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lundi 15 octobre 2007

Domaine de Vincent Carême (Vouvray

Hier soir, en présence du vigneron et de Bernard Burtchy, j’ai découvert le Domaine de Vincent Carême.
Le Domaine créé en 1999 comporte maintenant 16 hectares sur Vouvray. Il a constitué son domaine petit à petit en louant ou rachetant des parcelles.

Entrée en matière par les bulles :
Brut non dosé 2005 : Après un vieillissement de 12 mois sur latte, les bouteilles sont dégorgées sans ajout de liqueur. Cela donne un nez très fin d’agrume, de pomme (granny smith) légèrement levuré. En bouche, il y a un beau floral (rose/gardénia) et des notes de pamplemousse et de raisin frais. La bulle est très fine vers le perlant. Impression générale : vin élégant et subtil avec des notes aromatiques assez étonnantes.
Mon premier coup de cœur de la soirée Cuvée ancestrale 2005 (issue de vieilles vignes – 12 mois sur latte). Méthode de vinification : fermentation stoppée par le froid pour garder du sucre naturel, le vin est ensuite filtré puis ensemencé avec des levures champenoises avant la mise en bouteille pour la prise en mousse.
Le nez est assez fermé, certainement à cause du froid. Je ne perçois que des notes de jus de citron. En bouche, je ressens d’abord le sucre du dosage, puis des notes de citron et de coing frais. La bulle est fine. Impression générale : ce vin a une belle fraîcheur et une belle longueur en bouche. Il est plus rustique que le précédent mais a plus de profondeur.

Cuvée ancestrale 2004 (18 mois sur latte) Le nez est plus citronné et minéral (silex). En bouche le dosage n’est pas marqué, il a une acidité plus marquée que le précédent avec des arômes d’agrumes (citron / pamplemousse) et une pointe de fleur d’oranger. Impression générale : ce vin laisse une moins bonne impression que le 2005, certainement à cause de l’ordre de service.

Vincent nous explique, qu’il laisse s’exprimer le millésime. Pour lui, le plus gros du travail se passe dans les vignes qu’il travaille en bio et intervient le moins possible dans la cuverie.

Les vins tranquilles :
Vouvray Sec 2000 issu du terroir « les Perruches » (argile et silex) – 20% de fûts neufs. Dans le verre, le vin nappe bien les parois. Au nez, nous avons des notes de pêche, d’écorce d’orange et de vanillé toasté. Cela me fait penser à un Chardonnay, mais il s’agit bien de chenin. En bouche le boisé est marqué, il a une belle acidité saline mais manque de complexité et de matière. Impression générale : premier millésime du vigneron avec des vignes qu’il loue et qu’il n’a pas pu travailler comme il le désirait. Malgré son manque de complexité, il reste un vin plus qu’honorable.
Vouvray Sec 2002 issu du terroir « Perruches » plus argileux que le précédent. 12g/l de sucre résiduel. On gagne en complexité avec des notes de pêche légèrement caramélisée et une belle minéralité. En bouche, ses notes aromatiques sont typiques du chenin, beaucoup de fraîcheur, une belle acidité et le sucre résiduel arrondit le tout sans le marquer en sucrosité. Impression générale : un bien joli vin où l’on sent la progression du vigneron.
Vouvray sec « Le Clos » 2004 – Terroir des Aubuis (calcaire/tuffeaux). Un nez de sucre cuit et d’eucalyptus. En bouche, des notes de pomme, de sucre cuit et un fond mentholé qui apporte de la fraîcheur. Impression générale : c’est un vin qui manque de droiture mais, là encore, il s’agit de sa première cuvée après le rachat de ce clos. C’est néanmoins un vin assez agréable.
Vouvray Sec 2006 (élevage de 8 mois). Premier nez : Wahou ! Que c’est beau. Des notes de pamplemousse, de coing et un peu mentholé. En bouche c’est la révélation : une belle minéralité et de l’acidité saline, mais également de l’onctuosité. Un arôme très complexe d’agrumes, de pêche et de rose. Impression générale : SUPERBE !
Vouvray demi-sec « Peu Morier » 2005 (sur le terroir des perruches) – 35g/l de sucre résiduel. Un nez un peu crayeux au départ, puis de coing, de sucre cuit et légèrement toasté. Un nez complexe sans être exubérant. En bouche l’attaque est souple et un bel équilibre entre la sucrosité et l’acidité saline.
Vouvray demi-sec « Le Clos » 2005 (cette année là, il n’y a pas eu de sec avec cette parcelle). Un nez franc, droit et riche (notes de pêche, de rose et de sucre cuit). Une très belle expression de terroir, rond, droit, onctueux et une belle acidité qui laisse beaucoup de fraîcheur en bouche. Impression générale : Une belle progression par rapport au 2004, on sent le travail que le vigneron a effectué dans ses vignes. Chapeau !
Vouvray moelleux 2005 – raisins passerillés et botrytisés. Nez de confiture de pêche et de pamplemousse. En bouche des notes de pâte de coing, de pêche rôtie, raisin sec (Malaga) et un fond floral/vanillé. Il y a une belle acidité qui équilibre très bien ce vin.
Vouvray moelleux 2003 (sol Bournais-perrucheux : argile). On gagne en complexité, les notes aromatiques vont vers le fruit de la passion et la mangue. En bouche il y a une belle longueur, il est « chaud » sans être pâteux. Impression générale : très beau, bel équilibre.
Premier Trie 2005 (dans les perruches) – 120g/l de sucre résiduel. Premier vin à être vraiment coloré : or / jaune paille. Rien qu’au nez, mon cœur bat plus vite, c’est du grand. Très complexe sur les fruits exotiques avec une pointe de truffe blanche (développement du botrytis sur les raisins passerillés). Très onctueux, suave, mais laisse une bouche fraîche et non pâteuse … la messe serait-elle dite ?
Premier Trie 2003 – beaucoup de passerillage – 140g/l de sucre résiduel. Moins complexe que le précédent mais avec une note de mandarine confite que je trouve intéressante. C’est un très beau liquoreux.

Ce domaine tout jeune est très prometteur. Il y a une belle progression en 6 ans et ses vins actuels sont déjà bien beaux. En plus Vincent Carême est très sympathique et j’ai beaucoup aimé discuter avec lui.
Gwenola

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