Bienvenue

Bienvenue à toi, aventureux surfeur, qui vient s'échouer en quête de sens gustatif. Ici tu trouveras des récits d'agapes, des notes de dégustations bacchiques et des adresses prometteuses compilées avec amour.

jeudi 31 janvier 2008

Les dégustateurs hystériques - Départ de Gautier

Les échapés de la gastro ou de l’intoxication de la veille se sont retrouvés au Vieux Chêne (Paris XIème) pour le diner de départ de notre ami Gautier qui déménage à Montpellier.
Le thème de la soirée : « votre coup de cœur » . Comme d'habitude, les vins étaient servis à l’aveugle.

Un grand merci au patron du Vieux Chêne qui pour l’occasion nous a préparé un superbe repas pour accompagner les flacons que l’on avait apportés.

Apéritif
Leccia E. Crocce Patrimonio Blanc 1998
Au nez, je suis sur un Chardonnay jeune avec des notes de pamplemousse et du beurré.
En bouche, il est légèrement perlant, une belle acidité puis viennent des arômes d’acacia et de boisé /vanillé. La finale est un peu décevante sur l’amertume et la pomme verte.
Je n’avais absolument pas reconnu le Vermentino. A regoûter dans quelques années lorsqu’il aura entièrement fini d’absorber son bois

Entrée :
Nage de saint-jacques et coques aux petits légumes (panais, poireau, champignons) et câpres

3 vins accompagnent cette superbe nage. Par ordre d’apparition :

Robert Niero Condrieu Les Ravines 2003
Un nez de pêche, d’abricot et de cire. Le nez est brouillon.
En bouche, l’amertume, l’astringeance et la cire emportent tout. La bouteille a un problème. Dommage !

Laroche Réserve de l'Obediencerie Chablis grand cru "Les Blanchots" 1992
Un premier nez d’ananas confit puis plus rien ?!?
En bouche, il y a un peu de rancio, du fruité exotique (mangue et ananas) et de nos vergers (abricot) avec de la gousse de vanille et du beurré qui arrondit le tout. Mais manque de structure et surtout il ne me parle pas.

Tabali reserve spécial Limari Valley Chardonnay 2004
Un nez un peu bizarre de beurre et de banane ?!?
En bouche, il se révèle complexe : toujours de la banane, mais aussi de l’héliotrope, de la gousse de vanille, du beurré, un boisé noble et une belle structure acide. J’ai bien aimé.

Pause champenoise
Bollinger Grande Année 1990
Un nez liégeux, de pomme et un peu rancio.
La bulle est fine, il y a des agrumes et de la pomme, une belle acidité. Mais il n’a pas de structure et il manque de complexité aromatique. Défaut de bouteille ?

Bollinger Grande Année rosé 1999
Robe rose orangé. Un nez de cerise et de kirsch. En bouche il est assez plat, décevant, c’est limite une eau gazeuse avec un peu de kirsch. Très décevante. Celui qui a amené la bouteille a fait de suite un courrier à Bollinger tellement il était mécontent ... et il y avait de quoi !

Plat :
Carré de veau rôti, jus à la truffe et purée de pomme de terre (largement) truffée.

Château Haut Bailly 1934
Bouteille malheureusement madérisée

Château Haut-Bailly 1918
La robe est brillante, rubis / grenat , un peu évoluée.
Le nez est complexe, tout plein de fruits (mûre, framboise, groseille), un peu de bois fumé avec une petite pointe de volatile qui lui apporte de la fraîcheur.
En bouche, le fruité domine, puis vient un boisé noble, des notes de thé fumé et un fleuri du type immortelle.
Le plus grand moment de vie de dégustatrice

Pais de Doumatz l'Arbre Blanc Les Grandes Orgues 2004 (VdP Puy de Dôme 100% pinot noir)
Un nez de groseille (légèrement confituré), de fleur de sureau, un peu viandé / animal.
Même typicité aromatique en bouche avec des tanins jeunes mais souples. La plupart des dégustateurs ont pensé à la syrah, moi ayant participée à la vendange je me suis bien marrée à les voir le nez plongé dans le verre se demandant ce que c’était. Les dégustateurs ont assez aimé ce vin.

Comte Armand - Pommard Clos des Epeneaux 1998
Cela commençait sous les meilleurs hospices avec un nez complexe sur les fruits noirs. Par contre en bouche une forte acidité et des tanins agressifs et asséchants. Personne n’a reconnu Pommard et celui qui a apporté la bouteille n’était pas content du tout.

Domaine de l'Hortus Grande cuvée 1998 (offert par le patron)
Le nez est un peu fluet. Mis à part un peu de truffe (influence de plat ?) je ne sens pas grand-chose. En bouche, il est fruité, assez agréable même s’il manque de complexité.

Mas de Daumas Gassac 1998
Robe rubis foncée. Un nez de tabac. La bouche est tannique, avec des tannins très serrés. Le bestiau est loin d’être à maturité. Bien.

Dessert :
Coulant au chocolat, sorbet ananas et sorbet banane

Mavrodaphne Aus Patras (vin grec)
Un nez de confiture de framboises, framboise écrasée, liqueur de framboise … une belle variation autour de la framboise, avec une pointe de menthe pour la fraîcheur!
En bouche il est plus moelleux que liquoreux avec des notes de cassis, framboise, un peu boisé, une belle richesse avec de l’élégance. Je le verrai bien avec une forêt noire, le coulant au chocolat étant un peu trop puissant pour lui.

Weingut Feiler-Artinger Ruster Ausbruch Essenz 1995 50% Chardonnay & 50% WeissBurgunder (pinot blanc) - Issu de la région de Rust - sur les bords du lac "Neusiedlersee"
Attention, poids lourd ! La robe est ambrée et très sirupeuse.
Un nez de muscat (rose et litchi), de confiture de vieux garçon.
En bouche il est très riche, englobe tout le palais et domine le chocolat. A prendre à dose homéopathique tellement il est puissant … mais qu’est-ce que c’est bon !

Et pour finir: Chartreuse 1605, un petit plaisir des fins de repas copieux. Toujours aussi bon même si certains semblent avoir du mal avec les 56%. Bonne digestion et dodo de bébé garantis.

Gwenola

Dix-huit

Quand on a 18 ans, on a la vie devant soi, on est impétueux et on a toujours raison.
Quand on boit un vin de 18 ans, c’est souvent un vin que l’on a bichonné dans sa cave en attendant le bon moment pour l’ouvrir.
Quand on rajoute 19 devant le 18, on pense à la fin de la première guerre mondiale, au dernier poilu qui reste, à mes grands-parents en couche-culottte… Mais quel gout peut avoir un vin de 90 ans ?

La bouteille est cachée, on voit le propriétaire de la bouteille sortir le bilame, puis le tire-bouchon pour extraire le bouchon.
Le breuvage se trouve maintenant dans les verres. La robe est brillante, rubis / grenat , un peu évoluée.
Le nez est complexe, tout plein de fruits (mûre, framboise, groseille), un peu de bois fumé avec une petite pointe de volatile qui lui apporte de la fraîcheur.
En bouche, le fruité domine, puis vient un boisé noble, des notes de thé fumé et un fleuri du type immortelle.
On spécule, qu’est-ce que cela peut être ?
Je me lance, cela me rappelle un Pauillac : Latour ou Pichon-Comtesse ? Un millésime, c’est beau et encore jeune … 1982 ?

E. enlève avec précaution l’écrin et annonce HAUT-BAILLY 1918.
Au Vieux Chêne, c’est le silence, les autres clients qui pensaient se trouver au milieu d’un congrès de pokémons bruyants et enthousiastes se trouvent maintenant dans le silence. On se regarde, s’interroge du regard : « tu as entendu la même chose que moi ? »
On veut voir l’étiquette.. Mais oui, c’est vrai !

On se lève tous et on applaudit. Fin du silence. On se met à tous à parler en même temps et c’est dans un joyeux brouhaha que la soirée se poursuit.
Merci E. de nous avoir fait vivre un si grand moment d’émotion.

Gwenola

lundi 28 janvier 2008

Anniversaire de Joli-Papa

Week-end dans le nord de l'Yonne chez Jolie-Maman et Joli-Papa.

Bien que le repas d’anniversaire se soit déroulé le dimanche midi, nous avons décidé de ne pas nous laisser abattre le samedi soir et avons ouvert un Condieu 1985 de Vernay avec un curry de mignon de porc au lait de coco.
La robe est jaune or, le nez est fermé, il aurait peut-être fallu le carafer. En bouche, il est sec avec encore des notes fruitées (abricot) et un peu rancio. Avec le plat, le gras ressort et il devient onctueux.

Dimanche 13h, avec les mousses et autres tartinables de la belle Iloise, nous ouvrons des Bulles Sathoises du domaine de la Charrière (Joël Gigou à la Charte sur le Loir (72)). Souvent qualifiées de Kir-royal-déjà-tout-prêt, il s’agit en fait de Pineau D’Aunis vinifié selon la méthode traditionnelle. Vin rouge pétillant aux notes de petits fruits rouges et de poivre, qui met beaucoup de gaité à l’apéritif.

Avec un couscous (selon une recette quasi-ancestrale du nord de l’Yonne ! ), nous ouvrons un Châteauneuf-du Pape 2003 de Guigal. Le choix était simple, Joli-papa aime beaucoup le châteauneuf et le couscous demande des vins avec du corps. Nous carafons le breuvage une heure avec le service.
D’un très beau rubis, c’est le vin gourmand par excellence, du fruit, tout plein de petits fruits rouges (framboise, fraise, mûre), le tout un peu confituré. En bouche, les tanins ne sont pas encore tout à fait assouplis mais cela ne me gêne pas. Enfin, une très belle finale sur les épices (genièvre) le bois fumé (bois de gaiac).
Une petite gourmandise qui fut très appréciée.

Pour le dessert, mon cher et tendre nous avait préparé un tiramisu parfumé au café et cognac arménien (Tonton étant arménien, il l’avait ramené de là-bas). Pas de vin pour le dessert car on sentait assez bien le cognac !

Gwenola

jeudi 24 janvier 2008

Philippe Besson

A la soirée « Les Mots et le Vin », il n’y avait pas que Yquem qui était à l’honneur, mais également Philippe Besson pour son livre « Un Homme Accidentel »

De gauche à droite: Eric Beaumard, Pierre Lurton (Yquem et Cheval Blanc), Olivier Barrot et Philippe Besson

Comme nous sommes prévenus à l’avance de l’invité littéraire, je lis à chaque fois le livre présenté afin de pouvoir discuter avec l’auteur en connaissance de cause.

Le livre, de quoi parle-t-il ?
C’est avant tout une très belle histoire d’amour entre deux hommes. L’un est flic, marié et sa femme est enceinte de leur premier enfant ; l’autre est une star de cinéma, genre jeune premier.
L’écriture est hésitante jusqu’à la fameuse page 125 où l’auteur décide de dire les choses crument. Une fois que ce qui devait se passer s'’est passé, l’écriture se fait légère et fluide.
J’ai beaucoup aimé ce livre, mon mari moins, c’est normal car selon l’auteur, les hommes « hétéro » n’aiment pas.

Quelques jours avant de le rencontrer, je tombe par hasard sur l’émission de Thierry Ardisson et je vois Philippe Besson qui s’en sort à merveille lors de l’interview. Thierry Ardisson, fidèle à son personnage, ne parle que de la page 125.
Mais au-delà de cette page, ce que j’ai trouvé intéressant, c’est ce changement d’écriture, le passage d’un état fiévreux à un état calme et serein.

La rencontre.
Avant le diner, pendant le cocktail, Olivier Barrot me présente M. Besson. Nous avons eu le temps de discuter un peu, discussion passionnante, de livres bien sûr, mais aussi de cinéma, art … discussion malheureusement trop courte.





Philippe Besson et moi !

Gwenola

Mon mythe à moi


Frédéric Dard disait de lui « De la lumière bue ».
Appelé le Roi des vins par les connaisseurs d’Asie, il est le vin des rois en Europe. Il fut servit au Dîner du 06 octobre 1896 lors de la Réception de l'Empereur et de l'Impératrice de Russie à l’Elysée, mais aussi lors du fameux dîner des 3 Empereurs durant l'Exposition universelle de 1867 au Café Anglais.
Il a également inspiré de grands chefs français :
- « lièvre à la royale à la mode d'Aquitaine » d’Alain Dutournier ou encore
- « Jarret de veau confit-braisé accompagné de légumes racines » par Guy Savoy, mais aussi
- « Noix de Saint-Jacques servies avec du potiron et des truffes blanches d'Alba » de Jean-François Piège, et pour finir
- « Pyramide de pain d'épices, avec caramel et crème glacée au beurre salé » de Jean-Michel lorrain.
Le Comte Alexandre de Lurs Saluce a avoué que ses occasions pour ouvrir une bouteille du domaine étaient « Le dimanche, en famille, avec un poulet frites… »

Mercredi 23 Javier 2008 :


Soirée accords mets et vins au George V avec Château Yquem

C’était le rêve d’Eric Beaumard d’organiser une telle soirée, ce fut chose faite hier soir.


Huître de Belon N°2 de Cancale (élevage de 5 ans) en gelée à la pomme verte sur lit d’épinard échalote et zeste de citron
« Y » 2000 (8g/l de sucre résiduel)


Une robe or pâle, un nez de mangue, de fruits de la passion, d’héliotrope, un peu de champignon de paris frais et une finale sur de la poire juteuse.
Je suis restée le nez dans le verre au moins 5 minutes avant d’oser le gouter, tellement je suis bluffé.
J’ose enfin tremper mes lèvres dans le breuvage et là, c’est la claque, des notes de frangipane et de pêche blanche se mêlent à une poire juteuse. Il est d’une longueur incroyable avec de la rondeur, du gras, de la minéralité pour terminé dans une grande finesse.


Foie gras de canard rôti à la rhubarbe, au vin de glace et jus de sureau
Yquem 1999


La robe est jaune d’or, le premier nez est fin et complexe. Je me replonge avec délice dans le verre, de notes de kumquat et de cédrat confits avec une fraîcheur quasi-iodé, puis viennent l’ananas confit, le miel, et la gousse de vanille
En bouche, ce qui marque c’est l’incroyable équilibre entre l’acidité et le sucre, rien ne domine, c’est comme un diamant qui tourne et montre tour à tour chacune de ses facettes. Les arômes de crème brulée, de caramel, d’ananas et de figue séchée accompagnent une incroyable fraîcheur. Il est incroyablement long et mille parfums continuent à venir.



Poularde de Bresse caramélisée à la chutney d’abricots et au cédrat confit
Yquem 1996


Beaumard en a rêvé, Legendre l’a exécuté. C’est L’accord de la soirée.
La robe est plus foncée, le nez est moins complexe mais plus aérien avec du cédrat confit (senti avant que le plat arrive), de la figue et de la banane séchée.
En bouche, il est plus liquoreux et l’équilibre se fait sur l’amertume et le sucre. C’est l’expression parfaite du Botrytis car récolté très pur. Il en reste néanmoins fruité et « léger ».


Blanc-manger à l’amande et à la mangue rôtie sur une purée de mangue au cédrat
Yquem 1988


La robe est plus évoluée et a des reflets d’ambre.
Un nez étonnant de fruits exotiques, de caramel et d’eau de vie.
L’attaque en bouche est serrée. Tout se passe dans la longueur et la finesse. C’est riche et tendu à la fois. Les arômes d’amande grillée et de fruits exotiques sont en équilibre avec l’acidité, le sucre et l’alcool.


C’est du grand, du très grand ….

Gwenola

Quel est votre vin mythique?

Modalité du sondage : Sondage effectuée entre le 21 et 23 janvier 2008 sur des forums de passionnés de vin et des personnes de mon entourage privé et professionnel.
Echantillon interrogé : 91 réponses provenant d’amateurs et de professionnels du vin (dont une majorité d’internautes), 17 réponses provenant de personnes qui aiment le vin mais non passionnés (les non-amateurs pour la suite du sujet)

Synthèse des résultats :
Le non amateur désigne plus facilement une région comme Bordeaux qui arrive en tête suivi de la Champagne et de la Bourgogne ou même une appellation (Saint Emilion). Certains, un peu plus érudit que les autres ont nommé un vin particulier tel que Yquem ou La Romanée Conti .
Les amateurs sont beaucoup plus précis et nomment le vin, le vigneron et parfois le millésime comme Mouton Rothschild 1945 ou Château Margaux 1900 cités chacun à plusieurs reprises.
Je passe sur les comiques de service qui ont parlé de « Beaujolais nouveau », et autre « Villageoise » pour m’attarder sur une poignée de personnes qui ont parlé de vrais mythes comme « l’Ambroisie », « La première cuvée élevée sur une autre planète que la terre » ou « Le vin qu'a bu le Christ lors de la Sainte Cène ».
Et les femmes ? Bien que peu nombreuses à avoir répondu à ce sondage (10 en tout), ces dames nomment La Romanée Conti largement en tête suivi de Latour, Margaux, Yquem et Krug (donc Messieurs, statistiquement vous avez plus de chance à faire plaisir à Madame en lui offrant une bouteille de rouge !). Il est à noter que les femmes non amatrices sont très précises dans leur réponse et ont toutes citées un vin en particulier et non une région comme la plupart des hommes entrant dans cette catégorie.
Enfin un seul Domaine voit plusieurs de ses cuvées nommées lors de ce sondage.

Les classements :
Chez les non-amateurs :
1 – Le Bordeaux avec 23.5%
2 – Yquem et la Romanée Conti avec 17.6 %
3ème rang : Le Champagne et la Bourgogne avec 11.8% chacun

Chez les amateurs et les pros:
1 - La Romanée Conti à 28.6% (également cité le Montrachet, Richebourg et la Tache. Total domaine : 35.2%)
2 - Yquem loin derrière avec 11.0% des voix.
3 – Pétrus avec 8.8%

Classement global :
1- La Romanée Conti : 26.9%
2- Yquem : 12.0%
3- Pétrus : 8.3%
4- Margaux 4.6% (dont 60% pour le millésime 1945)
5- Le Bordeaux et Margaux avec 3.7%

samedi 19 janvier 2008

Diner en amoureux au Champagne

Si on me demande quel est mon vin préféré, je réponds souvent celui que je ne connais pas. Si on pose la question à mon mari, il répondra les bulles. La bonne réponse est en fait des bulles que je ne connais pas encore.

On entend souvent dire qu’il y a 3 cépages autorisés en Champagne. Il en est rien, en fait, il y en a 9. Parmi les cépages oubliés, il y a le Petit Meslier, un cépage blanc.

Cela faisait donc 1 mois, que j’avais découvert dégoté de chez mon caviste préféré un pur Petit Meslier : Authentis 1998 de chez Duval-Leroy.
Faire un diner en amoureux au champagne, c’est bien beau, mais que pouvons-nous manger avec, sachant que j’avais une grosse flemme et que je ne voulais pas me mettre aux fourneaux.
Mon cher et tendre, décidément toujours plein de ressources, est allé chercher un superbe plateau de fruits de mer à Boulogne sur Seine chez le poissonnier « Boulogne sur Mer » (ça ne s’invente pas !).

POP ! glup, glup, glup …. Et voilà le champagne dans les verres
La robe est or jaune (avec un début d’évolution), il est brillant, l’effervescence est bonne, la bulle est moyenne à fine et le cordon est moyennement persistant.
Le nez est tourbé / fumé avec de la bergamote.
En bouche il a une attaque sur la groseille, puis viennent la tourbe, la bergamote et le pamplemousse et enfin la minéralité. Il est à peine dosé, mais on sent que les raisins ont de bonnes maturités.
Il est long, avec une structure presque tannique sur l’amertume (pas d’astringeance) et l’acidité, avec une finale étonnamment ronde.
Un vin vif, structuré, bien typé aromatiquement … bref du bel ouvrage.

Et le plateau ????
2 sortes d’huitres, praires, palourdes et moules d’Espagne pour le cru ; tourteau, bulots, crevettes grises, crevettes roses et langoustines pour le cuit.

L’accord met/vin avec le champagne : huître avec un petit tour de poivre ou langoustine. C’est un vin qui demande des mets délicats.

mercredi 16 janvier 2008

Les dégustateurs hystériques - Rhône Sud

Hier soir, avec quelques amateurs parisiens (12), nous nous sommes retrouvés à Suresnes (92) dans le restaurant « Les Gamelles au Plafond » pour un repas autour des vins du Rhône Sud. Les vins sont servis à l’aveugle, d’où les commentaires qui peuvent sembler parfois curieux.

Nous avons débuté avec une Mousse de radis roses à la truite marinée.
Le premier était un pirate : Coteaux d’Aix-en-Provence Blanc, château Calissanne, Clos Victoire 2005 (premier pirate) un nez vif, un peu truffé et irisé. En bouche il fait très viognier : agrumes (limette et bergamotte) et du beurré. Malheureusement, il manque de profondeur.
Le Numéro 2 était un Côtes du Rhône-Villages Sablet Blanc, domaine du Piaugier 2006 : un nez de fleur d’acacia, de sucre cuit et beaucoup de fraîcheur. En bouche, il est citronné, beurré avec une structure plus sur l’amertume (pas désagréable) que sur l’acidité. Néanmoins, il reste un peu fluet, mais c’est mon préféré des blancs.
Le 3ème : Châteauneuf-du-Pape Blanc, château des Fines Roches 2005 : le nez est complexe, vanillé, eucalyptus, un peu d’agrume et une finale un peu bizarre sur la paraffine. Malheureusement, la paraffine est omniprésente en bouche et extrêmement gênante.

Nous continuons avec le plat : Gigot d’agneau en croute d’herbes, crème d’amandes à l’ail confit, boulgour aux abricots secs et une série de 8 rouges.
N°1 : Côtes du Vivarais Rouge, domaine Alain Gallety, cuvée Syrare 2000 : un nez sur l’olive et du fruité. Une bouche complexe, fruits noirs, bien équilibré. Très beau
N°2 : Saint-Joseph Rouge, domaine de Monteillet, cuvée du Papy 2002 (deuxième pirate) : un nez puissant sur les fruits noirs et un peu d’olive, un bien beau nez. En bouche il se révèle très tannique, sur la mûre et le bois. Décevant, mais à regouter dans quelques années.
N°3 : Côtes du Rhône-Villages Rasteau Rouge, château de la Gardine 2000 : un beau nez de fruits rouges et noirs avec un zeste d’orange confite. En bouche, il est très agréable avec un petit côté orange sanguine qui lui apporte de la fraîcheur : Très bien
N°4 : Vacqueyras Rouge, domaine du Sang des Cailloux, Cuvée Azalaïs 2003 : Problème de bouteille, à revoir
N°5 : Châteauneuf-du-Pape (CNDP) Rouge, domaine de Beaurenard 2001 : un nez de fruits et de friture ( ?!?), alcooleux en bouche. C’est pas clair, il faudra regoûter.
N°6 : CNDP Rouge, domaine du Pegaü 2003 : un côté phénolé bizarre, serait-ce un contamination de brets ? Décidément nous jouons de malchance avec Châteauneuf.
N°7 : Toujours Pegaü, mais dans le millésime 1998 : un nez assez brut de décoffrage sur le viandé, en bouche il se révèle complexe viandé et fruité. Vin que je qualifie de rustique, qui avec l’agneau se révèle très bien.
N°8 : CNP rouge château de Beaucastel 1985 : un vin tout en fruits rouges et noirs avec une pointe de rancio « noble » En bouche, il est gourmand de fruits, complexe, bien équilibré. Mon style de vin ! Superbe !

Le dessert arrive Clafoutis aux fruits confits, tuile à l'orange et les 2 douceurs :
Vin de Pays d’Oc, domaine de la Croix Saint-Roch, Must d’Ambrussum 2004 (encore un pirate !) : Il a déconcerté tout le monde, un nez de rose assez typique du Gewurtz, puis il évolue vers des notes animales. En bouche, il est assez vif, sur les fruits confits et toujours cette rose qui est là. Un bel équilibre entre l’acidité et le sucre : une gourmandise tout en fraîcheur. C 'est en fait un muscat ! Très bien
Muscat de Lunel, Clos Bellevue, cuvée vieilles vignes 2002 (même s’il est à la limite, c’est quand même un pirate) : du miel acacia ou châtaignier, une pointe de cannelle, un peu de menthol pour rafraîchir et beaucoup de sucre. Un vin riche, ample, rond, gourmand qui peut se suffire à lui-même.

Ivres de bonheur (pas d’alcool car nous recrachons pas mal) nous rentrons à la maison plein des rires et de la bonne humeur des copains qui étaient là.
Gwenola

lundi 14 janvier 2008

Anniversaire de Pénélope

Samedi midi, rôti de veau en cocotte avec pommes de terre dans leur jus et endives caramélisées à la crème. Nous savions que nous avions un Chassagne-Montrachet 2004 de Sauzet dans la cave qui pourrait très bien faire l'affaire. Un nez fruité (pomme verte/poire), attaque vive, un peu de rondeur, longueur moyenne. Un bon village bien typé mais je l'ai trouvé un peu vif à mon goût.

Dimanche midi, c'est l'anniversaire de l'ainée de mes belles-filles : 15 ans ... déjà ! Mademoiselle qui commence à avoir du goût en matière de gastronomie voulait un déjeuner au Sauternes… rien que ça ! Le Papa (mon cher et tendre, prunelle de mes yeux …) se met en cuisine pour préparer une poularde farcie au riz, raisins secs et ananas frais.
En attendant la poularde, nous faisons un apéritif / entrée au foie gras (trouvé aux Caves de Marly) et tartines chaudes de la Belle Iloise (huitres/wakamé, thon…) avec Les Remparts de Bastor (2ème vin) 1990 : Robe or jaune tirant sur l'ambre, nez fruité exotique (mangue/fleur d'oranger), une bouche très bien équilibrée acidité/sucre, très belle longueur sur la mangue, puissance et légèreté... . Sachant que nous avons le premier vin dans le même millésime à la cave, je pense que l’on bientôt pouvoir se régaler !
Pour la fameuse poularde à l'ananas nous ouvrons Chateau Bastor-Lamontagne 2003: robe or clair, le nez est assez fermé malgré le carafage, bouche très riche, structuré sucre/amertume. Très long sur des arômes encore exotiques. Il demande à attendre encore, mais je pensais (peut-être à tort) qu’un vin jeune passerait mieux pour la demoiselle qu’un vin beaucoup plus vieux.
Nous avons également ouvert un vin sec pour ceux qui ne sont pas fans des douceurs. Après une longue hésitation entre un viognier et un manseng, nous nous décidons pour ce dernier avec un Jurançon sec "Le Chant des Vignes" 2006 de Cauhapé : Robe jaune pâle, le nez sauvignonne (buis), attaque vive, acidité très présente, très légèrement arrondie (coté beurré), la bouche est plutôt longiligne, finale minérale et agrumes (citron vert). Le vin est bon, mais je ne le trouve pas génial avec le plat. Par contre il devient divin avec un comté.
Enfin le dessert arrive avec LA spécialité de mon cher et tendre : LE TIRAMISU parfumé au café et vieux rhum (à défaut d’armagnac).

L’après-midi a continué, vautrés dans le canapé à siroter du thé.

Gwenola

jeudi 10 janvier 2008

La Cagouille

Je serais passé devant sans rien remarquer tellement le quartier est peu hospitalier et la devanture n'attire pas l'œil de prime abord. Mais de saines lectures (encore que je n’aie pas encore terminé l'ouvrage, mon jugement est sujet à nuance...) m'ont aiguillé vers ce lieu de douce perdition.

Dès l'entrée, les choses sont claires : "restaurant de poissons, cave à cognac". C’est donc dument informés que nous découvrons la carte qui ne laisse effectivement aucune place à la viande qu’elle soit bovine, ovine, porcine ou aviaire. Le choix n’en est pas pour autant difficile car les tentations sont nombreuses… Nous nous décidons finalement pour du poulpe à la languedocienne et du pagre à la tapenade pour ma chère et tendre et des calmars frits et des filets de rougets en sauce safranée pour moi.

Nous épluchons la carte des vins tout en nous régalant de coques à la crème gentiment offerts par la maison. Pas mal de noms connus dans une carte plutôt restreinte mais très bien étudiée : Raveneau, Sauzet, Coche-Dury, Leflaive (le domaine), De Montille… Et bien que la mer soit à l’honneur, les vins rouges ne sont pas en reste. Le porte-monnaie n’étant pas au mieux de sa forme après les fêtes, nous abandonnons à regret le Batard de Leflaive pour le Bourgogne de Sauzet, millésime 2000.

Une fois n’est pas coutume, nous sommes partagés… ma moitié le trouve très Puligny (poire williams) et je lui trouve des accents chablisiens (acidité vive, voire saline, appelant l’huitre). Nous n’en oublions pas de terminer la bouteille pour autant.

Les entrées et plats dévorés avec entrain et plaisir, signes d’excellente qualité, nous trouvons encore un peu de place pour l’ananas frais au gingembre confit et la tarte fine aux pommes accompagnée d’une chantilly à la vanille à faire se pâmer Madame de Fontenay…

Au final, une addition d’environ 40-50€ par personne, les bouteilles étant très raisonnablement taxées par ailleurs (Grand Siècle à 100€, Batard de Leflaive à 240€)

La prochaine fois, nous jetterons un œil à la cave à cognac qui semble fort bien approvisionnée…

http://www.la-cagouille.fr/
François

samedi 5 janvier 2008

Escale à Savennières chez les dames Laroche (Domaine aux Moines)

Nous arrivons avec le soleil au domaine. Tessa nous fait faire le tour du propriétaire. Le chenin se trouve derrière leur belle demeure du 18ème après avoir traversé le jardin à la française.
Tessa nous explique comment elle prend soin de ses vignes : plus de désherbant, herbage entre les rangs (ou 1 rang sur 2 suivant l’emplacement), le nouveau palissage des vieilles vignes, la taille, le sol…
C’est donc les chaussures bien crottées que nous arrivons dans la cuverie alias la cathédrale.

2007 est une année de moelleux au domaine : très peu de sec, mais beaucoup de douceur avec la cuvée des Nonnes et la cuvée des Abbesses. La vigneronne a pris son temps pour vendanger et bien lui en a pris.

Nous débutons par du Savennières sec 2007 qui se trouve en fût neuf de 400 litres.
C’est à peine si je reconnais le chenin, même si le vin est minéral, vif, tendu avec une touche de miel. Le bois lui apporte de la rondeur et une note vanillée / boisée qui est peu marquée.
En bouche, il a une belle minéralité et une belle acidité un peu saline.

Savennières sec 2007 en cuve
Un nez de zestes de citron, de pamplemousse et de limette. En bouche, il a encore des notes fermentaires avec une belle acidité et minéralité.
La cuve et les fûts seront assemblés pour faire une seule cuvée de sec.

Savennières Cuvée des Nonnes 2007 en cuve – sucre résiduel : 44g/l
On va plus vers les notes de citron confit, de jasmin et de fleur d’oranger. Toujours une belle acidité et le sucre qui apporte de la rondeur.
Le vin était trouble, d’où la pensée du jour : « La Nonne avait honte, elle s’est donc voilée »

Même vin dans une autre cuve : curieusement les 2 cuves n’ont pas tout à fait la même typicité. Sur la seconde, on perçoit plus des arômes d’orange sanguine et de pomme reinette.
Les 2 cuves seront assemblées pour ne faire qu’une cuvée des Nonnes.

Savennières Cuvée des Abbesses 2007 en cuve – sucre résiduel : environ 80g/l
C’est très riche : pomme cuite, miellé, jasminé, mais reste bien minéral.
En bouche on croque une pomme juteuse avec une touche de pâte de coing.
Un vrai petit bonheur …

Pour finir (il faut dire que l’on avait gouté pas mal de millésimes au Salon des Vignerons Indépendants à Paris) nous ne résistons pas au Savennières 1993 qui vient d’être débouché :
Une typicité de coing, d’héliotrope, de beurre et de sucre cuit. En bouche, il est sec, droit, légèrement pétrolé, assez suave avec une acidité un peu saline.
Un pur moment de bonheur.

Merci à Tessa et à Monique, vigneronnes de mère en fille, pour leur gentillesse et leur attention. Nous avons passé un très bon moment chez vous Mesdames et encore merci.


Gwenola

Repos migratoire hivernal

C'est donc à six, avec mes parents, mon mari et mes deux belles-filles que nous avons fait notre escale hivernale à la Mare aux Oiseaux, où plutôt la Maison des Ours (période des fêtes oblige !)

Nous sommes arrivés sous une pluie battante, mais heureusement il y avait du feu dans la cheminée et un sencha à la limette avec une mousse au chocolat/ coulis de fruits rouges, petits palets bretons et tuiles au sésame pour le goûter.
Nous investissons les trois chambres de la cabane au fond du jardin (alias Butor, Aigrette et Héron) au pied du marais.

Reposés et pouponnés, nous nous retrouvons dans notre canapé au coin du feu pour l’apéritif : Whisky (Lagavulin et un autre Islay) pour ces messieurs, Américano pour Maman, Champagne rosé pour moi, cocktail de jus de fruits frais pour les gentes demoiselles.

Les adultes prennent le menu « La Mare aux Oiseaux » :

A l’abri sous la surface, pierre après pierre je construis ma maison
Foie Gras confit en porte bois, Crabe et laque à l’Eucalyptus.
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Dessus, dessous et a travers, il faut voyager pour cultiver son jardin de saveurs…
Nage de Coquille St Jacques au Poireau, Daïkon et Radis vert, glace au Wasabi.

Pour accompagner ces deux entrées, nous prenons un Crozes Hermitage blanc 2006 de Combier, qui tient bien la route face au foie gras et au velouté de poireau.

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Douce vision prudente, un pas devant l’autre pour un pécher de gourmandise...
Tendre Biche sautée minute, Choux-croûte grillée en raviolis frits, jus au Blé noir et Petits gris.

Un rouge s’imposait pour la biche, nous avons donc pris un superbe Santenay 1er cru les Gravières de Mestre

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Rendons à Proust ce qui lui appartient…
Grosses Madeleines au Roquefort,émulsion à la Noix, et sorbet au Vin chaud.

Un des musts de la maison avec un sorbet vin chaud assez surprenant et néanmoins délicieux.

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Vous avez oublié de fêter votre « non » anniversaire……
Choco-Crunch et Mc Nutella, Kramel au beurre demi sel.

Retour en enfance avec le macaron fourré au Nutella posé sur le choco-crunch … que c’est bon la régression !
Viennent les mignardises et tisane « remède de grand-mère » pour digérer tout cela.

Retour dans notre cabane pour sombrer dans les bras de Morphée.

Le lendemain matin, 4h30 : les coqs se réveillent et nous avec... Il ne faut surtout pas oublier les boules quiès car les voisins se lèvent tôt … Ah ! Les joies de la campagne !

9h, les bagages sont prêts mais, avant de partir, petit déjeuner dans la petite salle accompagnés du chant des tisserands (nettement plus mélodieux que celui des coqs). Mini-viennoiseries, pain, confitures maison, darjeeling et jus d’orange fraîchement pressé.

A bientôt Eric, Cyril, Benoit …. Et passez de bonnes vacances (l’établissement ré-ouvre le 14 février (ça me dit quelque chose cette date ?)) … et merci pour le Nounours !

Gwenola