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Bienvenue à toi, aventureux surfeur, qui vient s'échouer en quête de sens gustatif. Ici tu trouveras des récits d'agapes, des notes de dégustations bacchiques et des adresses prometteuses compilées avec amour.

dimanche 19 avril 2009

Trois jours en terre champenoise (Jour 1)

Vous le savez, en ce qui nous concerne, tous les prétextes sont bons pour nous adonner à nos passions favorites. Et quand de surcroit les occasions nous sont données, nous hésitons encore moins.

Mes parents, loués soient-ils, ont eu la riche idée de nous offrir, en guise de cadeau de Noël, un forfait Relais & Châteaux (diner, nuit et petit déjeuner). La joie de l’instant passée, l’embarras du choix s’est imposé.
Aussi avons-nous attendu que l’opportunité se présente, sous la forme d’une dégustation de vins clairs et de champagnes organisée à Ay par une quinzaine de vignerons de la région.
Nous voilà donc partis pour un petit périple de trois jours en terre champenoise, direction Champillon, sur les hauteurs Nord d’Epernay, au Royal Champagne.

Le lieu impose le respect. Sur le flanc de la Montagne de Reims, un ancien relais de poste (où séjourna Napoléon 1er) offre à ses clients une vue exceptionnelle sur la vallée de la Marne. A deux pas d’Hautvillers et d’Ay, c’est un emplacement stratégique pour qui veut appréhender les trois terroirs Marnais.

L’accueil est cordial et très professionnel. Dès notre arrivée, un verre de Champagne nous est proposé au salon afin de nous reposer un peu de notre voyage. Sous les poutres épaisses, tapis et tapisseries forment un cocon chaleureux et donnent une impression de confort très reposant.

A l’inverse, notre chambre, sise dans un bâtiment moderne construit à flanc de coteau, présente une décoration plus contemporaine et plus dépouillée. Cependant, la vue, depuis notre petite terrasse privée, est toujours aussi exceptionnelle.

A l’heure du diner, nous nous rendons dans la salle à manger panoramique et nous admirons la nuit tomber sur Epernay. Nous profitons également d’un calme absolu, rythmé par Eric Satie, car seules trois tables dont la nôtre sont occupées ce soir-là.

Champagne oblige, nous choisissons la bouteille de vin effervescent qui va accompagner notre repas : la Cuvée des Enchanteleurs 1995 de la maison Henriot. Un vin complexe, élégant, pas encore marqué par l’évolution, que nous (re)découvrons en compagnie de galettes de parmesan, rillettes de saumon et crème au foie gras. C’est un champagne de table, comme nous pourrons le constater.












Petit amuse-bouche : Crevette croustillante et mousse truffée. Amusant en effet, car on ne sait pas trop par quel bout le prendre. Faut-il détacher la crevette et faire trempette ou tout engloutir en une bouchée ? L’embarras est de courte durée et en deux temps, trois mouvements, nous faisons un sort aux pauvres petites bêtes.

La carte, empreinte de « Tradition et Imagination », porte bien son nom. Mais notre menu imposé est plus orienté tradition. L’imagination nous fournira un bon prétexte pour revenir.


Classicisme donc avec la Raviole ouverte de Saint-Jacques et Huitres pochées dans son cappuccino au Champagne. Les Saint-Jacques sont d’une grande fraicheur, l’huitre de Gillardeau est bien charnue et juste raidie et nous apprécions la touche printanière donnée par l’asperge verte. Le champagne, sur ce plat, se révèle en acidité minérale et agrumes.


On reste dans la même veine avec le Filet de Bœuf Montbéliard poêlé au beurre truffé, copeaux de légumes et gnocchi frit, jus au vieux Porto. La viande est cuite à point et très goûtue. Sur la photo, l’étrange baguette est bien un gnocchi frit, croustillant dehors et moelleux dedans. Champagne et bœuf font-ils bon ménage ? Etonnement oui…

Hors menu, nous (je devrais plutôt dire Elle…) demandons la tartine de Chaource aux fines herbes en salade. Hélas pour vous, chers lecteurs, notre gourmandise fut plus rapide que notre objectif photographique… Les accords locaux entre mets et vins sont légions et on pourrait croire le procédé éculé et sans surprise. Entre Champagne et Chaource, il n’en fut rien, le moelleux du second ravivé par l’acidité du premier, et réciproquement…


Le dessert est une petite nostalgie de l’hiver : Clafoutis aux Poires caramélisées et cloutées de Vanille Bourbon, sorbet Poire Cardamome. C’est le genre de dessert à partager en famille au coin du feu avec une tasse de thé quand la pluie froide tombe sur les arbres décharnés.

A suivre…

François

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