Rappelez-vous, fidèles lecteurs, de notre escapade musico-gastronomique à Vérone. Nous y avions fait connaissance de Mirko Favalli, un sommelier à la passion communicative. Quelle ne fut pas notre surprise en découvrant sa photo dans l'excellent blog de Gilles Pudlowski. Ni une, ni deux, nous voilà partis pour le Caffè Stern.
En toute honnêteté, il faut vous avouer que lors de notre premier passage devant le lieu classé du Passage des Panoramas, nous avons été quelque peu rebutés par la déco quelque peu...baroque? Le qualificatif adéquat nous échappe, Starckien serait le plus précis.
Mais cette fois, nous ne sommes pas là pour regarder les murs.
L'accueil est prévenant, à l'italienne, et après un verre de Prosecco servi en magnum, nous reprenons contact avec Mirko qui ne nous a pas oubliés non plus. Aujourd'hui, nous faisons light, le menu déjeuner et seulement un vin. Mais ça, c'était avant...
Pour le repas, Mirko nous apporte un vin "anarchiste" : Barbacarlo 2011, Provincia di Pavia rosso de l'Azienda Agricola Barbacarlo. Une bouche frizzante, avec du caractère et de beaux fruits rouges (fleur de cassis) en finale. Le coté anarchique de ce vin est que la sucrosité et l’effervescence changent d'un millésime à l'autre. Ce 2011 est plutôt rond et sec et fort plaisant.
Mozzarella, tomate et huile d'olive. La version hivernale est servie tiède. Que j'aurais aimé trouver une tomate aussi goûteuse l'été dernier...
Au détour de la conversation avec Mirko, nous évoquons un ami vigneron auvergnat dont la dernière nouveauté est un vin orange issu de Sauvignon et Pinot Gris. Ni une, ni deux, le voilà parti. Nous craignons le pire...mais il revient avec le meilleur : deux verres de vins à la couleur orangée.
Le premier a le caractère oxydatif de ce type de vin qui rebute ma Comtesse. Pour ma part, je le trouve trop froid. Regoûté un peu plus tard, avec quelques degrés de plus, il présente un caractère étonnant qui le rapproche d'un vin de pomme tel qu'on peut en trouver au Canada.
Notte di Luna, Emilia bianco bio de Cà de Noci
Le second a un équilibre magnifique, une oxydation très bien maîtrisée, que ma Comtesse et moi-même apprécions beaucoup ("pas d'alcool à brûler que j'aime pas dans le jaune" dixit ma Comtesse) et une finale torréfiée/grillée. En montant en température, il prend des notes d'agrumes (écorce d'orange).
Ribolla Anfora 2006, Venezia Giulia de Gravner
Le plat du jour est bien dosé en speck et pecorino et piment. Le Barbacarlo y répond parfaitement.
Qui dit dessert dit...vins de dessert.
Pour le sorbet, un Moscato "Sol", vin issu de raisins passerillés de l'Azienda Agricola Ezio Cerruti. Une bouche précise, un Muscat racé au sucre maîtrisé.
Pour le panettone, un Malvasia Dolce dell' Emilia 2004(!) de l'Azienda Agricola Donati Camillo éclatant de fraîcheur et de légèreté. Un vrai délice.
Comment quitter un restaurant italien sans prendre un café? Mais pas n'importe quel café! Le "Uno di Due" (double dose de café pour une tasse entre espresso et ristretto ). Puissant et crémeux à la fois.
En conclusion, le Caffè Stern mérite qu'on ne s'arrête pas à sa devanture. La cuisine est bonne et le menu déjeuner (entrée, plat, café pour 35€) une bonne option pour une addition raisonnable. Et puis, il y a Mirko...
François