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Bienvenue à toi, aventureux surfeur, qui vient s'échouer en quête de sens gustatif. Ici tu trouveras des récits d'agapes, des notes de dégustations bacchiques et des adresses prometteuses compilées avec amour.

jeudi 2 décembre 2010

Champagne au 228


Dernier apéro de l'année au 228 : champagne ! Avec une sélection, vous le constaterez, de haute volée.

Le pli est pris, Estelle Touzet nous sert tout à l'aveugle.
Nous commençons par un vin à la robe prononcée. Le nez est expressif, de citrus, petits fruits rouges (fraise des bois) et boisé fin (cèdre). En bouche, de l'effervescence mais des bulles fines. Elle est équilibrée, élégante, sur la pomme granny, le pamplemousse et de la rose sur une finale longue. La lumière ambiante ne nous a pas donnée d'indices car il s'agit d'un rosé, la Cuvée Louise rosé 2000 de Pommery.



Foie gras de canard rôti, jus de mangue et tuile épicée, filament de gingembre confit. Une bouchée tout en onctuosité et moelleux, juste relevée par l'acidité de la mangue et le croustillant de la tuile. C'est long en bouche. C'est superbe.
Un accord pêchu sur les agrumes, un accord de plaisir.



Le nez du second vin est frais, aérien mais en retrait, légèrement iodé, avec un peu de citrus. La bulle est fine en bouche, une bouche pleine, complexe, avec de la pomme, de la poire et des arômes d'évolution. Ma Comtesse lui trouve une finale lourde en sucre qui laisse la bouche un peu pâteuse. Pour ma part, je n'ai pas reconnu Dom Ruinart 1990.





Attention, bouchée d'exception. Aiguillette de bar à l'huile de chorizo, feuille de nori et bigorneaux, risetto doré à l'or fin. C'est simple, légèrement relevé, mais très bon ! Le risetto est en lui-même une tuerie... L'accord accentue le dosage du Dom Ruinart mais présente de beaux arômes.

Le nez du troisième est floral (héliotrope). En bouche, l'effervescence est marquée malgré une bulle fine. Une bouche très équilibrée, le dosage est subtil. Finale fruits du verger et boisé. Un très beau vin. Aucune surprise donc quand Estelle dévoile Salon 1995.

La bouchée est une (vieille) connaissance : Suprême de volaille rôti et cervelas de homard au jus coraillé. L'accord est classique mais réussi.




Le nez du quatrième vin est fermé. La bouche est riche (sucrosité marquée) mais plaisante. Elégance et simplicité mais avec une certaine classe. Ni bling-bling, ni ostentation. Saluons Cristal 2002 de Roederer.







Avec ce vin, LE dessert de Camille : Le Saint-Honoré. Rien qu'à la vue, on devine la légèreté de la crème, le croquant et la finesse du caramel et le parfum subtil de la vanille... Chapeau bas !
L'accord est classieux mais tellement savoureux. Cependant, ma Comtesse lui préfère l'accord avec le Dom Ruinart.

Nous finissons cette année apéritive de belle façon. Vivement 2011 !!

François

dimanche 21 novembre 2010

(Long) weekend vénitien (7/7)


Dimanche, il pleut.

Les parapluies sont de sortie pour les touristes chinois en gondole.

Courageusement, nous repartons à l'assaut des ruelles mais il est bien difficile de prendre des photos tout en tenant le parapluie...

Deux heures plus tard, l'estomac vide et les pieds mouillés, nous nous réfugions chez Vino Vino.

Pour faire court, c'est un petit mais excellent bar à vin avec une très belle sélection de vins au verre. La cuisine n'est pas en reste, jugez-en :



Papardelle all'amatriciana
pour moi,







Insalata di polipo pour ma Comtesse.











On ne relâche pas la pression : Salmone in salsa di peperoni, capperi, zenzero (câpres et gingembre) pour ma Comtesse, Sepie alla veneziana (seiches à l'encre et polenta) pour moi.

Une bonne cuisine de bistrot, comme on l'aime, avec des prix à l'italienne, c'est-à-dire, tout petits. Nous partons sur un excellent souvenir et avec la ferme intention de revenir bientôt. Attention, Vino Vino ne prend pas les cartes de crédit !


François

samedi 20 novembre 2010

(Long) weekend vénitien (6/7)


C'est samedi soir, nous sortons.
Parmi la longue liste d'adresses, toutes plus alléchantes les unes que les autres, que nous avons glanées parmi nos connaissances, il en est une qui fait l'unanimité : Da Fiore.
Heureux coup du hasard, il se trouve être, comme l'Antiche Carampane, à deux pas de notre hôtel.



C'est avec une élégance toute italienne et parés de nos plus beaux atours que nous nous y rendons à la lueur des réverbères vénitiens.



Accueillis -en français s'il vous plait- fort aimablement, nous sommes installés dans la salle aux teintes d'une cabine de Riva.




Comme à notre habitude, quand nous ne connaissons pas, nous partons sur le menu dégustation en six plats. Pour l'accompagner, encore un vin local, le Soave Classico "Campo Vulcano" 2009 de l'Azienda Agricola I Campi (85% Garganega, 15% Trebbiano di Soave). Le premier nez est discret puis vient un bouquet végétal de verdure potagère. La bouche est vive sur les fruits blancs et les agrumes. Une matière fine mais une bonne persistance.



Crevettes grises et roses et polenta. La polenta est assez neutre pour ne pas écraser les crevettes.

Scampi mariné aux agrumes sur fenouil râpé (à droite), Carpaccio de thon, trévise marinée (à gauche). Étonnamment, le fenouil râpé est très peu anisé et respecte la finesse du scampi. Quand au thon, ferme et parsemé de câpres râpées, la ressemblance avec le bœuf est surprenante.

Bar et puntarelle gratinés. La puntarelle est une chicorée romaine. L'ensemble est très fondant. Une bonne idée pour accommoder le bar.

Lasagnettes de trévise, gambas, fromage truffé. Oui, vous avez bien lu. La pâte des lasagnettes est à base de trévise. C'est étonnant et très très bon !

Moesche e polenta. J'adore le crabe mou...

Lotte en feuille de laitue, pomme et balsamique 30 ans d'âge. A la fois ferme et fin en gout.

"Camembert" (de chèvre) italien au basilic, pomme et miel mille-fleurs. Très crémeux et bien équilibré en basilic.

Sorbet pomme verte.



Tris di dolci tradizionali : Zabaione, Tiramisu, Pinza alla Veneziana pour ma Comtesse...

...Zabaione au Marsala 10 ans d'âge pour moi. Une onctuosité à faire se damner un jésuite...

Avec nos desserts, nous restons en Italie avec une petite french touch : Passito di Pantelleria "Sangue d'Oro" 2006 de Carole Bouquet. Une robe très ambrée, un nez fin. La bouche est élégante et peu sucrée. C'est un beau moscato.






Et nous voila rejoignant la cohorte des admirateurs de Da Fiore. Certainement un incontournable de la Sérénissime.

A suivre…
François

(Long) weekend vénitien (5/7)



Des tableaux plein la tête, nous retournons dans les ruelles en direction de la Basilica Santa Maria della Salute. Elle fut construite de 1631 à 1687 et nécessita plus d'un million de pilotis. Elle est consacrée à Marie en remerciement de la fin de l'épidémie de peste de 1639 qui tua le tiers de la population en deux années.
Heureux hasard du calendrier, c'est justement cette semaine qu'est célébrée la fin de l'épidémie et des manifestations sont organisées toute la semaine avec une procession en point d'orgue le dimanche.

Son architecture intérieure est en forme d'octogone. Le dôme et la circularité me font étrangement penser au Panthéon de Rome.

L'autel, conçu par l'architecte Baldassare Longhena, fut réalisé par Giusto Le Court. Cette Madone à l'enfant représente la Santé venue défendre Venise de la peste. Il est décoré d'une icône byzantine du 12ème siècle, la Madone de la Santé.

Dans une des chapelles, nous admirons la Descente de l'Esprit Saint du Titien (1555).

Retour à l'air libre. Nous avançons jusqu'à la pointe, la Punta della Dogana, second emplacement de la Fondation Pinault. N'étant pas spécialement amateurs d'art très contemporain, nous nous contentons de contourner le bâtiment et d'admirer la vue sur la Giudecca, San Marco et San Giorgio Maggiore.

Je me livre également à l'un de mes jeux favoris, me faire prendre en photo avec de parfait(e)s inconnu(e)s.

Nous continuons un peu sur l'autre rive de la pointe. Tiens, nos estomacs se rappellent à notre bon souvenir. Il est temps de trouver une adresse pour nous restaurer. Un petit coup d'œil à notre (longue) liste et nous nous décidons pour Ai Gondolieri.

Nous sommes accueillis avec un bouquet de légumes et son huile d'olive/moutarde pour faire trempette.

Insalata tiepida di vitello e porcini, salade tiède veau et cèpes pour ma Comtesse...

...et Fritto di fiori di zucca (beignets de fleurs de courgettes) pour moi.

C'est bon, et même si bon que les commentaires sont superflus.

A fond dans notre trip "produits de saison italiens", nous craquons (malgré ce qui nous attend le soir même...) pour le Risotto à la truffe blanche. Ce n'est pas donné mais nous ne sommes pas là pour nous priver. Et en plus c'est TRES bon.

Le mot d'ordre étant encore et toujours de boire local, nous suivons les conseils du sommelier : Vite Rossa 2005 (IGT Veneto) d'Ornella Molon. Cet assemblage merlot, cabernet sauvignon et cabernet franc est typé merlot au nez et en bouche avec une profondeur boisée et des arômes cassis et myrtille. C'est un vin de plaisir, facile à aborder. Avec le risotto, il reprend des tanins et de la complexité pour des accords terriens.

A suivre…
François

(Long) weekend vénitien (4/7)


Nouveau réveil au son de la sirène de l'aqua alta.

Aujourd'hui, notre programme doit nous conduire à la Peggy Guggenheim Collection.

Nous partons en direction du Campo Santa Margherita, via le Campo San Toma. En chemin, nous faisons un détour par le Campo dei Frari et son église, la Chiesa Santa Maria Gloriosa dei Frari, basilique mineure qui renferme de nombreuses oeuvres d'art, notamment du Titien.

La marée n'est pas encore au plus bas...

Nous prolongeons le détour jusqu'à Campo San Rocco, où se situe la Scuola Grande di San Rocco. On y trouve de nombreuses collections dont une remarquable du Tintoret.

Nous reprenons l'itinéraire prévu. Sur le Campo Santa Margherita, c'est jour de marché. Sur les étals des poissonniers, tous les produits de la lagune : cigalons (petites cigales de mer), palourdes, crabes mous, couteaux et poissons divers. Promis, la prochaine fois, nous louerons un appartement pour cuisiner tout cela.

Évidemment, les mouettes ne sont pas loin et prennent tous les risques, quitte à se casser le bec pour récupérer les déchets...











Sur le Rio di San Barnaba, près du Campo San Barnaba, au Ponte dei Pugni, ce sont les fruits et légumes qui sont vendus directement depuis le bateau.

Nous continuons à nous enfoncer à travers le Sestiere Dorsoduro, jusqu'au Ponte dell'Accademia. Encore un effort et nous sommes finalement arrivés.









© The Peggy Guggenheim Collection, Venice.
Palazzo Venier dei Leoni from the Grand Canal.
Photo Andrea Sarti/CAST1466


La visite commence par le jardin, The Patsy R. and Raymond D. Nasher Sculpture Garden.

Femme qui marche, Alberto Giacometti, 1932, bronze.
(Peggy Guggenheim Collection, Venice 76.2553 PG 133, © Alberto Giacometti, by SIAE 2008)

Fruit Amphore, Jean Arp, 1946 (?, fonte de 1951), bronze.
(Peggy Guggenheim Collection, Venice 76.2553 PG 133, © Jean Arp, by SIAE 2008)


Wish Tree Venice 2003. To Peggy with Love x Yoko, Yoko Ono, 2003, olivier, cadeau de l'artiste.

L'intérêt de cet arbre est qu'il est constamment en évolution. En effet, les visiteurs sont invités à écrire un souhait sur une feuille de papier et à l'accrocher aux branches de l'olivier. Nous ne pouvons malheureusement vous révéler les nôtres...

La visite continue à l'intérieur du palazzo. Je vous conseille la visite virtuelle que vous pourrez effectuer en suivant ce lien afin de vous donner une idée de la disposition des lieux et des œuvres.




Dans l'entrée, le choc. Outre un mobile de Calder, on y trouve (à mon humble avis) un chef-d'œuvre absolu : La Baignade de Pablo Picasso.






Arc of Petals, Alexander Calder, 1941, aluminium peint.

(© The Peggy Guggenheim Collection, Venice. Palazzo Venier dei Leoni, Calder’s room. Photo Andrea Sarti/CAST1466)


La Baignade, Pablo Picasso, 1937 , huile, conté et craie sur toile.
(Peggy Guggenheim Collection, Venice 76.2553 PG 5, © Succession Picasso, by SIAE 2008)


Autre pièce, autre chef d'œuvre :

L'Empire des Lumières, René Magritte, 1953–54, huile sur toile.
(Peggy Guggenheim Collection, Venice 76.2553 PG 102, © René Magritte, by SIAE 2008)


(© The Peggy Guggenheim Collection, Venice. Palazzo Venier dei Leoni. Photo Andrea Sarti/CAST1466)

De droite à gauche : Maiastra, Constantin Brancusi, 1912; Le Soleil dans son Ecrin, Yves Tanguy, 1937; Ocean 5, Piet Mondrian, 1915; La Tour Rouge, Giorgio De Chirico, 1913.

La découverte ne s'arrête pas là. La salle Pollock, la salle cubiste... Tous les artistes majeurs du début du vingtième siècle sont là : Braque, César, Chagall, Cocteau, Dali, Delaunay, Ernst, Kandinsky, Klee, Léger, Miro, Modigliani, Moore, Picabia, Van Doesburg... et d'autres encore.

(© The Peggy Guggenheim Collection, Venice. Peggy's Room. Photo Andrea Sarti/CAST1466)

La chambre de Peggy Guggenheim. De gauche à droite : la tête de lit... Silver Bedhead, Alexander Calder, 1945-46; Chapala 3, Charles Pollock, 1956; Jamais, Clifford Still, 1944; Mobile, Alexander Calder, environs 1934. Au fond à droite, Circumcision, Jackson Pollock, janvier 1946.

Un dernier pour la route...

Study for Chimpanzee, Francis Bacon, 1957
(© The Peggy Guggenheim Collection, Venice. West Corridor. Photo Andrea Sarti/CAST1466)


... et nous passons à la Collection Gianni Mattioli.

(© The Peggy Guggenheim Collection, Venice. Gianni Mattioli Collection. Photo Andrea Sarti/CAST1466)

De gauche à droite : Mercurio Transita Davanti al Sole (Mercure Passant Devant le Soleil), Giacomo Balla, 1914; L’Amante dell’Ingegnere (La Maitresse de l'Ingénieur), Carlo Carrà, 1921; Ritratto del Pittore Frank Haviland (Portrait du Peintre Franck Haviland), Amedeo Modigliani, 1914.

La sculpture au premier plan à gauche est intitulée Forme Uniche della Continuità dello Spazio (Formes Uniques de la Continuité dans l'Espace, traduit en français par L'Homme en Mouvement) de Umberto Boccioni. Il dégage une formidable impression de puissance et de dynamique.

A suivre…
François