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Bienvenue à toi, aventureux surfeur, qui vient s'échouer en quête de sens gustatif. Ici tu trouveras des récits d'agapes, des notes de dégustations bacchiques et des adresses prometteuses compilées avec amour.

dimanche 11 novembre 2007

Visite chez Morey-Coffinet à Chassagne-Montrachet

Il y a des rencontres qui marquent. Celle-ci restera longtemps dans ma mémoire.
Ayant plus d’expérience avec Puligny que Chassagne, je voulais découvrir les vins de ce beau village. On nous conseille d’aller chez Morey-Coffinet.


D’abord la maison. Très belle maison bourgeoise sur les hauteurs de Chassagne, elle cache comme un trésor une magnifique cave datant du XVIème siècle dans le style gothique issue certainement d’un ancien prieuré. C’est dans ce lieu magnifique que nous découvrons les tonneaux avec des noms évocateurs qui nous font rêver: Caillerets, Dent de Chien, Bâtard …
Ensuite l’homme. Thibault Morey, un jeune vigneron passionné et passionnant qui nous parle amoureusement de ses vignes, de ses vins et de son travail.
Nous nous installons enfin, sur des tonneaux surmontés de coussins moelleux pour déguster.

Le voyage commence avec le Bourgogne blanc 2006. Il faut oublier l’étiquette et se plonger dans les arômes de poivre noir, de bergamote et de Freesia. En bouche ses notes florales d’acacia et de freesia sont un enchantement. Il a en outre du gras et une belle structure acide. Un bourgogne très Chassagne avec une structure et des arômes dignes d’un Village voire plus.
La dégustation démarre sur les « chapeaux de roues » et nous ne sommes qu’à la cuvée de base !

Le Chassagne 2006 fait suite. Il a plus de fraîcheur que le précédent avec ses notes de pamplemousse, un boisé musqué et un peu de fruit blanc.

Nous attaquons les 1er Crus par Les Caillerets 2006. Un nez très complexe, un beau floral entre les fleurs blanches (acacia et freesia) et la rose. Une bouche longue toute en fraîcheur et en finesse, avec de la rondeur et de l’ampleur. Je lui mets 2+ pour me souvenir que je le verrai bien rejoindre ma cave.

Le deuxième 1er cru arrive, il s’agit de « En Rémilly » 2006 (limite de Saint Aubin). Toujours des notes florales, mais que je qualifie plus d’Héliotrope,. Il y a aussi du fruit : pêche blanche et une poire Williams juteuse à souhait. En bouche, l’attaque est plus minérale que les Caillerets, mais je le trouve un peu moins long et rond.

La Romanée 2006 : le nom fait déjà rêver, le nez nous emporte dans la poire et la brioche beurrée. En bouche, il est droit, assez tendu mais avec élégance. Le style me plait beaucoup.

Le festival continue avec les Farendes 2006. Les vignes de 80 ans sont les plus vieilles du domaine. Je vous rassure « l’ancêtre » se porte à merveille et nous donne un vin avec un nez étonnant de « sous-bois » et animal, en plus du fruité et du floral. En bouche, c’est un gentleman élégant et parfumé de fruits blancs (poire et pêche), de boisé / vanillé avec une belle minéralité et de l’ampleur.

Nous pensons atteindre les sommets d’un 1er cru, mais nous grimpons encore d’un cran avec les « Blanchots-dessus » 2006. Un nez d’une rare complexité. Toujours ce fruité poire, ces notes de fleurs blanches et de beurré / brioché. Un nez très expressif. En bouche c’est un feu d’artifice avec une étonnante pointe de kumquat que je n’avais pas trouvée au nez.
Ca, c’est un vin qui me parle !

Nous partons maintenant en voyage avec la « Dent de Chien » 2006 qui révèle un côté exotique avec une finale litchee et gingembre. Il est dans sa période un peu fermé, mais nous sentons beaucoup de potentiel.

Petit détour dans le village voisin de Puligny avec « Les Pucelles » 2006. Au premier nez je me trouve en face d’une gousse de vanille, puis les agrumes viennent (citron et cédrat) avec un fond de poire. En bouche il est puissant et minéral. Ce vin se cherche un peu mais la mise en bouteille est récente. Un peu de repos lui fera le plus grand bien pour qu’il s’exprime pleinement.

Place au seigneur du coin : le Grand cru « Bâtard » 2006. Monsieur a décidé d’être encore sur la réserve, mais derrière une carrosserie un peu austère, nous voyons la Ferrari se pointer. Au nez, des notes de Freesia, de rose de Mai, de poire, d’agrume et beurré musqué nous parviennent avec douceur et élégance. En bouche, il est long, mais long, mais des notes aromatiques qui arrivent, partent, reviennent … Je suis sous le charme …

Nous remontons légèrement le temps pour goûter 2 premiers crus en 2005.
« Les Pucelles » d’abord, vif, minéral, légèrement iodé et pamplemousse. Le boisé n’a pas encore été totalement digéré, mais c’est une bien belle bouteille.
Ensuite « La Romanée » qui tire sur l’exotisme (poire et litchee) En bouche il est assez exubérant avec la poire qui dure, qui dure, qui dure ..

Nous terminons par les « Blanchots-dessus » 2001 qui a beaucoup de fraîcheur avec son pamplemousse, mais aussi un peu d’évolution avec des notes miellées. En bouche, il est beurré, ample, structuré et légèrement noisetté.
On pense au blanc de volaille avec une crème aux morilles qu’il pourrait accompagner … Soupir …

Nous nous arrêtons là, heureux et repartons avec quelques bouteilles sous le bras. C’est un bien beau domaine avec des vins au terroir marqué.


Epilogue. Samedi 10 Novembre, une bonne partie de la famille (côté jolis-parents) est réunie pour l’anniversaire de Jolie-Maman. Nous ouvrons une bouteille de Bourgogne Blanc. Nous la carafons et cachons l’étiquette. Superbe, grandissime, encore meilleure qu’au caveau.
Gwenola

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