Bienvenue

Bienvenue à toi, aventureux surfeur, qui vient s'échouer en quête de sens gustatif. Ici tu trouveras des récits d'agapes, des notes de dégustations bacchiques et des adresses prometteuses compilées avec amour.

mercredi 20 juin 2012

Une Nuit En Rose


Non, fidèles lecteurs, ne rêvez pas... Il ne s'agit ni d'un salon de lingerie en nocturne, ni d'une nuit de débauche passée dans la peau d'un lapin rose...

C'est une soirée spéciale blogueurs, organisée par le site vente-privee.com et placée sous le signe du vin, qui porte ce titre. Dans le cadre enchanteur de l'Hotel Particulier de Montmartre, le site de vente en ligne a mis à l'honneur certains des producteurs dont les vins sont vendus sur le site.

Mais parlons d'abord du lieu. Sur les hauteurs de Montmartre, une grille discrète s'ouvre sur une allée bordée d'arbres et de bosquets. Dans cet écrin de verdure, loin du bruit de la vie parisienne, se dresse un hôtel particulier de style Directoire, entouré d'un ravissant jardin. A l'intérieur, deux salons occupent le rez-de chaussée. Dans les étages, les suites, toutes différentes, offrent une décoration particulière et des agencements singuliers. C'est dans ces espaces que les vignerons sont installés.


Température élevée oblige, certaines bouteilles prennent le frais dans les baignoires...

Aussi la maison de champagne Philipponnat a préféré présenter des vins « légers » afin de ne pas alourdir les dégustateurs à moitié liquéfiés.

Le Royale Réserve Brut présente une belle fraicheur (bienvenue) et une bouche équilibré avec un dosage néanmoins présent (8g).

Une fois ce dernier éliminé, dans le Non Dosé, le vin prend de la puissance au nez et en bouche et de la tension.

Le Royale Réserve Rosé est une base de vins de 2007 (65% pinot noir, 30% chardonnay, 5% pinot meunier) dont 7% de vin rouge en 1er Cru de Mareuil. Il est dosé à 9g et dégorgé en 2011. il dégage lui aussi une belle fraicheur avec des arômes fins de fruits rouges.

Une jolie série pour se mettre en bouche et qui confirme l’excellente tenue des vins de la maison.

Je fais ensuite la connaissance de Gregory Hecht, soit la moitié des négociants de Hecht & Bannier. Basée à Bouzigues, la maison propose des vins du Roussillon, du Languedoc et de Provence.

Languedoc blanc 2011 : un étonnant assemblage de picpoul de l’Etang de Thau et de roussanne (20%), le premier apportant une fraicheur saline et le second de la rondeur, pour une bouche équilibrée et flatteuse de fleurs blanches. Belle longueur. Bien +

Côtes du Roussillon Villages 2009 : grenache de Maury (70%), syrah sur granit, mourvèdre de Tautavel et carignan, élevés pendant deux années.

Une belle robe sombre, un nez complexe et peu expressif. La bouche est riche et équilibrée, avec des tannins présents et plaisants. Longueur et complexité sur la cerise noire charnue et le café. Bien/Très Bien

Autre étage, autre chambre, autres vignerons.

Le Château du Moulin à Vent présente le dernier-né de sa gamme, le Pouilly-Fuissé 2011 : un nez expressif très floral qui devient ensuite plus crayeux, très maconnais. La bouche est lactée, droite, fraiche. Un joli bébé. Bien+

Trois rouges à suivre… je fais l’impasse pour terminer les blancs chez les voisins. Mais je reviendrai !


Je passe à l’Alsace avec la maison Hugel et une de ses spécialités, le Gentil 2011. Composé à plus de 50% des quatre cépages "nobles" de la région et complété par le sylvaner, il présente un nez fruité et végétal. La bouche est vive et fraiche, plutôt surprenante en ce sens qu'elle joue aux montagnes russes, passant d'un cépage à l'autre. Plaisant. Bien

Riesling Grand Cru Jubilée 2007 : issu du Schoenenbourg. Un nez légèrement carbonifère. La bouche est tendue et minérale, avec un équilibre acide/sucres résiduels. Belle longueur sur le fruit, presqu'exotique. Bien/Très Bien

Gewuztraminer Grand Cru Vendange Tardive 2005 : issu du Sporen. Un nez élégant, puissant et expressif de rose et litchi. La bouche est riche mais bien équilibrée. Belle longueur et belle aromatique. Très Bien

Etage suivant, avec Jean-Luc et Paul Aegerter.


Meursault 2010 : une bouche beurrée, riche et tendue (acidité saline). Belle longueur. Bien/Bien+

Savigny-les-Beaune 1er Cru Les Fourneaux 2009 : un nez terrien. La bouche est veloutée avec des tannins présents. Bien

La maison bordelaise Mähler-Besse présente deux vins de ses propriétés :

Saint-Emilion Cheval Noir 2008 : nez fumé, bouche veloutée et encore beurrée, tannins en finale. Bien

Margaux Ego de Palmer 2008 : un nez d’écurie/étable, une bouche élégante et gourmande avec des tannins présents. Belle longueur. Très Bien

Place aux vins de la maison de négoce Nicolas Perrin :

Vin de France Syrah Viognier 2011 : 8% de viognier dans cet assemblage. Un nez fin et fruité. La bouche est équilibrée, fraiche et tannique. L’ensemble est plaisant, gentil et gourmand. Bien

Crozes-Hermitage rouge 2010 : nez discret. La bouche est bien équilibrée avec une belle fraicheur et des tannins élégants. Encore fermé cependant. Bien+/Très Bien

Côte-Rôtie 2009 : principalement Côte Blonde. Superbe toucher de bouche soyeux et velouté, bien mûr. Un vin très flatteur. Très Bien

Retour en Beaujolais pour les rouges du Château du Moulin à Vent :

Château du Moulin à Vent 2010 : un nez discret et fruité. Avec ses 20 jours de macération, c’est un vin étonnant. Il a plus de concentration aromatique que de structure. Moyennement long sur la mûre et la cerise noire. Bien

Croix des Vérillats 2010 : un nez discret. La bouche est veloutée, avec plus de finesse que le précédent. L’équilibre est sur l’acidité. Il se livre moins que le précédent vin. Bien

Champ de Cour 2010 : quelque chose me dérange un peu au nez… mais quoi ? La bouche est tannique et légèrement rugueuse, encore marquée par l’élevage (15 % de fut neuf). Il présente plus de fruité que les précédents et également plus de longueur. Bien+

Trois vins étaient en dégustation dans le cadre d’un Masterclass « Grenache », animé par Sébastien Burel de l’Ecole du Vin des Caves Legrand, dont le Côtes du Roussillon Villages précédemment évoqué.


Priorat 2008 Humilitat : grenache et carignan. La bouche est puissante (alcool), avec des fruits très mûrs mais elle reste fraiche. Bien+

Vacqueyras Cuvée de Lopy 2008, Domaine Le Sang des Cailloux : 75% grenache, 25% syrah. Un nez de syrah un peu réduit. La bouche est minérale avec des tannins puissants. Belle longueur sur les arômes de grenache. Bien/Très Bien


La soirée se termine au bar de l’Hôtel avec la maison de cognac Godet. Celle-ci présente un alcool blanc dénommé Antarctica. A base d’une majorité de folle blanche (l’idéal serait qu’il le soit à 100% mais les quantités produites de folle blanche ne le permettent hélas pas), ce cognac a pour vocation à être dégusté sur glace ou en cocktail. Après dégustation, je le préfère certes légèrement rafraichi mais plutôt nature. Bien/Bien+

Contrairement aux apparences, vente-privee ne fait pas que de l’habillement mais se présente comme un des acteurs majeurs de la vente en ligne de vins. A l’évidence, il faut féliciter le remarquable travail de sélection des acheteurs car l’ensemble présenté ce soir-là était de bonne facture.

François

vendredi 15 juin 2012

1971 (suite)


Avant que les vacances des uns et des autres ne nous séparent, il était temps de continuer notre exploration (non exhaustive) des vins du millésime 1971, cher à ma Comtesse.
C’est donc dans un joyeux mélange que vous trouverez ci-après les commentaires des quelques bouteilles partagées ces derniers temps en compagnie d’amis fidèles.


A tout seigneur, tout honneur, c’est par le Corton-Charlemagne 1971 de Bonneau du Martray que nous commençons. La robe est un peu sombre, or « brun ». Le nez est expressif, café/carambar/caramel cuit, qui évoluera vers des notes minérales. Il a une bouche de vieux vin, fluide mais encore tendue et une très grande longueur. Il ne se laissera pas dominer par les filets de rougets au curry. Très Bien.


Une opposition de style pour accompagner l’épaule d’agneau aux légumes printaniers : le Moulis Château Chasse-Spleen 1971 et le Bonnes-Mares 1971 de Bouchard Aîné.
La bouche du premier est tendue, avec un équilibre acide/alcool qui lui donne un relief assez rustique. Bien/Très bien.
Le Bonnes-Mares présente un profil plus fin avec encore un joli fruité de cerise. Bien/Très Bien.


Si le dessert ne mérite pas qu'on s'y attarde très longtemps (fraises, chantilly et jelly au curaçao bleu...), le vin servi est en revanche beaucoup plus intéressant. Le Coteaux du Layon 1971 du Château de Fesles est une gourmandise qui s'apprécie pour elle-même. Une bouche minérale et une sucrosité qui prolonge très agréablement la fin de bouche. Très Bien.

François