Bienvenue

Bienvenue à toi, aventureux surfeur, qui vient s'échouer en quête de sens gustatif. Ici tu trouveras des récits d'agapes, des notes de dégustations bacchiques et des adresses prometteuses compilées avec amour.

samedi 27 juillet 2013

Le Churchill à Limoges


Nos vacances touchent hélas à leur fin. Sur le chemin du retour, nous faisons une halte à Limoges pour passer une journée avec ma fille aînée.
La matinée est consacrée au Musée de la Porcelaine. Puis une petite balade en centre-ville et un pique-nique improvisé dans le jardin de l’Évêché.

Pour le dîner, nous nous rendons au Churchill. Cette "Maison impertinente de gastronomie française de qualité", comme elle se définit elle-même, est fort agréable, tant dans l'ambiance que dans l'assiette. Jugez plutôt.


Salade de caille aux raisins. Une entrée à laquelle ma Comtesse, friande d'os à grignoter, ne peut résister.


Pour ma part, friand de cholestérol, je ne résiste pas aux Oeufs durs mayonnaise...


La Tête de veau, la vraie, avec la ravigote et les pommes vapeur. Ma Comtesse, friande d'abats, se régale.


Qui dit Limoges dit Limousin. Qui dit Limousin dit Limousine, le bovin, pas le véhicule. Alors pour moi, c'est Pavé de Limousine, frites.


Un petit dessert ? Le Caprice de Marianne, meringue, glace vanille et chantilly pour ma Comtesse.


Le Baba au rhum

Outre une carte de mets appétissants, le Churchill est également doté d'une jolie carte des vins. Pour notre dîner, nous choisissons un vin plutôt charnu, le Faugères Les Petites Mains 2011 du Domaine de l'Ancienne Mercerie (50% Carignan, 25% Grenache, 20% Syrah, 5% Mourvèdre). Evidemment carafé, il développe de beaux arômes de fruits noirs. Les tannins sont bien présents mais le toucher de bouche est assez velouté. Un vin taillé pour la table et fort plaisant.


D'habitude, nous sommes plutôt circonspects quant aux appréciations des sites spécialisés. Mais force est de reconnaître que la position de N°1 du Churchill sur Tripadvisor est tout à fait méritée. A la prochaine visite à ma fille, nous y retournerons certainement.


François

samedi 20 juillet 2013

A la Prise d'Alzeau


Après notre bref passage à Pau, nous partons plein Est direction Carcassonne. Nous nous installons à l'écart de la Cité, au pied de la Montagne Noire. Le Castel Bataillé est un lieu paisible et isolé avec, Ô joie, une piscine !

Cependant, il n'y a pas de table d'hôte et nous devons trouver de quoi nous sustenter dans les environs. Parmi les prospectus à disposition, je remarque une carte de visite : A la Prise d'Alzeau, restaurant-terrasse. J'imagine alors une terrasse à flanc de Montagne Noire surplombant la vallée. Nous nous mettons immédiatement en route.

La route serpente tout en prenant de la hauteur. Mais, à proximité de Lacombe (Aude), la route descend dans la foret. A mesure que nous avançons, la perspective de trouver un point de vue dégagé s'amenuise. Nous arrivons enfin à un cul-de-sac, une sorte de clairière où coule un torrent.



En contrebas, une retenue s'ouvre sur un canal. A côté, une maison, un restaurant et une terrasse.

Le torrent, c'est l'Alzeau. La Prise d'Alzeau est le captage du torrent, première source d'approvisionnement du Canal du Midi.


C'est également à cet endroit que se trouve la stèle en hommage à Pierre-Paul Riquet et commémorant la création du Canal. A la Prise d'Alzeau, c'est évidemment le restaurant qui se trouve dans cet endroit fort bucolique.

Nous voulions une terrasse, nous sommes en terrasse. Sous les frondaisons, nous apprécions la fraîcheur après une nouvelle très chaude journée.


Tartare de saumon fumé sur betterave avec mousse au raifort


Salade verte aux gésiers de canard confits et fromage de brebis


"Massaman" de boeuf (curry sud thaïlandais) avec riz parfumé


Pavé de boeuf grillé

Tant les entrées que les plats sont excellents et copieux.

Après ces agapes, une simple Soupe froide aux myrtilles sauvages me suffira.

En résumé, une excellente surprise que ce restaurant, qui a l'avantage de conjuguer gastronomie et culture.


François

vendredi 19 juillet 2013

Les Prés d'Eugénie


Il est des noms et des lieux mythiques dont la simple mention évoque, pour le français moyen comme pour le touriste étatsunien, une pierre angulaire du Panthéon gastronomique français, voire mondial : Bocuse, Troigros, Lasserre, La Tour d'Argent... Ces noms, souvent synonymes d'un passé et d'une cuisine révolus, ont pourtant engendré une génération de cuisiniers innovants et révolutionnaires, les tenants de la "Nouvelle Cuisine", au premier rang desquels Alain Senderens et Michel Guérard.

Ce dernier, après une courte mais belle carrière parisienne, s'installe en 1974 à Eugénie-Les-Bains, célèbre station thermale landaise. L'obtention du troisième macaron en 1977 en fait alors l'attraction principale. Trente six années plus tard, qu'en est-il ? En route vers Pau, nous faisons un léger détour pour un déjeuner de découverte.


Tout d'abord les lieux. Une fois passée la grille (avec gardien), vous entrez dans le domaine des Prés d'Eugénie. C'est un océan de verdure. Des arbres immenses forment une canopée protectrice contre les rayons déjà ardents du soleil et les bassins et fontaines environnants apportent une fraîcheur bienvenue. De grands bâtiments blancs à l'allure à la fois coloniale et landaise sont tranquillement posés en retrait.


Apéritif en extérieur tout en prenant le temps de choisir parmi les différents menus. Route oblige, nous faisons light en optant pour le Menu "Repas Gastronomique des Français" : entrée, plat et dessert.


Un mot à propos du pain : il nous est présenté sitôt sorti du four, en version nature et aux olives, puis tranché et apporté à table au fur et à mesure. Très beau.


Le Carpaccio de Belles Langoustines en Croquembouche Nacré, Ravigote au Vin de Pomerol, Mignonnette de Poivres

Des langoustines brutes, juste assaisonnées de sel, poivre et cerfeuil sur un lit d'échalotes. Une réduction de Pomerol pour l'acidité et des herbes aromatiques pour parfumer le tout. Une très belle entrée très fraîche.


L'Oreiller Moelleux de Mousserons et de Morilles aux Asperges de Pays

Classique incontournable de la maison. Une grande raviole farcie de champignons, amoureusement noyée dans un jus aux champignons superbement terrien, agrémenté de mousserons, morilles, girolles et truffe. Vous ai-je parlé de l'ingrédient principal de ce plat ? Ah oui, j'oubliais les asperges...
C'est bluffant de simplicité mais terriblement addictif. Impossible de refuser le supplément de sauce.


La Fine Toastée de Pied de Cochon, Foie de Canard et Ecrevisses, Salade Boucanée à l'Anguille et Crème de Persil

Y'a bon ! dixit ma Comtesse...


Le Suprême Soyeux de Caneton Rôti "à la Goutte Rosée" et le Foie Gras Brûlé au Sucre et Genièvre, Trois Zestes à Déguster

Extrêmement moelleux, c'est le meilleur canard qu'il m'ait été donné de goûter. Et la peau toastée se mange ! Le foie gras est presque cru et croustillant à la fois. Quant aux zestes, il s'agit d'une base de pomme de terre Agria très neutre, parfumée à la clémentine (très douce), au citron (du peps) et à l'orange (accord classique). Trois plats en un avec le foie gras en contrepoint. Magnifique.


Le Gâteau Mollet du Marquis de Béchamel et la Glace Fondue à la Rhubarbe

On est entre la crème renversée et le gateau de riz... sans riz ! Le sorbet rhubarbe est puissant.


Le Soufflé Céleste en Chaud-Froid à la Verveine du Jardin, Coulis de Framboises

Le sorbet à la verveine-citronnelle est plongé dans le soufflé puis recouvert de coulis de framboise. Les saveurs, les textures et les températures se confrontent et se confondent en un somptueux ballet. J'adore...















Le Menu était accompagné des vins du Domaine de Bachen, d'appellation Tursan, propriété de la maison.


Les mignardises de rigueur...


Nous prenons thé et café, sans oublier le lait de poule à l'Armagnac (!!), dans le Salon des Dames, désert à cette heure.

En résumé, n'allez pas imaginer une table confortablement installée dans son cocon de naphtaline Michelinisée. Lauriers il y a, mais point de repos, car même si les plats historiques/signature sont présents, la carte joue allègrement sur les deux tableaux, alliant subtilement classicisme (français) et modernité. Le service est évidemment parfait.

Comment ? Vous n'êtes pas encore en route ??

François

lundi 15 juillet 2013

La MAO, 10 ans après...


Dix ans déjà que Ma Comtesse et moi vivons d'amour et de jus de raisin fermenté.
Nos premières vacances communes à La Baule nous avaient conduits à la Mare aux Oiseaux.
A l'époque, l'auberge n'était qu'une petite chaumière, mais Eric Guérin était déjà là et nous avons gardé en mémoire ce premier menu : Brochettes de bulots et petits gris, Carpaccio de canard fumé et d'asperges vertes, Ris de veau et calamars à l'orange, le tout arrosé de Bollinger Grande Année 1990.

Au fil des ans et de nos visites (cliquez sur ce lien), nous avons vu grandir l'établissement et évoluer la cuisine. Qu'en est-il aujourd'hui ?


Le jardin où nous prenons l'apéritif est une belle basse-cour : poules de collection, grues, pigeons blancs et canards cohabitent en une placide compagnie.















Nous trinquons avec l'Esprit rosé de Henri Giraud, très Pinot noir, direct et sans concession et la cuvée Éloquence, Blanc de Blancs extra-brut, de Jean-Louis Vergnon. Un Blanc de Blancs en finesse, légèrement dosé, un Mesnil très maîtrisé.

Une chose non plus n'a pas changé : les alliances terre et mer et le métissage des produits locaux aux influences exotiques.


Amuse-bouche : Gelée coco, daikon, bulots, bonite séchée, céleri, dashi au céleri


Thon brûlé à la feuille de figue, groseille betterave


Ail noir de Aomori, gésier confit, langoustine, petits pois et lait d’amande

Un plat construit autour de la puissance en saveur de l'ail noir (très peu suffit) et de la mâche des différents ingrédients (langoustine, gésier, petits pois). La purée d'ail blanc au lait d'amande apporte une pointe de douceur pour contrebalancer la puissance du plat.


Pour accompagner ces entrées et les plats suivants, nous faisons confiance à une valeur sûre : le Chablis Grand Cru Les Preuses 2006 de Jean et Sébastien Dauvissat.


Pressé de foie gras fêta, olive de Kalamata et salade Grecque

Un plat très frais et très estival. L'olive est excellente. Très bel équilibre entre la fêta, puissante, et le foie gras, tendre et moelleux.


Aiguillette de St Pierre, oignons nouveaux, petits gris aux herbes sauvages, jus d’arêtes

Encore l'alliance terre-mer. Un poisson parfaitement cuit, un jus puissant et une salade d'herbes rafraîchissante. Que demander de plus ? Le plat suivant peut-être... ?


Demi pigeon de Mesquer fumé à la tourbe, purée noire et blanc de seiche à la plancha

Sur un carpaccio de poulpe, du calamar snacké, une purée de bonnotte de Noiremoutier à l'encre de seiche, de la salicorne et un jus iodé. Quel équilibre ! Quant au pigeon, il est d'un moelleux incomparable. Pour dire les choses simplement, c'est le plat le plus abouti d'Eric Guérin que nous ayons goûté.
Pour l'accompagner, ma Comtesse et moi avons des avis divergents. Elle choisit Les Creisses 2011, le Vin de Pays d'Oc du Domaine des Creisses. Quant à moi, je reste en Bourgogne avec le Pernand-Vergelesses 1er Cru 2010 du Domaine Rapet.


Chocotruffe

Un excellent et surprenant mélange de fromage frais de vache à l'huile de truffe noire et de chocolat blanc. Les points de vinaigre balsamique rehaussent l'arôme de truffe.


Emmental moutarde

Lamelles d'emmental, tuiles de piquillos, roquette, pesto et pignons de pin sur une mousse d'emmental à la moutarde. L'ensemble est excellent et puissant en goût.


Bouton de rose cassis citron

Une petite oeuvre d'art de pâtisserie. Comme dit ma Comtesse : Y'a bon !! Le Tokaji 3 Puttonyos 2009 du Chateau Pajzos est intéressant mais il manque de légèreté face au dessert.


Mille et une feuille de fruits rouges, sorbet melon d’eau

Des fruits frais, des feuilles très légères et croustillantes et un sorbet melon d'eau succulent. une très belle touche finale. L'accord avec le Jurançon 2009 du Domaine de Souch est subtil, les acidités des fruits rouges et du vin se répondant.

Dix années ont passé depuis notre première visite à la "MAO". Que d'évolutions et de progrès accomplis ! Au fil du temps, Eric Guérin nous a surpris et comblés. Nous lui souhaitons encore plus de réussite et d'autres belles surprises.

François