrets à avoir au niveau du choix du vin, Marie a du répondant face aux champignons et j’ai toujours trouvé un côté coing au jurançon sec.
Nos voisins, un peu en avance sur nous, en sont au fromage. Je ne peux m’empêcher de m’extasier sur le plateau qui est sur leur table et leur demande de ne pas tout manger et de nous en laisser un peu.
La conversation est engagée et comme par un heureux hasard nous voilà partis dans une conversation autour de la gastronomie et des vins.
Le plateau de fromage passe de leur table à la notre. Les fromages sont très bons, le saint Marcelin affiné à souhait, le chaource est crémeux et le reste est tout aussi bon.
Nos voisins demandent la carte des vins pour accompagner leur dessert. Mal élevée comme je suis, je me permets de leur dire que les champagnes non dosés et le chocolat se marient bien. Ils nous proposent de partager une bouteille, proposition à peine formulée qu’elle est acceptée.
Nous commandons le Pinot noir non dosé de Drappier.
Avec ses notes fermentaires et sa fraîcheur un peu mentholée, il accompagne à merveille notre dessert.

Minuit, nous ne sommes plus que tous les quatre dans le restaurant; nous n’avions pas vu le temps passer tellement nous étions absorbés par notre conversation. Nous échangeons nos cartes de visite, promis, nous nous retrouverons une prochaine fois tous les quatre.

Gwenola

mardi 13 novembre 2007

Soirée Latour au George V

On avait déjà bu et gouté de bonnes choses aux soirées "Les Mots et le Vin", mais là, Eric Beaumard et Philippe Legendre se sont surpassés.

Les mots : Philippe Claudel pour "Le Rapport de Brodeck"
Les vins : Frédéric Engerer pour Château Latour
Un menu :

petits amuse-bouches dont langues d’oursins, huîtres chaudes et Saint-Jacques crues cuites
/
pâté en croute traditionnel de palombe, gelée à l’aigre doux
/
tarialini à la truffe d’Alba
/
homard fumé et rôti à la choucroute fraîche et aux graines de moutarde / royale d’aubergine à la truffe noire
/
millefeuille glacé à la mandarine et nougatine comme un vienetta
/
café et mignardises.

Avec les amuse-bouches, nous avions un Champagne Diebolt-Valois cuvée prestige SA. Un nez sur le cédrat, une belle fraîcheur en bouche qui accompagnait superbement la langue d’oursin et sa crème fouettée au citron.

Forts de Latour 2005 : un nez de vin jeune avec un fruité figue. En bouche les tanins sont soyeux , les arômes tendent vers la girolle, le cèdre, la truffe et le thé légèrement fumé. C’est un beau vin, on sent que le niveau de la soirée va être élevé.

Château Latour 2005 : un nez plus austère avec des notes fruitées et viandées, Bien qu’il soit un peu fermé on perçoit la puissance et la complexité de ce vin. La différence se fait en bouche, plus puissant, plus complexe, très droit avec des tanins soyeux. J’en ai gardé un fond que j’ai ressenti en fin de soirée et là il m’a littéralement explosé au nez, un fruité mûre/figue grandiose avec des notes de thé fumé et un fond viandé.

Les Forts de Latour 2003 et 1996. Dixit Eric Beaumard, le 2003 est « un vin glamour », il tend vers la confiture de raisins et de figues avec un fond réglissé. Vin atypique d’une année atypique il a une finale en bouche un peu asséchante. Son opposé aromatique est le 1996, plus sur le poivron et l’ylang-ylang. Le cabernet est plus marqué et il est plus subtil que le 2003. Le 1996 s’accordait parfaitement avec la sauce au tallegio (fromage à croûte lavée italien) et la truffe d’Alba qui accompagnait les tarialini.

Château Latour 2001 et 1990. Frédéric Engerer trouve que le 2001 est typique d’un Latour. Son nez est poudré, un fruité mûre / framboise avec une touche d’ylang-ylang. Les tanins sont soyeux et il est très long en bouche. Avec le homard, il faisait dans la subtilité et la délicatesse. Le 1990 présentait encore du fruit avec des notes d’évolutions de viandé et de thé fumé. Très complexe, très long, puissant sans être arrogant. Avec la royale à l’aubergine ce fut l’apothéose de ce diner.

Petit aparté sur le dessert : le glacé à la mandarine et nougatine comme un vienetta qui est certainement le meilleur dessert que j’ai mangé dans cet établissement. La glace à la mandarine et la crème à la vanille se sublimaient et s’opposaient en même temps. Même contraste entre la feuille de nougatine croquante et la feuille de chocolat fondante.

Soirée grandiose et émouvante.

Gwenola

dimanche 11 novembre 2007

Visite chez Morey-Coffinet à Chassagne-Montrachet

Il y a des rencontres qui marquent. Celle-ci restera longtemps dans ma mémoire.
Ayant plus d’expérience avec Puligny que Chassagne, je voulais découvrir les vins de ce beau village. On nous conseille d’aller chez Morey-Coffinet.


D’abord la maison. Très belle maison bourgeoise sur les hauteurs de Chassagne, elle cache comme un trésor une magnifique cave datant du XVIème siècle dans le style gothique issue certainement d’un ancien prieuré. C’est dans ce lieu magnifique que nous découvrons les tonneaux avec des noms évocateurs qui nous font rêver: Caillerets, Dent de Chien, Bâtard …
Ensuite l’homme. Thibault Morey, un jeune vigneron passionné et passionnant qui nous parle amoureusement de ses vignes, de ses vins et de son travail.
Nous nous installons enfin, sur des tonneaux surmontés de coussins moelleux pour déguster.

Le voyage commence avec le Bourgogne blanc 2006. Il faut oublier l’étiquette et se plonger dans les arômes de poivre noir, de bergamote et de Freesia. En bouche ses notes florales d’acacia et de freesia sont un enchantement. Il a en outre du gras et une belle structure acide. Un bourgogne très Chassagne avec une structure et des arômes dignes d’un Village voire plus.
La dégustation démarre sur les « chapeaux de roues » et nous ne sommes qu’à la cuvée de base !

Le Chassagne 2006 fait suite. Il a plus de fraîcheur que le précédent avec ses notes de pamplemousse, un boisé musqué et un peu de fruit blanc.

Nous attaquons les 1er Crus par Les Caillerets 2006. Un nez très complexe, un beau floral entre les fleurs blanches (acacia et freesia) et la rose. Une bouche longue toute en fraîcheur et en finesse, avec de la rondeur et de l’ampleur. Je lui mets 2+ pour me souvenir que je le verrai bien rejoindre ma cave.

Le deuxième 1er cru arrive, il s’agit de « En Rémilly » 2006 (limite de Saint Aubin). Toujours des notes florales, mais que je qualifie plus d’Héliotrope,. Il y a aussi du fruit : pêche blanche et une poire Williams juteuse à souhait. En bouche, l’attaque est plus minérale que les Caillerets, mais je le trouve un peu moins long et rond.

La Romanée 2006 : le nom fait déjà rêver, le nez nous emporte dans la poire et la brioche beurrée. En bouche, il est droit, assez tendu mais avec élégance. Le style me plait beaucoup.

Le festival continue avec les Farendes 2006. Les vignes de 80 ans sont les plus vieilles du domaine. Je vous rassure « l’ancêtre » se porte à merveille et nous donne un vin avec un nez étonnant de « sous-bois » et animal, en plus du fruité et du floral. En bouche, c’est un gentleman élégant et parfumé de fruits blancs (poire et pêche), de boisé / vanillé avec une belle minéralité et de l’ampleur.

Nous pensons atteindre les sommets d’un 1er cru, mais nous grimpons encore d’un cran avec les « Blanchots-dessus » 2006. Un nez d’une rare complexité. Toujours ce fruité poire, ces notes de fleurs blanches et de beurré / brioché. Un nez très expressif. En bouche c’est un feu d’artifice avec une étonnante pointe de kumquat que je n’avais pas trouvée au nez.
Ca, c’est un vin qui me parle !

Nous partons maintenant en voyage avec la « Dent de Chien » 2006 qui révèle un côté exotique avec une finale litchee et gingembre. Il est dans sa période un peu fermé, mais nous sentons beaucoup de potentiel.

Petit détour dans le village voisin de Puligny avec « Les Pucelles » 2006. Au premier nez je me trouve en face d’une gousse de vanille, puis les agrumes viennent (citron et cédrat) avec un fond de poire. En bouche il est puissant et minéral. Ce vin se cherche un peu mais la mise en bouteille est récente. Un peu de repos lui fera le plus grand bien pour qu’il s’exprime pleinement.

Place au seigneur du coin : le Grand cru « Bâtard » 2006. Monsieur a décidé d’être encore sur la réserve, mais derrière une carrosserie un peu austère, nous voyons la Ferrari se pointer. Au nez, des notes de Freesia, de rose de Mai, de poire, d’agrume et beurré musqué nous parviennent avec douceur et élégance. En bouche, il est long, mais long, mais des notes aromatiques qui arrivent, partent, reviennent … Je suis sous le charme …

Nous remontons légèrement le temps pour goûter 2 premiers crus en 2005.
« Les Pucelles » d’abord, vif, minéral, légèrement iodé et pamplemousse. Le boisé n’a pas encore été totalement digéré, mais c’est une bien belle bouteille.
Ensuite « La Romanée » qui tire sur l’exotisme (poire et litchee) En bouche il est assez exubérant avec la poire qui dure, qui dure, qui dure ..

Nous terminons par les « Blanchots-dessus » 2001 qui a beaucoup de fraîcheur avec son pamplemousse, mais aussi un peu d’évolution avec des notes miellées. En bouche, il est beurré, ample, structuré et légèrement noisetté.
On pense au blanc de volaille avec une crème aux morilles qu’il pourrait accompagner … Soupir …

Nous nous arrêtons là, heureux et repartons avec quelques bouteilles sous le bras. C’est un bien beau domaine avec des vins au terroir marqué.


Epilogue. Samedi 10 Novembre, une bonne partie de la famille (côté jolis-parents) est réunie pour l’anniversaire de Jolie-Maman. Nous ouvrons une bouteille de Bourgogne Blanc. Nous la carafons et cachons l’étiquette. Superbe, grandissime, encore meilleure qu’au caveau.
Gwenola

lundi 5 novembre 2007

Domaine Alain Jeanniard (Morey-saint-Denis)

Ce week-end nous sommes allés rendre visite à notre ami Alain Jeanniard à Morey-saint-Denis.
Nous avons passé un bon moment dans la cave et passé d’un fut à l’autre pour goûter une partie de sa production 2006 et quelques 2007.

Hautes-côtes-de Nuits Blanc 2007 (la fermentation vient juste de se terminer et la malo n’a pas débutée)
Déjà très aromatique sur le pamplemousse, le citron et l’ananas … un petit bonbon anglais !

Hautes-côtes-de Nuits Blanc 2006 (prix d’excellence des hautes-côtes)
Un nez de pêche, de cédrat confit avec un peu d’exotisme. En bouche il est plus sur le pamplemousse et l’abricot avec un peu de gras et une légère sucrosité qui arrondissent le tout. Le boisé est un peu marqué en final, mais le temps arrangera cela.
Je suis toujours aussi fan de son blanc d’une belle complexité et d’un grand équilibre.

Rosé de Passe-tout-Grains 2007
Dans le verre, il a une robe de jus de cerise qui fait penser à une petite fraindise.
Au nez la friandise est bien là et elle s’appelle framboise, groseille et cerise.
En bouche, il a une acidité très marquée, c’est normal car il n’a pas fait sa malo, et une finale tout en fruit avec une belle structure beurré qui indique que l’on se régalera bien sous les tonnelles l’été prochain

Nous passons aux rouges et attaquons par un Nuits-Saint-Georges 1er cru « les Damodes »2007 (vendage du 8 septembre). Au nez des notes fermentaires, de coriandre fraîche et beaucoup de fruit dont la prunelle. Un Nuits très charmeur et très tendre.

Chambolle-Musigny 1er cru « les Combottes » 2007. Des fruits mûres cassis et fraises des bois avec des tannins plus présents que le Nuits mais toujours ce côté charmeur, élégant et fin de Chambolle.

Après cette mise en bouche avec les 2007, nous passons aux choses sérieuses avec les 2006, toujours dans les rouges
Bourgogne 2006. Une nez de groseille et de fleur de sureau que je trouve typique du pinot noir jeune, une trame tannique présente mais non alourdissante, des notes beurrés qui arrondissent le tout et un petit côté charmeur de Chambolle. Un Bourgogne qui vaut bien un Village.

Gevrey-Chambertin village 2006. Très complexe au nez : groseille, sucre cuit, fleur de sureau et d’oranger. En bouche il est typiquement Gevrey, très long, un boisé agréable déjà bien intégré, du gras et des tanins présents mais non asséchants qui me font dire qu’il devrait bien se garder. Un bien beau Gevrey avec de la délicatesse.

Chambolle-Musigny 1er cru « les Combottes » 2006. Le nez est un peu fermé, mais il a été soutiré il y a peu de temps, néanmoins je note qu’il a beaucoup de fruit (fraise des bois et framboise). Les tanins sont soyeux et le fruité est long en bouche. Un Chambolle tendre et gourmand typique de Chambolle.

Morey-Saint-Denis 1er cru « Chenevry » 2006. Un bel équilibre entre les notes fruitées, florales et sucre cuit. Il a une structure tannique qui lui donne un côté Gevrey mais avec beaucoup d’élégance. Il est bien en place, je préfère nettement ce millésime au 2004 et 2005 que j’ai goûté à plusieurs reprises.

Pommard 1er cru « Les Sausilles » 2006. Un beau nez très complexe. Du fruité, de la vanille légèrement fumée, de la réglisse, des champignons type Chanterelles et des notes de noyau de cerise un peu kirsh. Bref cela se « bouscule au portillon ». Un nez qui me fait presque penser à de la Syrah. Mais pas de panique en bouche il est typique d’un pinot que l’on situe plus sur la côte de nuits que celle de Beaune. Un pommard assez déroutant qui reste un beau vin tout en finesse.

Fixin village « En Combe Roy » 2006. Un nez à la fois fin et expressif assez porté sur le fruit (groseille), un peu de truffe et de Benjoin. En bouche on retrouve le côté « Cistercien » (sévère et retenu) et cailloux de Fixin.


Nous finissons en beauté avec un Beaune 1er cru cuvée Nicolas Rollin 2006 des Hospices de Beaunes qu’Alain à acheter lors de la vente aux enchères de l’année passée. Un nez élégant, poudré et légèrement épicé. Des tanins énorme en bouche mais pas brutaux qui apporte structure et longueur. Très beau.

En conclusion, je dirai que comme toujours dans les vins d’Alain, les terroirs sont nets, les vins gagnent donc en typicités et caractères, mais reste très élégants.
Le millésime 2006 donne des vins tendres, friands et élégants mais avec une belle structure tannique et/ou acide qui leur donnent un bon potentiel de vieillissement. Des vins à boire très prochainement à voir évoluer.

Gwenola

Toussaint 2007 - Dimanche 4 Novembre

Deuxième nuit à l'Hôtel du Parc de Levernois. C'est un 2*, mais avec le service de l'Hostellerie (4*) en plus simple. Une bonne adresse à retenir.

Cap sur Vosne pour récupérer nos bouteilles chez Méo-Camuzet. Bien que l’on soit dimanche et que le domaine soit fermé, je remercie Nicolas Méo qui nous a improvisé une mini-dégustation de 2006 qui est toujours en fût : Hautes-Côtes de Nuits blanc, Fixin, Nuits Saint Georges 1er cru « Boudots » et le Clos Vougeot (dans la parcelle « les Chioures »). Cette petite dégustation m’a conforté dans mon opinion des 2006 : finesse et élégance sont au rendez-vous.

Fin de l’aventure à Morey pour dire au revoir à Alain Jeanniard et récupérer quelques 2005 qui lui restaient pour faire profiter mes parents de ses délicieux vins. Nous reprenons l'autoroute pour retourner dans la pollution parisienne.
Un bien beau week-end bacchique et rabelaisien.

Gwenola