Bienvenue

Bienvenue à toi, aventureux surfeur, qui vient s'échouer en quête de sens gustatif. Ici tu trouveras des récits d'agapes, des notes de dégustations bacchiques et des adresses prometteuses compilées avec amour.

vendredi 3 février 2012

Chez Mémé


De temps en temps, ça fait plaisir de revoir ses ex-collègues, pour un déjeuner par exemple.

Cette fois, l'endroit m'est imposé avec une aimable fermeté : "Chez Mémé!".

A quelques pas de l'agitation de l'Avenue d'Italie, au coin des rues du Tage et Damesme, le Bistrot Chez Mémé est aux antipodes du bling-bling. La déco est faite de livres et d'ustensiles de cuisine plus proche du début du 20ème siècle que de la fin. Sur les tables, le bon vieux verre Duralex côtoie les assiettes aux décors hétérogènes, tantôt années 80, tantôt années 50. Tout cela a un air à la fois suranné et rassurant dans sa simplicité.

Côté cuisine, pas de chichi non plus. La carte est courte et axée sur les plats bistrotiers. Mais les photos parlent d'elles-mêmes.

Le Pâté en croute de Bobosse. Alors oui, je n'ai pas choisi une entrée maison mais je n'étais pas en mode "critique". En compagnie d'amis, pas de prise de tête. Mais les bons produits ne mentent pas et ce pâté est excellent.

L'Andouillette "AAAAA", sauce moutarde. Encore un classique, mais j'adore l'andouillette. Celle-ci est bien entendu digne de son label et la sauce moutarde qui la nappe est plus parfumée que forte et pas du tout écœurante.

Boulot oblige, pas de vin ni de dessert. Mais ce n'était qu'une prise de contact. Comme McArthur, je reviendrai !

Bistrot Chez Mémé
40, rue du Tage
Paris XIII

François

jeudi 2 février 2012

Le Sauvignon au 228


Nouvelle année et nouveau programme au Bar 228.
Ce soir, c'est Sauvignon.






Le premier vin a un nez très expressif du cépage (cassis, buis, bourgeon de cyprès). Une attaque souple puis une bouche vive avec une belle acidité d'agrumes (citron). Une matière fine et structurée. Un peu courte mais plaisante. Il s'agit du Sauvignon Blanc 2010 de Warwick Estate (Stellenboch, Afrique du Sud).







Nous continuons dans l'exotisme avec la bouchée qui l'accompagne : Fine gelée japonaise aux coquillages ouverts à cru, beignet croquant à la prune salée et au yuzu. Un mélange iodé de Saint-Jacques, coque, couteau, moule et oursin. C'est avec ce dernier que l'accord est le plus beau. Avec le beignet (top), les acidités du vin et de la prune salée se répondent.






Le second vin a un nez très expressif (baie de cassis), confituré et résiné (résine de pin). C'est un vin élégant, gourmand avec une bouche harmonieuse, équilibrée et une pointe d'amertume. Belle finale aromatique sur la mangue. Après les antipodes, nous nous rapprochons un peu : Sauvignon Blanc 2010 d'Errazruiz Estate (Aconcagua, Chili).






La bouchée, en revanche, est très bretonnante : Tourteau percuté et rôti au four avec du beurre demi-sel, nage glacée et tuile aux algues. C'est un plat étonnant, avec la nage traitée comme une crème anglaise. La chair du tourteau, enrichie au beurre à la cuisson, est à la fois moelleuse et pleine de mâche. Le ressenti avec le vin diffère entre ma Comtesse et moi. Elle pense que le vin se vivifie et à tendance à couvrir le plat. Pour ma part, le crabe apporte de la rondeur et de l'ampleur au vin et à l'accord.







Le troisième vin a un nez de poussière ou pansement, tige et fleur de sureau, fumé à l'aération. La bouche est très légèrement perlante et très structurée. La finale est minérale, peu aromatique, mais longue. On se rapproche encore : Sauvignon Blanc "Grassnitzberg" 2009 du Weingut Tement (Südsteiermark, Autriche).






Agnolotti de Saint-Jacques à l'encre de seiche, palourdes au vert. C'est une belle bouchée et l'écume d'ail des ours accompagne parfaitement la palourde. Superbe accord entre vin et iode bien que ce dernier domine un peu. Le vin prend du fruit. Le mélange de tous les éléments donne d'ailleurs une surprenante note de fraise.







Pour finir, un vin à la robe ambrée. Un nez de coing et pomme confite qui fait plus penser à un chenin (Coteaux du Layon) qu'à un sauvignon. En revanche, l'attaque franche et la bouche nous renvoie à un vin sec malgré une finale onctueuse et long. Néanmoins, nous sommes enfin arrivés en Vallée de la Loire : Menetou-Salon "Morogues" 2002 du Domaine de la Tour Saint Martin (Bertrand et Albane Minchin).






Dernière bouchée, l'apothéose : Saint-Jacques, truffe, linguine crémés, émulsion parmesan. Ça sent très bon et c'est très bon !
L'accord avec le vin est surprenant. Le vin reprend du fruit et la petite pointe sucrée, sentie en dégustation pure, est amplifiée par le plat. Que demander de plus...

PS : A cette occasion, nous avons fait la connaissance de Denise Medrano, états-unienne exilée à Londres et webmistress d'un blog dédié au vin et à la gastronomie londonienne : www.TheWineSleuth.co.uk.
Une bien belle rencontre avec une épicurienne fort sympathique.

François