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Bienvenue à toi, aventureux surfeur, qui vient s'échouer en quête de sens gustatif. Ici tu trouveras des récits d'agapes, des notes de dégustations bacchiques et des adresses prometteuses compilées avec amour.

samedi 22 juin 2013

Vérone, Acte 2, Scène 1 : Côté vigne


Réveil hâtif pour une visite dans le vignoble de la Valpolicella. Grâce à Alessandra Veronesi, sommelière de l'hôtel Principe di Savoia de Milan, nous avons rendez-vous avec Francesco Quintarelli, à l'Azienda Agricola Giuseppe Quintarelli.

Faute de moyen de locomotion, nous avons recours à une voiture avec chauffeur pour nous conduire jusqu'à Negrar.


La vue depuis l'azienda est magnifique, les vignes en pergola inondent le paysage. Le domaine en compte 11 hectares, dont 3 autour du chais.


Nous commençons la dégustation avec le Bianco Secco 2011 (IGT Veneto, assemblage de Garganega, Trebbiano toscano, Sauvignon blanc, Chardonnay et Saorin).
Le nez est balsamique/résiné. La bouche est aromatiquement riche, avec un peu de chaleur, mais tendre. Une finale sur les fruits blancs et le raisin de Corinthe. Belle longueur.

Primofiore 2009 (IGT Veneto, 50% Corvina veronese et Corvinone, 50% Cabernet sauvignon et Cabernet franc, 2 années d'élevage en futs).
Le nez est très cabernet, poivre et piment, et tomate séchée. La bouche est en finesse avec une belle structure. Aucune sensation alcoolique malgré les 14°.

Valpolicella Classico Superiore 2004 (DOC, 55% Corvina et Corvinone, 30% Rondinella, 15% Cabernet, Nebbiolo, Croatina et Sangiovese).
Après soutirage, le vin est mis en attente jusqu'au mois de février. Une fois l'Amarone soutiré, le Valpolicella est repassé ("ripasso") sur le marc d'Amarone. Une seconde fermentation a lieu à l'issue de laquelle le vin est finalement soutiré et mis en élevage en fûts de chêne pendant 6 ans.
Un nez complexe de cacao, d'olive noire, de fumé/séché. La bouche est fine, aux tannins fondus, avec de la cerise en finale. Là encore, aucune sensation d'alcool (15°).


Rosso del Bepi 2002 (IGT Veneto, 55% Corvina et Corvinone, 30% Rondinella, 15% Cabernet, Nebbiolo, Croatina et Sangiovese).
Le domaine produit de l'Amarone en années exceptionnelles. Dans le cas d'une année comme 2002, où la grêle a sévi, le vin est déclassé en IGT. Cependant, le processus de production reste le même (nous y reviendrons).
Le nez est profond et fermé. Un soupçon de sucre en bouche mais l'ensemble est bien équilibré par les tannins, avec de la fraise et du kirsch. Plus de richesse que le Valpolicella.

Amarone della Valpolicella Classico 2003 (DOC, 55% Corvina et Corvinone, 30% Rondinella, 15% Cabernet, Nebbiolo, Croatina et Sangiovese).
Les grappes sont sélectionnées et placées sur des claies. Les grappes ainsi passerillées sont pressées à la fin du mois de janvier. La fermentation alcoolique commence après une vingtaine de jours de macération et dure environ 45 jours. Après soutirage, le vin est élevé pendant 7 ans dans des petits fûts de chêne.
Un peu d'alcool au nez et beaucoup de complexité. La bouche est riche, avec du fruit et de l'olive. Tannins, acidité et alcool sont présents mais l'ensemble est plaisant. On sent cependant que le vin est plus riche (plus de maturité) que le millésime 2000 dégusté en mars.

Alzero Cabernet 2004 (IGT Veneto, assemblage bordelais, 40% Cabernet sauvignon, 40% Cabernet franc, 20% merlot).
Ce vin, 3000 bouteilles destinées au marché américain, est élevé de la même façon que l'Amarone.
Un nez de cabernet et de fruit. Une bouche tout en fruit (figue, cerise, fraise) et noyau d'olive, avec une structure tannique. C'est très flatteur et pas franchement notre tasse de thé...

Recioto della Valpolicella Classico 2001 (DOC, 55% Corvina et Corvinone, 30% Rondinella, 15% Cabernet, Nebbiolo, Croatina et Sangiovese).
Le recioto est produit à partir des ailes des grappes passerillées. Ces dernières ayant la forme d'un visage, les ailes sont les oreilles (orecchio en italien). Ce sont les parties les plus concentrées de la grappe. Même élevage que pour l'Amarone, à la différence que, contrairement à ce dernier, il reste du sucre résiduel.
Un nez très complexe, fraise des bois et jus de cerise. La bouche est très équilibrée entre sucre et tannins. Aucune sensétion d'alcool. Très agréable, c'est un beau vin de méditation.


Difficile de dire à la sortie quel vin nous a plus plu tant la qualité de chacun est grande. Le Valpolicella, l'Amarone et le Recioto sont de très beaux vins et on peut regretter que leur rareté s'accompagne de prix également élevés.

Un grand merci à Francesco Quintarelli pour son accueil.

A suivre...


François

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