Bienvenue

Bienvenue à toi, aventureux surfeur, qui vient s'échouer en quête de sens gustatif. Ici tu trouveras des récits d'agapes, des notes de dégustations bacchiques et des adresses prometteuses compilées avec amour.

samedi 19 mars 2011

Back To the 70's


Eh oui, tout arrive... Ma Comtesse a pris une dizaine.

Rassurez-vous, fidèles lecteurs, elle est toujours aussi fraiche qu'au premier jour mais le compteur continue malgré tout à tourner. Pour fêter l'évènement, quelques amis et quelques bouteilles, toutes du même millésime (les bouteilles). Il m'a fallu du temps pour les rassembler dans l'optique de cette soirée et le résultat de mes recherches fut au-delà de mes espérances pour ces breuvages canoniques. Jugez plutôt...


Pinot blanc 1971 et Riesling 1971 de Robert Faller : Des robes comparables mais des caractères opposés. Etonnament, c'est le pinot qui fait plus belle figure avec un nez expressif et une bouche agréable si ce n'est équilibrée. En revanche, le riesling se montre agressif, dominé par une acidité trop tranchante.

Graves Grand Cru Classé, Château Carbonnieux 1971 : Une précédente dégustation de ce cru, dans un millésime plus récent, m'avait fait craindre le pire... Que nenni ! Le nez présente de magnifiques arômes d'agrumes. Le sauvignon domine une bouche équilibrée et complexe. Quelle jeunesse ! Le blanc de la soirée.

Bâtard-Montrachet Grand Cru 1971, Leroy (négoce) : J'espérais beaucoup de cette bouteille mais la couleur à travers le verre était un peu trop prononcée pour être engageante... Trop vieux, trop tard... Dommage.


Beaune Clos des Avaux 1971, Hospices de Beaune : Encore une surprise : un pinot noir qui "grenache". Le nez est puissant, avec des notes animales. La bouche présente une sucrosité qui ferait presque penser à un Maury. La tout manque hélas de fraicheur. Excès de chaptalisation peut-être ?

Corton Grand Cru 1971, Domaine Rapet : En revanche, ça, c'est du pinot ! Comment remercier l'ami Bruno pour nous avoir permis d'acquérir cette bouteille auprès du Domaine ? En le citant peut-être : "Dès le premier nez, on retrouve ce nez de pinot, qui balance entre fruits rouges et noirs. Notes légères de café torréfié à l'aération. En bouche, c'est la complexité et l'équilibre qui dominent. Fraîcheur, droiture, longueur, acidité intégrée, tannins polis, fruité épicé. Ultra-persistant, sur un registre toujours délicat et droit. Le rouge de la soirée. Sans doute supérieur au 1985 (et en ayant encore sous la pédale). EXCELLENT." Pas mieux...

Mazis-Chambertin Grand Cru 1971, Marquis de Villeranges : Qui n'a jamais gouté Gevrey pourrait en apprendre un peu au contact de ce vin, tant il exprime son terroir. Il est droit, tout en rigueur cistercienne avec cependant l'éléance propre au pinot qui se rappelle à nous avec un fruit qui fait penser à de la myrtille. Très plaisant.

Musigny Vieilles Vignes Grand Cru 1971, Domaine Comte Georges de Vogüé : Tout est là, le soyeux et la puissance mais pas l'harmonie. On sent un grand vin mais le plaisir n'est pas tout à fait là. Aurait-il été meilleur avec un peu d'aération pour le libérer de son carcan de verre ? Commentaire de ma Comtesse : "Quand on goute un Musigny du Comte de Vogüé, on dit que c'est bon !!"


Moulis en Médoc, Château Poujeaux 1971 : J'aime Poujeaux, son élégance, sa présence qui ne cherche pas à en imposer. Ici, il est fidèle à lui même bien qu'un peu fatigué. Il n'a pas encore crié grâce mais le chant du cygne n'est pas loin.

Pauillac Grand Cru Classé, Château Pichon Lalande 1971 : Cette bouteille était la dernière d'un lot de six et pas une n'était comparable aux autres. Certaines étaient passées, d'autres superbes. Celle-ci est plutôt entre les deux. Le nez est un superbe bouquet d'immortelles séchées. La bouche hélas est muette...

Pauillac Grand Cru Classé, Château Mouton Rothschild 1971 : Ce vin me laisse perplexe... Comment exprimer ce qui n'est ni une déception ni un plaisir intense mais une impression de mixed emotions. Le nez et la bouche sont à l'unisson : racés, profonds. Malgré tout (est-ce l'étiquette ?), nous restons un peu sur notre faim. Il ne manquerait pas grand chose pour en faire un Grand Vin.

St Estèphe Grand Cru Classé, Château Cos d'Estournel 1971 : Quatre années auparavant, chez Michel Rostang, cette bouteille nous avait scotchés par sa puissance et son insolente jeunesse. C'est dire si j'y mettais beaucoup d'espoirs. Las, le bouchon... Et pourtant, le vin est là et bien là, mais...


Pomerol "Grand Cru", château La Fleur-Pétrus 1971 : J'ignore (par manque d'expérience) si le merlot à maturité ressemble à ce vin mais je ne peux que l'espérer. Le nez est un mélange puissant, à la fois terrien et fruité. La bouche est soyeuse, avec des tannins fondus. Une vraie gourmandise.

Champagne Perrier-Jouët 1971 : Plus d'effervescence, plutôt fluet, dommage...







Coteaux de l'Aubance, La Morinière 2008, Château de Bois-Brinçon : Un beau chenin, élégant, au sucre présent mais mesuré. Une petite gourmandise.

Riesling Kabinett, Scharzhofberger 2008, Egon Müller : Un archétype de riesling allemand au nez frais et à la bouche très légèrement perlante. Vinifié sec, il nous apparait un peu dur après le chenin mais il a un très beau potentiel.

Riesling Beerenauslese, Ürziger Würzgarten 1971, Jos. Christoffel Jr. : Je n'aurais pu rêver plus belle apothéose à cette soirée de réjouissances. Le nez est très expressif, complexe, cèdre, pétrole et agrumes. En bouche, l'équilibre est parfait (y'a pas d'autre mot...) entre acidité et sucre. Un vin très digeste, long, sur des arômes exotiques (ananas/passion). L'apothéose, vous dis-je...

François

samedi 5 mars 2011

VVF … parce que je le vaux bien


Lieu-dit La Tara, à la Plaine sur Mer. L’établissement Anne de Bretagne vient d’être refait à neuf. A 20h tapantes, nous quittons notre chambre avec vue sur mer pour la salle à manger.

Pour l’apéritif, nous avons le choix des amuses-bouches : asperge ou huitre. Nous prenons l’Huitre déclinée en 4 températures : en sorbet, froide en gelée d’eau de mer, tiède façon marinière et chaude au curry cumin. La sommelière, Michèle Vételé, propose d’accompagner l’huitre avec un whisky Caol Ila Signatory Vintage 1999. Je préfère la coupe de Billecart-Salmon. Le whisky s’accorde bien et de mieux en mieux à mesure que la température des bouchées augmente. Le Champagne a beaucoup plus de mal avec la gelée d’eau de mer.

Après un rapide coup d’œil à la carte des mets, j’étudie scrupuleusement la très belle carte des vins. Nous choisissons en premier le vin puis nous construisons le menu autour de ce flacon mythique.


Le vin d’une robe ambrée avec des reflets rosés possède encore une belle effervescence. Son nez est évolué avec des arômes de confiture de mirabelles et un très léger rancio. La bouche est fraiche, très complexe, avec un toucher onctueux, voire crémeux. Très long, il est légèrement tannique avec une finale un peu sanguine. Les Vieilles Vignes Françaises 1990 de Bollinger sont au rendez-vous.



Nous commençons par « PALOURDES ET COUTEAUX, sifflets de poireaux, sorbet vinaigrette de balsamique blanc, huile de colza "bio" » pour lui...

...et « HUITRES GILLARDEAU FOIE GRAS DE CANARD GRILLE DUPERIER, consommé d'artichauts violets à la coriandre » pour moi. Des mélanges terre et mer qui mettent en avant les saveurs iodées des fruits de mer.

Nous partageons ensuite un Homard bleu, émulsion aux fèves de Tonka. J’adore cette épice chaude et vanillée. Le homard est cuit à la perfection, la queue est ferme et la pince est fondante. Le vin s’impose dans un premier temps, puis sur la finale la fève revient et imprime sa douceur dans la bouche. L’accord est parfait, le vin prenant un rancio noble très élégant.




Pour la suite, mon Astre choisit un « CANARD CHALLANDAIS MME BURGAUD, laqué aux épices et sésame torréfié » avec un verre de Palette d’Henri Bonnaud. Un accord gourmand entre une viande sucrée-salée et un vin très bien équilibré dans son assemblage (grenache, mourvèdre, carignan, syrah).



Pour ma part, je préfère un « RIS DE VEAU BRAISE EN BROCHE DE REGLISSE, duxelle de morilles, jus de veau à la badiane » avec le reste des VVF.

Nous ne résistons pas aux fromages « du coin ». Pas d’AOC sur ce plateau, juste d’excellents fromages de petits producteurs de la région.

Pour terminer en douceur ce diner nous optons pour de l’ananas et de la carotte. Chaque dessert est servi avec sa boisson.





ANANAS... (carpaccio de victoria, glace pina colada, ananas caramélisées aux épices douces, sorbet ananas-basilic, tuile craquante … et un verre de Jurançon « Cuvée Katalin » du domaine de Souch. Le sorbet est bluffant de justesse.








Un jour, Mme Vételé est tombée amoureuse d’un Ratafia de Champagne d’Henri Giraud. Avec son chef de mari, elle a donc imaginé LE dessert qui l’accompagnerait. Ainsi sont nées les CAROTTES "NANTAISES"... (dacquoise réglisse, carottes confites à l'orange, tuile d'œillette pavot, glace cumin, pain d'épices, crème brûlée carottes nouvelles "bio").



Nous sommes les bons derniers à quitter notre table. S’en est suivi une longue conversation avec Mme Vételé. Comme c’est agréable de discuter avec des passionnés de vins et de gastronomie.


Gwenola

Agecanonix


C’est officiel, j’ai atteint l’âge d’être la bonne du curé.

Pas de grasse mat’ ce samedi matin, nous devons nous préparer pour le week-end. Pull, maillot de bain, robe, Sergio Rossi, maquillage … c’est bon, la valise est bouclée.
Nous voilà partis, soleil dans le dos, vers une destination inconnue. Inconnue ? Pas pour tout le monde car Bidule, notre facétieux GPS, est dans la confidence. Quelque part sur les quais de Loire, à Nantes, Bidule, de sa douce voix, nous indique « vous êtes arrivés ». Sauf que nous ne sommes pas dans la bonne rue !?! Heureusement, Joujou (mon téléphone) nous indique immédiatement la bonne adresse… que c’est bon de se fier à la technologie…

Une table nous attend à la Maison Baron-Lefèvre. Ce bistronomique met à l’honneur les produits de la mer :



Gambas poêlées pour mon Astre et carpaccio de Saint Jacques sur un lit de carottes vichy qui joue aussi bien sur des saveurs douces que sur les textures pour moi.



Nous continuons avec une marmite de lotte aux coquillages et un bar au beurre blanc. Notons la cuisson d’une grande justesse des poissons et l’onctuosité du beurre blanc.

Pour accompagner ce déjeuner, nous nous laissons tenter par une curiosité, un Blanc de Franc de Couly-Dutheil. Ce Cabernet Franc vinifié en blanc (de noir) présente des arômes de citrus et de fruits rouges (framboise). Sec et aromatique, ce vin a délicieusement accompagné notre repas.

Un petit café et hop, nous reprenons la route. Le temps d’une petite sieste et nous voici au bord de l’Atlantique.



Gwenola