Bienvenue

Bienvenue à toi, aventureux surfeur, qui vient s'échouer en quête de sens gustatif. Ici tu trouveras des récits d'agapes, des notes de dégustations bacchiques et des adresses prometteuses compilées avec amour.

samedi 19 février 2011

Connaissez-vous Cours-la-Ville ?


Un nouveau déplacement en province étant planifié, je surfe à la recherche d'une étape gourmande. Au hasard des pages, je tombe sur un restaurant sis à Cours-la-Ville, petite bourgade du Rhône, entre Roanne et Lyon. L'Hôtel-Brasserie Clorel est situé en face d'une petite place, fort utile pour se garer. A droite de l'entrée centrale, la salle du restaurant, à gauche la salle du bar de l'hôtel.

Ayant réservé, je me présente. Je suis aussitôt conduit dans la salle du bar, vide à l'exception d'une table, la mienne. Expérience surréaliste et inédite, je vais déjeuner seul dans un coin de cette grande salle alors que celle du restaurant est dressée pour un buffet d'enterrement (sic).




Pour ne pas avoir l'air trop idiot/perdu, je feuillette le Progrès de Lyon du jour en attendant mon repas. Survient l'amuse-bouche qui ne m'est pas annoncé. C'est très mignon, froid dessus (crème fouettée), chaud dessous (ça sent la morille...) et très gouteux. Devant mon air satisfait, le serveur dévoile le mystère : Cappuccino de truffe. Ça commence fort...







Nous continuons avec les Ravioles fraiches d'escargots, émulsion de langouste. Encore beaucoup de gouts, les escargots sont excellents. On pourrait souhaiter une pâte un peu plus fine mais le mélange terre-mer fonctionne bien.


J'étais parti pour continuer avec un magret de canard mais je tombe pile sur le jour de changement de carte. Je ne perds cependant pas au change avec un Demi-pigeonneau rôti, jus corsé, accompagné de légumes d'hiver. Parmi les légumes, du navet confit au miel à tomber à la renverse, du topinambour, du salsifis, des champignons et une tranche de rhubarbe dont l'acidité bienvenue vient réveiller les papilles. Un très beau plat, aussi beau visuellement que gustativement.



Une demi-bouteille de Crozes-Hermitage "Chaubayou" 2004 d'Eric Rocher lui donne la réplique de façon inspirée. Un nez de fruits noirs poivrés, une bouche équilibrée avec de beaux tannins qui méritent de s'arrondir encore un peu et une finale agréable, légèrement violette.





Le dessert s'annonçait prometteur : Gratin d'ananas et mandarines. Las, alors que j'espérais un sabayon, il s'agit plutôt d'un flan et les mandarines sont en réalité des clémentines. Je me console avec le sorbet orange sanguine.

Au final, une bonne surprise là où on ne l'attend pas avec un bon rapport qualité-prix. Si vous passez par là, pensez-y.


François

lundi 14 février 2011

Saint Valentin à l'italienne


La Saint-Valentin... Comment est-il encore possible que d'infortunés maris/compagnons oublient cet évènement fatidique face au déferlement publicitaire qui l'accompagne ?

Étant d'une nature quelque peu casanière, nous avons décidé que nous n'avions pas besoin d'une occasion particulière pour célébrer notre amour. Et si la curiosité nous poussa, il y a quelques années, à assister à la soirée spéciale du Ritz, l'envie d'une soirée roses, petits cœurs, violons et champagne rosé nous est passée. C'est donc la veille, le lendemain ou le midi du jour même que nous prenons prétexte à une sortie amoureuse.

Rendez-vous fut pris chez I Golosi, notre restaurant italien (en France) préféré. A la carte, de beaux produits, cuisinés comme là-bas et pas de pizzas.

Nous commençons par une superbe assiette de Prosciutto di Parma de 30 mois tranché fin et très goutu.

Ma Comtesse replonge avec délices dans les souvenirs de notre voyage à Venise avec ces Sarde in saor, à la manière de la Sérénisssime : sardines et oignons marinés, amandes, huile d'olive et balsamique. Tout en saveur plus douce qu'aigre.

Nous poursuivons avec un Lapin farci et compotée de poivrons...

...et l'incontournable Risotto aux fruits de mer, Saint-Jacques, moules et coques. Deux plats aux saveurs encore très affirmées mais délicieuses. De quoi vous rendre amoureux... de la cuisine italienne !

Saint-Valentin oblige, nous partageons le dessert. La Pinza est un compromis entre flan et gâteau de semoule aux fruits confits. C'est plutôt riche et nous somme heureux de n'en avoir pris qu'une seule part.

Vous l'avez compris, Saint-Valentin ou pas, toutes les occasions sont bonnes pour aller chez I Golosi. La carte des vins (tous transalpins) n'est pas en reste.


François

mercredi 9 février 2011

Un déjeuner à la Cagouille


Je profite d’un déjeuner avec des collègues pour leur faire découvrir une de mes adresses préférées à Paris : La Cagouille.
Heureusement, j’avais réservé car le restaurant se remplit rapidement. Entre les habitués (pour la plupart des retraités) et les déjeuners d’affaires, nous voilà dans un joyeux brouhaha.

Le ton est donné avec les traditionnelles coques tièdes au beurre. Le temps de les décortiquer et nos entrées arrivent.
Nous optons tous pour la salade de haddock aux jeunes pousses d’épinard.
Par contre nos goûts divergent pour le plat : saumon à l’unilatérale pour la gente féminine et dorade grise grillée pour ces messieurs.
Les portions sont généreuses, les poissons sont parfaitement cuits et les assaisonnements présents mais discrets afin de mettre les produits en valeur.

Outre sa renommée pour les produits de la mer, la maison est également connue pour sa très belle carte des vins et ses cognacs.
Je me fais un « petit » plaisir en choisissant un Chablis 1er cru « Montée de Tonnerre » 2005 de François Raveneau.
Trop jeune, me diriez-vous ? Que nenni, le vin est ouvert et présente de beaux arômes d’agrumes et de fleurs blanches. L’attaque est vive et tendue. Puis il s’épanouît et devient gourmand avec le saumon.
La carafe est inutile, il faut juste prendre son temps pour le déguster.

Gwenola

jeudi 3 février 2011

Le Berry au 228


DERNIERE MINUTE!!
Estelle Touzet
est la Sommelière de l'Année du Guide Pudlo Paris 2011 (le palmarès).


Depuis novembre dernier, nous attendons avec impatience la reprise des Nocturnes du 228.
Ca y est! Le programme 2011 est enfin disponible et nous retrouvons avec plaisir l'atmosphère cosy du bar du Meurice.

Pour commencer l'année, Estelle Touzet se présente à travers les régions qui l'ont vue grandir ou qu'elle a traversées. Puis, la fin d'année portera sur une découverte de cépages. Ce soir c'est donc son Berry natal!

Même si les vins sont servis (plus ou moins) à l'aveugle, l'intitulé de l'apéritif donne quand même un indice non négligeable. Nous commençons par un vin blanc à la robe claire et au nez très expressif de sauvignon (bourgeon de cassis/cyprès) et qui prend de la profondeur à l'aération (feuille de cassis). Une attaque franche et vive, une bouche aromatique en tension. La longueur en bouche est moyenne mais la persistance aromatique est très longue sur le miel d'arbousier et les notes exotiques de passion. C'est très plaisant et bien apéritif.
Quincy ? Menetou ? C'est un Reuilly Cuvée La Raie 2009 de Claude et Dominique Lafond.

La première bouchée est extrêmement canaille : Interdits de la volaille sur un crouton gourmand. Gras, croupion, foie, peau grillée, truffe, tout y est! Très odorant, très riche, très goûteux.
Le solide et le liquide s'accordent grâce à la vivacité du second qui apporte de la fraicheur et se tient très bien face au déferlement de (bon) gras de la bouchée.

Encore un blanc à la robe cette fois pâle mais un peu plus prononcée. Un nez expressif et complexe, à la fois boisé, vanillé et floral. On devine du fut neuf toasté...
La bouche est ample, très légèrement dominée par l'alcool. Tout cela laisse à penser à un chardonnay plutôt jeune, travaillé à la bourguignonne. Que nenni! Encore du sauvignon mais "un peu plus à l'Est" (pour paraphraser le Professeur Tournesol). Il s'agit du Sancerre Edmond 1999 d'Alphonse Mellot. Nous sommes bluffés, tant par l'âge du vin que par son expression. Avec quoi pourrions-nous bien l'accompagner ?

La réponse ne se fait pas attendre : Millefeuille de Saint-Jacques et truffe noire, beurre blanc. Une fois de plus, Yannick Alléno nous gratifie d'une bouchée *** qui, si elle semble d'une simplicité confondante, est d'un équilibre parfait entre le pectinidé et le champignon. C'est sublime.

A grand plat, grand vin (dans la mesure du possible...). Légèrement déroutés par la dégustation pure du Sancerre, nous retrouvons vite nos esprits en présence de l'accord mets-vin. Le Sancerre, qui semblait indolent, se fait charmeur, enveloppant pour jouer les entremetteurs entre truffe et Saint-Jacques. Ces derniers de leur coté gomment agréablement les arômes boisés du vin. C'est un accord de grande classe...

Sans volonté aucune de violer le Code de la Route, passons au(x) rouge(s)...
Le vin suivant arbore une robe foncée, sans trace d'évolution. Un nez frais et gourmand, légèrement lacté et framboise. Une attaque souple, une bouche équilibrée et une bonne longueur sur une finale tannique de fruits rouges (Très Bien). Là encore, difficile de se faire une opinion sur l'appellation... c'est un Valencay "Franc du Côt Lié" Clos Delorme 2008 de Bertrand et Albane Minchin, assemblage (comme son nom l'indique) de côt et cabernet franc.

Canard des Dombes, poire, chutney de coing, gaufrette croustillante. Dans le genre sucré/salé, j'ai rarement gouté aussi équilibré, entre le coté sanguin du canard rosé et les notes de sucre vanillé de la poire et du chutney. C'est aussi avec le coté sanguin que se fondent les tannins du vin pour un accord tout en finesse.

Le nez du quatrième vin est très clairement pinot (noir), légèrement fumé. Une bouche bien équilibrée entre acidité et tannins, avec une bonne longueur et une finale de fruits noirs et fumée. Ce Sancerre "Charlouise" 2004 de Vincent Pinard est beau et bien fait.

Encore une bouche très graphique avec ce Ris de veau en écailles de pomme de terre, chou farci et cancoillotte. Pris séparément, chaque élément est superbe. Le moelleux du ris est contrasté avec le léger croustillant des pommes de terre, le chou est bluffant avec ses lardons fumés et la cancoillotte... c'est de la cancoillotte! L'ensemble est à la fois très terrien et très élégant (palace oblige).

Le Sancerre épouse parfaitement le lard du chou et apporte une touche d'acidité bienvenue à la bouchée. Ce n'est pas le mariage de William et Kate mais une conversation aimable entre gens de bonne compagnie.

Mais, réalise-je soudain, et le dessert de Camille ? Pas de dessert de Camille ?? Mince alors, je suis frustré !! Qu'on m'apporte sur le champ ses Ravioles transparentes glacées à la mandarine, crème battue au Champagne et au basilic, gavotte fourrée !! Comment pas possible... Tst, c'est pas palace...

Les dates des prochains Nocturnes 2011 :

Jeudi 7 avril : l'Allemagne
Jeudi 5 mai : la Californie
Jeudi 2 juin : le Languedoc
Jeudi 8 septembre : la Syrah
Jeudi 3 novembre : le Riesling
Jeudi 8 décembre : le Cabernet

A bientôt...

François