Bienvenue

Bienvenue à toi, aventureux surfeur, qui vient s'échouer en quête de sens gustatif. Ici tu trouveras des récits d'agapes, des notes de dégustations bacchiques et des adresses prometteuses compilées avec amour.

lundi 25 février 2008

Week-end à deux, en amoureux …

Au programme du dernier week-end de février : inventaire d’une partie de notre cave, cinéma et quelques vins.

Samedi matin, listing à la main, nous voilà dans une ambiance froide et humide d’un de nos lieux de stockage pour faire notre inventaire. Une heure trente plus tard, pour nous remettre de nos émotions (certaines bouteilles nous faisant vibrer), nous décidons d’aller déjeuner sur les bords de la Seine à Louveciennes (78) à la Villa Romaine. Dans un décor kitchissime, nous prenons une pizza aux fruits de mer pour François et une escalope panée au citron pour moi avec un vin blanc italien Frascati (San Marco) 2006 : un nez vif, citronné et pamplemousse avec une pointe végétale du type verveine. L’attaque en bouche est vive avec une finale sur des notes beurrées qui apporte de la souplesse. Vin sans prétention mais bien fait.
Les plats sont bons, le prix est correct et rien que pour la vue et le décor, il faut y aller !

Samedi après-midi, je me suis offert un nouveau joujou … euh … téléphone portable qui m’a occupée jusqu’au soir.


Pour le diner, nous avons rapporté de chez Monsieur Picard du poulet Tikka et un dhal (curry de lentilles) et des Caves de Marly un Vin de Table de Bernard Gripa : « Cerise » le millésime, 2006, est écrit sur le bouchon. Ce vin est un assemblage Syrah / Cabernet, vin du sud (Ardèche), tout en fruit mais assez complexe. Le nez est fruits rouges (fraise), fruits noirs (myrille, baie de cassis) et boisé / mousse de chêne. Les tanins sont bien présents, mais ils ne me gênent pas dans la dégustation, ce vin a une très belle longueur en bouche sur le fruit avec une final sur l’acidité et l’astringence. Cette dernière est complètement estompée avec le plat.



J’avais envie d’aller voir le dernier film de Nicolas Cage « Benjamin Gates et le livre des secrets », chose faite dimanche matin. Je voulais voir un film distrayant, avec de l’humour et de l’aventure. Le film a tenu son rôle, je ne lui en demandais pas plus.



Retour à la maison pour le déjeuner avec des cailles farcies au foie gras (toujours de chez monsieur Picard) et un Chambolle-Musigny 2005 de Laurent Roumier. Il faut que Monsieur Picard revoie le temps de cuisson des petits oiseaux car elles n’étaient pas assez cuites à mon goût. Par contre le vin a tenu toutes ses promesses. Une attaque vive avec du fuit (cerise, cassis) ; des notes de boisés nobles, puis un fond floral animal (fleur d’oranger / jasmin). En bouche il est beurré, les tanins sont déjà assez souples sans astringence et une belle acidité apporte structure et longueur. On sent un fort potentiel de garde dans ce Chambolle.

Le reste du week-end s’écoule tranquillement à ne rien faire …. Ou presque

Gwenola



Note du cher et tendre : une envie de Chambolle, ça vous prend... comme une envie de Chambolle :)

François

vendredi 15 février 2008

Edito N°1 - 13 février 2008

Voilà, c’est fait. Nous l’avons fait, notre blog, rien qu’à nous.Comme il se doit, notre premier message vous servira d’introduction à notre domaine.

Qui sommes-nous ?
Au-delà de nos prénoms, nous sommes deux passionnés de la vie qu’un heureux destin a mis en présence par l’entremise d’une bouteille de champagne, réunis autour d’une table et unis sous les ors d’un palace. Comme nous nous plaisons à le dire, nos salaires disparaissent en vins et bonnes tables. Nos agendas sont remplis de salons, dégustations, dîners littéraires, soirées privées et anniversaires. Nous sommes de bons vivants, pas des buveurs d’étiquettes.

Qu’est-ce que ce blog ?
Notre amour des bonnes choses, nous aimons le faire partager, en direct bien sûr, mais également par le récit. Ici vous trouverez des histoires, des descriptions, des adresses qui toutes portent en elles les émotions que nous avons ressenties et que, nous l’espérons, vous ressentirez aussi.

A qui est-il destiné ?
A nos amis, aux amateurs comme nous, aux curieux, aux incrédules… à tous. Vous tous pourrez vous exprimer ici pour réagir, apprécier, critiquer… ici pas de censure, pas de « politiquement correct ». Nous exercerons un droit de publication bien sûr mais seulement pour éviter les écarts de langage déplacés que les gens courtois et bons vivants ne se permettent jamais.

A nos amis, bienvenue !Aux esprits chagrins, envieux ou qui ne comprennent simplement pas notre mode de vie, la toile est vaste et vous trouverez sûrement votre bonheur hors de notre petit domaine.
A présent, bon appétit et à votre santé !

Gwenola & François

jeudi 14 février 2008

Saint-Valentin au Pré Catelan

C’était en toutes lettres sur le calendrier : 14 février, Saint-Valentin.
D’aucuns diront que nous avons cédé aux sirènes commerciales, d’autres nous connaissant diront que, pour nous, toutes les occasions sont bonnes.
C’est ainsi que, saisissant le prétexte, j’emmenais ma moitié dans un coin de verdure, certes un peu dégarni ces temps-ci mais toujours très agréable sous le soleil, j’ai nommé le Pré Catelan.

Le lieu est chic mais sans ostentation, décoré de façon plutôt moderne mais avec goût. L’accueil est digne du niveau de l’établissement, prévenant mais pas obséquieux (Dieu merci, c’est de plus en plus rare…).

L’apéritif nous est proposé, champagne bien entendu, et, Saint-Valentin oblige, l’Amour de Deutz figure parmi les bouteilles du jour. Mais les clichés ont la vie dure et ma moitié craque pour le Billecart-Salmon rosé. Pour ma part, j’opte pour le Jacquesson 742.

Le menu est vite commandé, reste le choix du vin. Comme à notre habitude, nous épluchons soigneusement le livre de cave sous l’œil amusé et prévenant du sommelier qui nous laisse tout loisir de faire notre sélection.

Nous optons finalement pour la cuvée Initiale de Selosse. La robe est jaune clair, le nez est fin, frais, sur la pomme, avec une très légère note oxydative. En bouche, la bulle est fine, complexe tant en arômes qu’en texture. C’est une déclinaison sur la pomme, de l’acidité de la peau au moelleux de la pulpe, le tout laissant une grande impression de fraîcheur.

Le choix se révèle judicieux car il accompagne avec bonheur et sans monotonie notre menu : L’os (ou plutôt devrais-je dire les os) à moelle, garnis de truffe et d’une compotée de chou ; la coquille Saint-Jacques en 4 services (la noix servie en train de cuire sur un galet chaud, poêlée dans un bouillon à la crème de noix, encore poêlée dans un jus de pommes à cidre et enfin en fines lamelles crues au citron vert et caviar d’Aquitaine), le bar en deux morceaux, l’un recouvert de sésame grillé citronné, l’autre de caviar d’Aquitaine, accompagné de fregola sarda au vin blanc, pieds de mouton et parmesan, et enfin le turbot poêlé recouvert d’amandes torréfiées, de câpres et d’un jus d’amandes amères, accompagné d’un risotto à la seiche et caviar d’Aquitaine.

Pour le dessert, nous avons craqué… pour le Mont moelleux du domaine Huet, millésime 1966
Les desserts sont choisis pour la circonstance : Saint-Honoré pour ma moitié et la pomme soufflée croustillante, petite merveille de pâtisserie/confiserie.
Le vin est tel qu’on pouvait se l’imaginer : une robe or ambré qui interpelle la table voisine, le nez sur la cire d’abeille et le miel, en bouche le sucre a totalement fondu, la matière est ample et tendue à la fois, très chenin.

En conclusion, encore un grand moment de partage. Frédéric Anton, qui a bien assimilé les leçons de son maître Robuchon, mérite bien ses trois étoiles pneumatiques. De plus, la carte des vins est très bien fournie avec des prix très raisonnables (Montrachet de la DRC 2004 à 1800€…) à l’image du Mont à…49€.

François

mercredi 13 février 2008

Le Dokhan's ... encore et toujours

Mardi, c’était la maison Guy Charlemagne qui était à l’honneur. Malheureusement, le bar a été dévalisé, et seul le BSA était encore disponible. Pour s’excuser de ce désagrément, le chef barman nous a concocté une dégustation spéciale découverte avec 4 verres pour le prix de 3.

Champagne Guy Charlemagne BSA Blanc de blancs Grand cru.
Un nez de fleurs (acacia et rose) avec une pointe de pêche. Un très beau nez fin et élégant.
En bouche, la bulle est fine, on a plus l’impression d’un vin perlant qu’effervescent. Les arômes de fleurs se marient avec du litchi, et une belle minéralité. La structure acide est balancée par une fine amertume qui apporte de la longueur.
C’est d’une grande pureté, c’est long, c’est TRES BIEN.

Rosé de chez Legras
Une superbe couleur de framboise écrasée.
Au nez ses arômes sont de pamplemousse, de groseille et de framboise.
En bouche, on perçoit distinctement les 2 cépages qui le composent : d’abord le chardonnay avec ses notes de pamplemousse et son amertume, puis le pinot noir avec ses fruits rouges et ses tanins légers. Ce déséquilibre disparait en grignotant les zakouskis qui sont servis avec. BIEN

Bouchard – Rose de Jeanne – Les Ursules – Blanc de noirs (pinot noir) 2005
Que ça se bouscule dans le verre : citron, limette, boisé noble et pelure de pomme reinette.
En bouche, il est puissant, avec une sensation tannique, citronné, légèrement toasté, avec une finale sur la pomme. Malgré sa puissance, c’est un vin qui reste avant tout fin et élégant. SUPERBE
Il était servit avec des sashimis de saumon, l’accord est un vrai régal. Le barman nous confie que c’est un champagne pour les amateurs. En effet, les néophytes se trouvent un peu perturbés par tous les arômes qui se bousculent dans le verre et surtout sa puissance. La mode actuelle est aux champagnes faiblement dosés, avec une acidité marquée et des arômes simples comme la pomme verte ou la brioche toastée.

Comtesse Lafond (Ladoucette) – 1998
Un nez qui ne me parle pas énormément. Je le trouve classique, un caractère un peu meunier et avec une pointe de bleuet qui me titille.
L’attaque en bouche est vive avec une note de melon d’eau et d’eau de rose. Puis viennent des notes exotiques (goyave et papaye), pour finir par des agrumes de cédrat et de bergamotte. TRES BIEN

Gwenola

mercredi 6 février 2008

Déjeuner au Tastemonde

Déjeuner professionnel (j’insiste) au Tastemonde de la Madeleine (Paris)

Entrée en matière avec un Sauvignon blanc d’Afrique du Sud – SIMONSVLEI 2003
Vin assez minéral, qui sauvignonne peu, avec des notes de pamplemousse. Belle acidité en bouche qui a agréablement accompagné des Pannequets de saumon fumé aux croquants d'aromates, vinaigrette de moutarde à l'anis étoilé.

La majorité de la table prenant de la viande rouge et voulant déguster une Syrah, le sommelier nous conseille un vin d’Australie : Redman 2003 – Coonawara Shirraz
Au nez c’est de la Côte Rotie avec des accents du domaine Jamet : des fruits noirs, une pointe de thé fumé, un peu de boisé noble de type cèdre / Gaiac et une note particulière de ciboulette qui apporte de la fraîcheur.
En bouche, il a un bel équilibre acidité et amertume avec des tanins qui sont déjà pas mal fondus mais qui demandent encore à fondre. Très bien
Ce vin fut un enchantement avec un Tournedos de poitrine de canard aux piment d'espelette, lasagnes de pommes de terre aux brocolis.

Par contre, je ne sais pas à combien les petits vins de l’hémisphère Sud titrent, mais le retour au boulot n’était pas très facile !

Gwenola

Qu'est-ce qu'un amateur (de vin) ?

Une très belle définition, donnée par Jean-Paul Kauffmann, à laquelle j'adhère totalement :

"Il faut en revenir au sens premier de ce mot. L’amateur est celui qui aime, tout simplement. Il y a beaucoup de manières d’aimer. De goûter, à mon avis, il n’y en a qu’une. C’est de se conformer à son propre plaisir, à sa propre intuition sans se laisser influencer par autrui, par la doxa comme l’on dit aujourd’hui, c’est-à-dire l’opinion admise, le politiquement correct. « L’amateur se choisit les situations » affirmait Nietzsche. L’amateur est à l’opposé du spécialiste, l’homme qui sait, tranche et se prononce à la place des autres. Nous périssons de cette culture de l’expert qui prétend tout évaluer en oubliant la délectation. L’amateur, à la différence de prescripteurs comme les critiques de vin ou les sommeliers, ne saurait être un homme de pouvoir. Quand je m’occupais de L’Amateur de Bordeaux, l’aspect technique me cassait les pieds, j’ai fini par m’y intéresser à mon corps défendant grâce à des pédagogues remarquables comme Emile Peynaud ou Denis Dubourdieu mais c’est le vin dans le verre et son contexte culturel qui m’ont toujours importé. Que de cuviers ai-je pu visiter de mauvaise grâce mais en faisant bonne figure ! Ils se ressemblent tous : les pompes, l’inox, ça manque totalement de poésie. En plus ces lieux sont humides, dominés par des courants d’air et on s’y gèle en hiver. C’est la part enfantine des propriétaires : ils veulent toujours qu’on admire leur dernier joujou technologique. Personnellement je préfère la vigne, le contact avec le sol mais il est significatif que ce sont les installations qu’on nous fait souvent visiter en priorité.
Tout cela pour dire que l’amateur ne se prend pas au sérieux. En revanche, il prend au sérieux ses sensations et ses émotions. Je défends passionnément l’idée de gratuité qui n’est rien d’autre que la forme suprême du dilettantisme : une manière de détachement, une absence de professionnalisme – chacun son métier : le viticulteur et l’œnologue sont engagés dans les applications pratiques de la science. Pas trop tout de même car ils ont souvent la main lourde. Mais à l’amateur, il n’est demandé que l’aptitude à sentir, à discerner les beautés et les défauts d’un vin, à formuler un jugement personnel – ce qui n’est pas mince. "

Texte intégral ici : http://www.berthomeau.com/article-15960710.html
François

vendredi 1 février 2008

Déjà 5 ans ensemble


S’il y a un vin qui a fait jaser et parler de lui, c’est bien celui-là.

Tout ce que j’avais lu sur la Coulée de Serrant jusqu’à présent c’etait « c’est absolument extraordinaire » ou « c’est imbuvable ».

Je décide donc de profiter (lâchement) de ce que mon cher et tendre, que dis-je mon Astre, soit absorbé par le boulot pour préparer un petit dîner pour fêter nos 5 ans de vie commune et ouvrir une bouteille de Clos de la Coulée de Serrant 2006 (trouvée chez un caviste à côté du boulot).

Je décide de carafer une heure avant le service. Avantage du carafage, mon cher et tendre n'aura pas l'étiquette sous le nez et donc pas d'a priori. C'est donc plus ses impressions à lui que je note.

La robe est brillante, limpide, or paille tirant vers l’ambré (je rappelle qu’il s’agit d’un 2006 !).

Un premier nez d’acétone !?! Mouais, ne nous arrêtons pas là, à l’aération il est minéral, tendu, nerveux et pamplemousse.

Nous portons les verres à nos lèvres. Puissant, complexe, une évolution certaine, avec une structure acide qui domine puis une finale avec de l’amertume qui lui apporte de la longueur. Mais le côté acétone est là, un peu camouflé, certes, mais lancinant. Il nous fait penser à un vin qui commence à décliner, limite passé.

Attaquons les amuse-bouches : chèvre frais et coulis de poivron, guacamole, crabe et mangue et enfin st-jacques et tomates au pesto. Avec le chèvre,il passe très bien, le côté acétone est gommé … c’est un vin qui demande donc à être accompagné.

Saint-Jacques aller/retour sur une fondue de poireaux à la crème, pointe de whisky et jeunes pousses. Ca passe pas mal, il y a toujours ce côté nature / acétoné, mais la crème le gomme. La verdure des jeunes pousses chantonne avec l’amertume, la saint-jacques et l’acidité saline se répondent.

Accord suivant avec le fromage : avec le vacherin fribourgeois, c’est pas mal ; avec le chèvre coulant c’est mieux et avec un coulommiers « Saint Jacques » c’est très bien.

En conclusion, c’est un vin qui demande à être accompagné, je n’ai rien trouvé d’extraordinaire voire de transcendantal dans la Coulée de Serrant, mais un vin correct avec un super terroir qui demanderait certainement une autre méthode de vinification pour justement le « transcendanter ».