Bienvenue

Bienvenue à toi, aventureux surfeur, qui vient s'échouer en quête de sens gustatif. Ici tu trouveras des récits d'agapes, des notes de dégustations bacchiques et des adresses prometteuses compilées avec amour.

vendredi 27 février 2009

Haut-Bailly sous toutes les coutures

François, non, pas mon Astre, mais un joyeux amateur de vin a eu la bonne idée d’organiser une verticale du château Haut-Bailly.

Château Haut-Bailly se trouve dans l’appellation Pessac-Leognan comme la famille des Haut-Brion.
D'une superficie de 32 hectares, donc 28 hectares sont dédiés au vignoble avec un encépagement de 65% de Cabernet Sauvignon - 25% de Merlot - 10% de Cabernet Franc. Les phases marquantes "récentes" du Château furent :
- 1955 : Acquisition du Château par la famille SANDERS - Tout d'abord Daniel Sanders - Puis en 1979 l'arrivée d'un grand monsieur en la personne de JEAN
- 1998 : Achat de la propriété par M. Robert G. WILMERS - Prenant parmi les premières décisions, de confier la gestion du Domaine à Véronique SANDERS (petite fille de Jean).


Les millésimes dégustés au cours de cette mémorable soirée furent :
2005 – 2004 – 2002 – 2001- 1999 – 1997 – 1996 – 1989 – 1986 – 1982 – 1981 – 1977 – 1969 – 1962

Quelques pirates se sont introduits dans la dégustation, chers lecteurs, je vous laisse les découvrir.
Afin de débuter et de finir ce dîner en beauté, quelques blancs et liquoreux se sont invités.

Apéro servi à l’aveugle
Pessac-Léognan blanc 2000 – Château Couhins-Lurton
Un très beau nez aromatique avec des notes de fleurs blanches, d’abricot et de sucre brut qui rappelle un vieux rhum.
Malheureusement, en bouche il est moins aromatique et il a une acidité assez marquée.

Catena Alta – Chardonnay 1999 - Argentine
Un nez un peu levuré avec une note verte de type asperge. Puis se développent des notes de citron vert et de sucre cuit.
A la fois minéral et beurré, on sent qu’il s’agit d’un vin du soleil


Foie gras maison sur lit de salade (sans vinaigre)
Château Haut-Bailly 2005 - 58% Cabernet Sauvignon – 36% Merlot – 6% Cabernet Franc 50% Barriques Neuves (carafage de 4h30)
Un nez très fruité voire confituré (cassis, pruneaux) avec une épice douce (cannelle) et du beurré.
En bouche les tanins sont présents mais commencent à s’assouplir. Il est très long et il a un beau fruité (Excellent)

HB 2004 - Cabernet Sauvignon 50% - Merlot 45% - Cabernet Franc 5% 60% Barriques Neuves
Un nez confituré et réglissé (le bâton)
En bouche il est long, mais manque de notes aromatiques et a une finale asséchante.

HB 2002 - Cabernet Sauvignon 62% - Merlot 35% - Cabernet Franc 3% 50% Barriques neuves
Un nez proche du 2005 avec moins de puissance.
En bouche, les tanins sont fondus et il est un peu fluet.

HB 2001 - Cabernet Sauvignon 65% - Merlot 35% 50% Barriques neuves
Un nez très complexe avec des notes de fruits noirs qui commence à évoluer vers le tabac et le gibier.
En bouche, il révèle en plus des notes de poivre. C’est un vin qui présente un très bel équilibre avec de la longueur et de beaux tanins veloutés. (Excellent).


Entrecôte marchande de vin avec ses frites maison.
HB 1999 - Cabernet Sauvignon 61% - Merlot 33% - Cabernet Franc 6% 50% Barriques neuves
Très beau nez sur le poivre noir avec des fruits rouges et une pointe anisée (aneth).
En bouche, il est assez dur et un peu asséchant mais il a de beaux arômes avec de la longueur et de la profondeur. La table a été départagée sur ce vin.

HB 1997
Des notes de poivron vert et de moka dominent le fruité
La bouche est plus agréable que le nez. Ses tanins sont souples, mais il maque un peu de matière.

HB 1996
Le nez est complexe avec des notes de cassis, de tabac, de foin et plus étonnamment de curry.
En bouche l’attaque est un peu asséchante, mais sur la longueur un beau fruité se développe avec une finale sur des notes confiturées.

HB 1989
Un nez très complexe avec une attaque fruité qui évolue sur le tabac, le cuir, le gibier pour se terminer sur la truffe.
En bouche, il a un très bel équilibre avec un panel aromatique identique au nez de l’attaque fruitée à la finale truffée. (Excellent)

HB 1986
Un cas d’école d’une attaque de TCA

HB 1985

Une pointe de volatile sur le premier nez. A l’aération, c’est un panier de fruits rouges qui s’ouvre (groseille, framboise et fraise).
La bouche est très souple et velouté avec une belle matière. La note fruité apparaît dès l’attaque et tient jusqu’à la finale (Très Bien)

HB 1982
Un nez de lait cuit (riz au lait / confiture de lait) et de fruits à l’eau de vie. C’est un vin qui manque de matière et de structure.
En bouche, l’alcool ressort par manque de tanin et de matière.

HB 1981
Je trouve le premier nez un peu liégeux. En bouche, le bouchon est plus net. Dommage car il y avait de belles choses derrière le bouchon.

HB 1977
Un nez évolué sur le tabac, le cuir, les épices (muscade), la petite rose et de poivron vert.
En bouche, il est poivre, cuiré avec une pointe de fumée.

HB 1969
Un nez de sueur de cheval et de gibier à poils.
En bouche il est acide et creux

HB 1962
Un nez de guimauve à la rose de Grasse et de compote de mirabelles. C’est le plus beau nez de la soirée.
Il confirme en bouche avec des tanins veloutés et des arômes de Wulong, de tamarin, de cuir et une finale sur la fraise des bois. Certes, il a moins de matière que dans sa jeunesse, mais il est persistant et son équilibre est parfait (Excellent +)

Mes bouteilles préférées de la soirée sont dans l’ordre : 1962, 1989 et ex-aequo 2005 et 2001.

Assiette de fromages
Graves Léognan blanc 1985 – Domaine de Chevalier
Un nez typé Pessac avec des notes noix et d’écorce d’orange. A l’aération il présente des notes oxydatives de pommes et de cidre.
En bouche, il est long, complexe, avec une amertume que je trouve assez marquée.

Tarte à l’orange meringuée
Montlouis « Cuvée des Loups » 1990 – domaine de la Taille aux Loups
C’est un vin bien équilibré entre le sucre et l’alcool avec des notes de mangue et d’orange confite.

Banyuls blanc 2006 – Domaine de la Casa Blanca
Court et plat. Dommage !

Barsac Château Coutet 1988
Un nez de raisins botrytisés avec des notes exotiques (fruit de la passion).
En bouche, il est gourmand avec d’abricot sec et de fruits exotiques. Le meilleur accord avec le dessert.

Gwenola

mardi 17 février 2009

Bon anniversaire Bruno

Que faire lorsque son anniversaire tombe le même jour que celui de sa belle-mère ? Laisser sa femme partir en province chez jolie–maman et inviter une joyeuse bande de copains au « QG » : Le Goût des Hôtes (Paris 8ème). Bon Anniversaire Bruno et merci de nous avoir invités.
Petit avertissement à nos lecteurs, j’ai repris quelques commentaires peu orthodoxes de certains convives…

Apéro :
Champagne Laurent Perrier, cuvée Grand Siècle (dégorgée 1er trimestre 1987) :
Nez légèrement oxydatif avec des notes de pamplemousse.
Belle fraîcheur en bouche avec une bulle très fine. Il développe des notes d’agrumes (bergamote) sur la longueur et se termine avec des notes de fleurs blanches et de pêche jaune. Très beau champagne qui commence à avoir des notes d’évolution en gardant de la fraîcheur.

Avec un Saint Marcelin à la poitrine fumée.
Saumur blanc 2007, domaine de St Just
Un nez abricoté, de framboise blanche et de poire. La bouche est assez vive, mais il a de belles notes de fruits qui en font un vin agréable.

Anjou blanc, Noëls de Montbenault 2004, Richard Leroy
Le nez est assez fermé, mais on perçoit des notes florales et mentholées.
Il est peu aromatique, mais avec une belle structure acide/amer et beaucoup de matière. Une note oxydative en finale me gêne un peu.

Palette, Château Simone blanc, 2006
C’est un monstre de complexité avec beaucoup de matière, de la longueur et de la fraîcheur. Pêle-mêle, je lui trouve des notes florales (héliotrope), de bête à poils (d’où l’expression très connue à poil Simone…), de coumarine avec une pointe de menthol.

Palette, Château Simone blanc, 1989
Beaucoup moins causante que sa jeune sœur, elle reste sur la réserve. Quelques notes oxydatives apparaissent par rapport au précédent. Il m’emballe moins.


Avec une entrecôte frites :
Gevrey-Chambertin, Premier Cru Petite Chapelle 2002, domaine Rossignol-Trapet
Au nez, je trouve qu’il a perdu un peu de sa jeunesse. Des notes de venaison et de réglisse apparaissent, mais il a gardé un très beau fruité (cassis, fraise des bois). En bouche, il retrouve la pointe de chamallow que j’aime tant. Il est long et assez peu expressif, mais il est très prometteur.
La Chapelle résiste bien à l’entrecôte. Et « J » de commenter : qu’est-ce que ce serait si c’était une cathédrale ?

Nuits Saint Georges, Premier Cru En La Rue De Chaux 1996, domaine Ambroise
Un vin assez rustique qui a du mal à se détendre (un vin très Rocco… « B », si tu me lis). Les tanins sont costauds et serrés, mais il a de beaux arômes de fruits rouges.

Echezeaux Grand Cru 1998, domaine Bizot
Un nez entre les fruits rouges (fraise, framboise et cerise) typique du pinot noir avec une pointe de tapenade languedocienne. En bouche il est puissant, élégant, long, aromatique… Avec une attaque souple sur les fruits rouges, il s’étire sur la finesse avec une pointe d’olive verte pour finir sur des notes florales de rose et de violette. Magnifique !

Saumur Champigny, Les Poyeux 2003, Clos Rougeard
La crème Nivéa est de retour (selon « F »), personnellement, je trouve qu’il est puissant sur les fruits rouges, avec une note de thé fumé et une pointe de yaourt.
En bouche, il a un beau fruité avec des tanins soyeux. A l’aération, « J » a trouvé que le côté poivron du cabernet ressortait, d’où la célèbre expression « vient aérer le poivron ». J’ai bien aimé ce vin.

Haut-Médoc, Château Sociando-Mallet 1983
Je trouve le nez cireux, limite bouchon. En bouche, je persiste sur le fait que la bouteille a un petit défaut, mais il a un beau fruité et des tanins souples et élégants.



Saint Julien, Grand vin du Château de Léoville, du Marquis de Las Cases 1970
Un nez sur le café et la gousse de vanille bourbon. En bouche, il a de beaux arômes de fruits rouges, des tanins soyeux, mais avec une acidité assez marquée que je trouve un peu gênante. Selon certains, c’est un vin intello-frigide !?! « P », si tu pouvais nous éclairer ?


Avec la tarte alsacienne aux mirabelles
Sauternes, Chateau Rayne-Vigneau 1998
Un nez typique du sauternais sur l’abricot sec et l’orange confite. Il a un bel équilibre sucre / acide qui apporte de la longueur avec une finale fraîche.

Coteaux du Layon Saint Aubin, Clos du Pavillon 1998, domaine Philippe Delesvaux :
Très minéral avec des notes mentholées. La bouche est assez plate aromatiquement avec pas mal d’acidité. Problème de bouteille ? « J » a fait une fixation sur l’étiquette, apparemment il ne sentait que ça ! On t’avait dit de recracher !!!!

Vin de Paille du Jura 2004, domaine Baud
Un nez de tarte aux noix de pécan à la mélasse. Très beau nez, par contre en bouche il me rappelle le vin jaune voire l’alcool à brûler et j’aime pas le vin jaune.

Porto Vintage Taylor’s 2000
Ou l’art de transformer du raisin en jus de cerise complexifié par des notes de tabac, du beurré et une pointe de fraîcheur qui laisse une sensation de bien-être. Superbe vin pour finir une super soirée.



Gwenola

vendredi 13 février 2009

La Saint Valentin ... avant l'heure

Pour nous, la Saint Valentin est une raison supplémentaire (s’il en était besoin) pour se faire un petit dîner en amoureux.
Afin d’éviter les menus spéciaux, souvent hors de prix, les violons tziganes et autres fleuristes qui font du porte à porte, nous préférons fêter la Saint Valentin la veille, le midi ou le lendemain.

C’est donc la veille que nous nous retrouvons dans un établissement récent « le Chamarré Montmartre » situé à 2 pas de la basilique du Sacré-Cœur.
Première surprise de la soirée : Timothée Chatelet m’accueille avec un grand sourire. Après l’avoir connu comme responsable sommellerie des banquets du George V, c’est avec grand plaisir que nous le retrouvons maintenant en tant que Directeur de Salle dans ce nouvel établissement.

Afin de mettre un peu de soleil dans nos verres, nous commandons un Planteur pour mon Astre et un Maï Taï pour moi. Tout en sirotant nos délicieux cocktails, nous étudions attentivement les menus et la carte des vins, qui se trouve être fort belle.
Pour avoir une idée des talents du chef, nous nous laissons tenter par un menu « Carte Blanche » en 5 plats. Côté vins, après moult palabres, Timothée nous guide vers un Chassagne-Montrachet Grand Cru Criots Batard-Montrachet du Domaine Fontaine-Gagnard, millésime 2004.
Timothée choisit de ne pas le carafer. Il sait que l’on appréciera de le voir évoluer tout au long du dîner (quelle merveilleuse idée).
Le premier nez est fin et complexe avec des notes de mélilot (herbe riche en coumarine qui sent bon le printemps à la campagne) et de fleur de pommier. Droit, minéral, limite tendu, il s’arrondit sur la longueur avec du gras, puis s’éternise sur des notes de fleurs de cerisier, de pommier et d’abricotier.












Les amuse-bouches arrivent, bouchées de poissons marinés, soupe de poisson et samossa aux cives. Ces petites bouchées donnent le ton. Effectivement, la cuisine est classique avec des touches ensoleillées.

Huitres en gelée d’eau de mer et citron vert. Le gout et la texture de l’huitre sont respectés avec une touche iodée citronnée qui l’accompagne sans la narguer. Côté Criots, le vin étant encore un peu pudique, l’huitre renforce sa minéralité (nacre de l’huître).

Asperge, marlin fumé, bergamote de Tunis. A chaque plat, son agrume. Le chef aime les agrumes et après avoir tâtonné quant à leur utilisation, il en a maintenant fait le fil conducteur de ses menus. La Bergamote de Tunis est un agrume qui se trouve à mi-chemin entre la bergamote classique (le Earl Grey du thé du même nom) et l’orange douce. Le Criots prend de l’ampleur, s’arrondit et se structure. L’accord se fait plus sur la structure amer/ acide du vin.

Les présentations sont soignées, artistiques, comme un tableau de Maître. Un cadre nacré, des touches de couleurs douces et une source lumineuse qui éclaire l’assiette.
Trilogie de carpaccios : Saint-Jacques, Langoustines et Bar… et touche de chutney au combawa. Le crousti-fondant de la langoustine, le granuleux de la langue d’oursin et de la poutargue, le fondant du bar et enfin le moelleux de la Saint-Jacques. Jeu de couleurs et de texture d’un tableau marin. Et le Criots ? Monsieur s’épanouit, s’arrondit de plus en plus et se complexifie avec des notes d’agrumes un peu poivrés.

Dos de cabillaud vapeur, risotto de lentilles corail, champignons, betterave, émulsion de carapace … sans oublier quelques gouttes et traces de chutneys aux agrumes. Le Criots explose, il a même tendance à vouloir tout envahir. Très bel accord à la fois dans la puissance avec l’émulsion de carapace et dans la subtilité avec le cabillaud. Il est totalement ouvert, épanoui, magnifique. Quel plaisir de l’avoir vu évoluer et se révéler petit à petit.

Pavé de canard fermier, chou rouge et raves, purée de patate douce, réduction de vin rouge. Oublions le Criots et concentrons-nous sur un Gevrey-Chambertin 2005 "Les Corvées" du Domaine Tortochot. Un Gevrey assez cistercien (sobre et tendu) qui développe un beau fruité typique du pinot et un beurré lacté sur la longueur. Un accord ton sur ton entre le beurré lacté qui répond à la purée et les tanins qui s’accordent avec la chair sanguine du canard.

Nous retrouvons les agrumes avec le pré-dessert : Panna Cota au citron doux et crème d’agrume. Première touche de sucre qui remet le palais en condition.

Savarin punché au rhum arrangé, glace au riz au lait basmati… avec un petit verre de vieux rhum vénézuélien offert par la maison. Je me souviens essentiellement de l’étonnante et délicieuse glace au riz ainsi que du rhum vanillé à souhait.

Le diner a trainé, puisqu’il est déjà minuit. Le chef sort de la cuisine et nous en profitons pour discuter un petit peu avec lui. Nous repartons avec une bergamote de Tunis (Merci Chef) afin que je puisse faire quelques essais culinaires.
Une adresse à consommer sans modération.
http://www.chamarre-montmartre.com/
Gwenola

vendredi 6 février 2009

Une joyeuse bande chez Stéphane Martin

Lorsque JP organise une soirée, il ne le fait pas à moitié. Nous nous sommes retrouvés 14 dans le restaurant de Stéphane Martin (Paris 15ème) dont j'ai déjà parlé ici.

Apéro avec un champagne de la maison: champagne de facture classique avec des notes de pommes granny smith et de citron. En bouche, le dosage est un peu marqué, mais il est agréable pour débuter un repas.


Les Blancs avec des huîtres légèrement rôties au beurre d’herbes
Riesling « cuvée Fréderic Emile »1999 - Domaine Trimbach :
Au nez, des notes pétrolées ressortent aves des notes de pommes (limite calva). Je ne trouve pas la bouche franchement nette, genre Calva dilué et citronnée.

Riesling « Kabinett albtrocken » 1997 - Domaine Reichsgraff Von Kesselstatt
Complexe, minéral, avec des notes citrus (combawa) et de miel d’acacia. En bouche, il devient très floral avec des notes de fleur de pêcher assez marquée, puis se développent des notes de citron sur la longueur avec une belle trame acide. La finale est un peu ronde (sucres résiduels). J’aime beaucoup ce style

Savennières « Roche-aux-Moines » 2002 - Domaine Chamboureau
Un nez peu expressif sur le beurré et les fleurs blanches. En bouche, l’attaque est vive avec des notes d’agrumes mais il est très court.

Condrieu 1985 - Domaine Georges Vernay
Le nez est assez fermé. En bouche, il est puissant et équilibré avec des notes de fleurs blanches et de mousse de chêne sur une trame acide / amère très longue. J’ai un meilleur souvenir du 75 qui était plus aromatique.

Saint-Aubin Premier Cru « En Remilly » 2003 - Domaine Marc Colin 2003 :
Le nez est encore boisé, un peu animal avec un fruité un peu sucre cuit. En bouche, il est superbe, des notes d’agrume, la finale un peu beurrée et le boisé / noiseté qui structure le tout.

Chassagne-Montrachet Premier Cru « Les Champs Gain » 2002 - Domaine Niellon
Un vin marqué par son terroir avec ses notes de fleurs blanches, de pamplemousse rose et son fond beurré. C’est encore un bébé qui doit être attendu mais qui a beaucoup de potentiel.


Les rouges avec un jarret de porc braisé au miel d’épices et son embeurrée de chou rouge ou rognon de veau roti entier, rattesau jambonde pays et parmesan














Chassagne-Montrachet Premier Cru « Clos du château de la Maltroye » 2001- Domaine du château de la Maltroye
Je le trouve un peu léger au nez avec des notes typiques du pinot noir (groseille et fleur de sureau). En bouche, il reste assez léger, mais il est de belle facture avec des notes de groseille, de fraises des bois. Il est assez long avec de la minéralité.

Pommard Premier Cru « Les Argillières » 2001 - Domaine Lejeune
Le nez est assez flatteur et gourmand en fruits rouges. En bouche, il manque un peu de matière mais a de beaux arômes de fraises des bois cuites au beurre.

Nuits Saint Georges Premier Cru « Les Vaucrains » 1993 - Domaine Henri Gouges 1993 : la bouteille bouchonnée de la soirée. ….

Vin de Pays des Bouches du Rhône 1995 – Domaine de Trevallon
Nez de fruits rouges où la merise domine, d’épices douces avec un fond de « bêtes à poils ». En bouche ; il est puissant, long, complexe, sur la mûre et les confitures. Très beau vin.

Pauillac 2ème Grand Cru Classé 1986 – Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande
Merci Gilles d’avoir apporté mon vin préféré. Même servit à l’aveugle, je l’a reconnais. Toujours aussi élégante avec un beau fruité qui commence à évoluer vers des notes viandées.

Hermitage « La Chapelle »1988 - Domaine Jaboulet Ainé
Nez viandé avec du boisé noble et des épices. En bouche, il fait cabernet franc évolué avec une acidité assez marquée. Grosse déception lorsque l’on découvre la bouteille.

Les deux derniers blancs avec les fromages

Meursault Premier Cru « Poruzots » 1997 - Domaine Mikulski
Des notes de pommes et de poires en surmaturités. Oxydation lorsque tu nous tient ….

Meursault Premier Cru « Perrières » 1995 - Domaine Pierre Morey
Fenouil frais, acide et plat. Pas de chance mon JP.

Tarte fine aux pommes avec quelques douceurs

Sauternes Premier grand cru Classé 1997 - Château Sigalas Rabaud 1997 :
Un nez de noix et de poire séchée. En bouche, il est puissant sur la noix et la poire avec un bel équilibre sucre / alcool.

Coteaux du Layon « Sélection de Grains Nobles » 1997 - Domaine Philippe Delesvaux
Un nez de sucre cuit, de pomme caramélisée, d’abricot sec, avec une pointe mentholée. En bouche, il est complexe, très riche en sucre avec une pointe mentholée.

Gaillac doux « Muscadelle » 2006 - Domaine Plageoles 2006 :
Ce vin aurait du être servi avec le Coteaux du Layon car j’ai été saturée par ce dernier. C’est un vin fin et délicat avec des arômes floraux.

Maury 1994 Domaine de la Coume du Roy
Nez de caramel et de café. En bouche, l’acidité est trop marquée pour aller avec un dessert au chocolat.

De la bonne humeur, de l’amitié et beaucoup de rires … ce fut une très belle soirée.
Gwenola

mardi 3 février 2009

Riesling Vs Chenin

Une joyeuse petite bande s’est retrouvée dans un restaurant fraîchement ouvert, le Barbezingue à Chatillon (92).

Quelques mots sur le restaurant
Le restaurant appartient à Thierry Faucher (L'Os à Moelle, la Cave de l'Os à Moelle dans le XVe, Les Symples à Issy-les-Moulineaux).
Deux étages, deux ambiances, deux formules. En bas, c’est un bistrot avec une cuisine traditionnelle, mais pas trop, avec de bons petits plats soignés. A l’étage, c’est une table d’hôte où chacun se sert et sert ses camarades.
Afin de mieux accorder nos vins avec les plats, le chef nous a mitonné de savoureux plats dans le cadre bistrot.

Quelques mots sur le principe de la soirée
Deux cépages adaptés aux régions « froides » qui donnent généralement des vins vifs, tendus et minéral. Deux cépages qui ne cohabitent pas l’un est le roi de l’Alsace (23% de la surface plantée), l’autre domine la vallée de la Loire.
Afin de mieux brouiller les pistes, les Chenin et les Riesling sont servis à l’aveugle.

Pour faire venir les convives manquants, nous dégustons la Cuvée Mathilde 1995 de Mark Angéli (Bonnezeaux déclassé en moult de raisin partiellement fermenté et passerillé)
Une légère oxydation fait penser à un vin qui commence à avoir de la bouteille. Au second nez, se développent des notes d’abricot sec et de sucre cuit. En bouche, l’attaque est assez vive et minéral puis vient le sucre avec des notes de peau d’abricot et de pâte de coing. Il garde un bel équilibre sucre / acidité sur la longueur et laisse une bouche fraîche. Très Bien



Amuse bouche: émulsion de champignon, jus de volaille, saucisson, polenta moelleuse et chorizo.
L’amuse-bouche est un délice. A la fois fine, racée et gouteuse sans alourdir les papilles pour la suite. Elle est accompagnée d’un pirate, Roussette de Savoie, Marestel Altesse 2005 de Dupasquier.
Pas étonnant que je ne trouvais pas le cépage. Le nez n’est pas très expressif. Néanmoins, je perçois des notes de pomme Granny Smith, de framboise blanche et de macis. En bouche, il fait penser à une poire poché au vin blanc avec des épices douces comme la cannelle ou le macis. Puis viennent des notes de fleurs blanches sur la longueur. Ce vin est très complexe et d’une grande finesse aromatique. Très Bien.

La première entrée arrive : Crème de potiron, crème aïllée, pignon et copeaux de comté.
La crème d’ail fait peur à tout le monde. Quel vin peut être à la hauteur d’une telle puissance dévastatrice. En fait, l’ail est cuit et rehausse le potiron sans le dénaturer. Pour accompagner ce plat, deux vins vont s’opposer : Riesling GC Kirchberg de Ribeauvillé 1999 de Louis Sipp et Jasnières Cuvée Tradition 1999 de Bénédicte de Rycke.
Le nez du Riesling révèle quelques notes d’hydrocarbures, ce sont des notes de fruits du vergers et de fleurs blanches qui dominent. En bouche, il est assez vif, mais son gras lui donne une finale assez ronde. Très Bien
Le Jasnières a des arômes de morilles et de sous-bois (feuille morte). L’attaque est vive. Il est très puissant avec des notes de citron, de morilles et de la minéralité. C’est un vin atypique mais agréable. Bien

La deuxième entrée nous étonne encore plus : huître « Marennes d’Oléron », ris de veau, poireaux, roquette et jus d’herbes. Jeu de textures, de températures et de saveurs qui se révèle délicieux.
Un seul vin pour l’accompagner, Savennières « Clos de la Coulée du serrant » 1993 de Nicolas Joly (bouteille ouverte la veille et carafage de 2 heures)
Nez gourmand de chamallows, de mûre sauvage et de sucre cuit. En bouche, l’attaque est franche avec des notes de pamplemousse. Il prend ensuite de l’ampleur avec des notes de bonbon anglais et du gras. Seul, il manque un peu de peps, mais avec l’huître il prend de la vigueur et fait ressortir les notes iodées de l’huitre. Très Bien.

Les plats se suivent, la qualité est toujours au rendez-vous et les saveurs sont toujours aussi surprenantes : Nage de Homard, haricots coco, chorizo, chanterelles et coriandre.
Tout y est ! La cuisson du homard est juste, le chorizo relève le plat et la petite crème rehaussée de zestes de citron vert donne de la pêche au plat.
Pour un tel plat, il nous a fallu trois vins : Riesling Herrenweg de Turckheim 1998 de Zind-Humbrecht, Savennières « Clos de la Coulée du serrant » 1997 de Nicolas Joly et Anjou Coteau du Houet 2000 de Mark Angéli
Le Riesling a des notes de fruits exotiques (papaye et mangue), de citrus (cédrat) de sève de pin et de bonbon anglais. Il est vif, complexe, minéral, long et sur la tension … un vrai bonheur. Excellent.
La coulée de Serrant est typé vin jaune (noix, curry), limite alcool à brûler. Moyen
Quant à l’Anjou, il a une robe caramel et des notes d’orange confite qui fait penser à un très vieux vin. Moyen

Nous ne dérogeons pas à la tradition qui veut que le fromage (saint Nectaire et chèvre affiné) soit accompagné d’un vin rouge : Moulin à Vent 2007 de Christophe Pacalet qui a été offert par le vigneron (himself) qui était présent au restaurant.
Un panier de fruits rouges (groseille, framboise …) et de fleurs de sureau explose dans le verre. Il a une belle fraîcheur et du gras qui permet de bien s’accorder avec le saint Nectaire (parfaitement affiné). C’est un vin gourmand, de plaisir et de bonne facture.

Pour finir, Baba au Rhum, chantilly, quenelle de chocolat Guajana, sauce safran et deux petites douceurs : Riesling Kanzlerberg VT 1989 du Domaine Spielmann et Coteaux du Layon Beaulieu « les Rouannières » 1990 du Château Pierre Bises
Le riesling est encore très fruité avec des notes de poire pochée, d’abricot, de pêche, d’agrumes, et se termine une fraîcheur légèrement mentholée. Très complexe, il a encore beaucoup de tenue pour son âge. Il manque cependant de sucre pour répondre au baba. Très Bien.
Le Layon part sur des notes jasminées, de dragée, de chantilly et de sucre cuit avec un équilibre sucre / acidité. C’est un beau vin qui s’accorde mieux avec le baba et qui laisse une bouche assez fraîche.


Conclusion du match :
Sur les vins jeunes et secs, il est assez difficile de déterminer qui est qui. Il me semble que c’est plus les terroirs qui parlent que les cépages.
Par contre avec un peu d’âge ou des sucres résiduels les caractéristiques des cépages ressortent plus.
Gwenola