Bienvenue

Bienvenue à toi, aventureux surfeur, qui vient s'échouer en quête de sens gustatif. Ici tu trouveras des récits d'agapes, des notes de dégustations bacchiques et des adresses prometteuses compilées avec amour.

vendredi 26 juin 2009

Victor



Une rue calme dans Paris, un restaurant sympathique qui propose de bons petits plats et des grands crus au verre.

Victor, rue de Lauriston (Paris 16) est rapidement devenu un repère/repaire des amateurs de vins. Une belle carte, des grands crus servis au verre et, le premier lundi du mois, des bouteilles à prix coûtant.




En cette fin de juin, il fait chaud à Paris. Nous misons donc sur la fraîcheur d’un Mâcon Village 2007 des Héritiers du Comte Lafon pour nous désaltérer.
Un vin avec des notes de fruits mûrs (coing), d’immortelle et de brioche toastée.
En bouche il développe des notes d’agrumes avec un équilibre sur la richesse et l’acidité.

















Pour accompagner le Mâcon, mon Astre choisit la roquette comme fil conducteur en commençant par une salade de pointes d’asperges blanches, petits pois et roquette en entrée et un picata de veau au citron avec sa roquette au parmesan comme plat.















Je préfère choisir les océans avec une crème d’avocat au crabe et gaspacho puis de l’espadon au citron et son riz Arlequin.
Les plats sont simples, frais, gouteux avec une pointe d’originalité qui les rend attrayants.

Côté sucré, le restaurant s’est associé avec le chocolatier Jean-Paul Hévin pour nous proposer quelques pâtisseries chocolatées. Ne pouvant résister à l’appel du chocolat et de la meringue je craque pour un rocher au chocolat au lait.




Mon Astre, favorisant toujours les produits de saison, prend une assiette de framboises blanches et rouges avec une crème fouettée.

Moment rêvé pour effectuer une analyse organoleptique des dites framboises.
Pas de surprise pour la framboise rouge, elle est acidulée avec un arôme bien typé frambinone.
Par contre la framboise blanche est plus fine et complexe. Outre la note de frambinone, elle révèle des arômes de muscat, de pêche blanche et de litchi. Elle est également moins acidulée sans donner une sensation plus sucrée.


Gwenola

Champagne Roger Coulon


C’est vendredi et après une semaine de boulot une petite dégustation de champagne au Dokhan’s s’impose.
Ce soir, Mikael nous fait découvrir les vins de Roger Coulon.

Quelques mots sur cette maison champenoise …
Récoltants-manipulants à Vrigny, dans la Montagne de Reims à 10 km de Reims, Eric et Isabelle Coulon perpétuent la tradition de cette maison qui existe depuis 1806.
Le domaine produit 90 000 bouteilles par an et les ventes se répartissent entre la France, l'Angleterre, l'Allemagne, la Belgique, l'Italie, la Suisse, le Japon et les USA.
Le vignoble familial de 10 hectares, réparti sur 5 villages et 70 parcelles classées en Premier Cru, bénéficie d'une situation privilégiée à mi-coteaux exposés au Sud-Est et sur un sous-sol composé de calcaire tendre et d'argile du sparnacien.
L'encépagement est de 40% Pinot Meunier, 30% Pinot Noir et 30% Chardonnay et l'âge moyen des vignes est de 38 ans.
Les rendements sont volontairement limités au moment de la taille : 10 bourgeons fructifères seulement sont conservés (au lieu des 15 à 20 habituels en Champagne). Si l'année le nécessite, l'ébourgeonnage est pratiqué, le recours à la vendange verte n'est donc pas justifié.
Les vignes en forte pente sont enherbées pour limiter les phénomènes d'érosion et préserver l'écosystème.
D'autres parcelles sont labourées pour éviter l'utilisation de désherbants.
Pour protéger le vignoble contre les parasites, la technique de la confusion sexuelle (contre le ver de la grappe) a été mise en place depuis plusieurs années.

Les vins …
Brut Tradition Premier Cru
Assemblage de 50 % de Pinot Meunier, de 25 % de Pinot Noir et de 25 % de Chardonnay. Le dosage est de 7g par litre. La cuvée Brut Tradition a bénéficié d'un vieillissement en caves jusqu'à 3 ans.
Un nez de pomme reinette, de pêche blanche, de ramboutan et de brioche avec de la profondeur. En bouche, il fait plus fruits rouges (fraise et fraise des bois) avec de la pêche de vigne sur la longueur pour se terminer sur la fraise des bois tout en fraicheur. Très beau vin fin, profond, vineux et complexe.



Brut ROSE
Rosé de saignée issu d’un assemblage de 80 % de Pinot Meunier et de 20 % de Pinot Noir provenant de Vrigny et Coulommes la Montagne (villages classés en Premier Cru). Le dosage est de 6g par litre. La cuvée Brut rosé a bénéficié d'un vieillissement en caves de 3 ans.
Un nez pâtissier de charlotte aux fraises.
Vineux, relativement tannique pour un Champagne, en bouche, il a des arômes de fraise avec une finale légèrement amère. C’est un vin à déguster à table.

Brut Nature "Esprit de Vrigny"
Assemblage à part égale de Chardonnay, Pinot noir et Pinot meunier provenant de Vrigny.
Cuvée sans dosage qui a bénéficié d'un vieillissement en caves de 6 ans.
Un nez d’agrumes (cédrat, bergamote) et de cidre.
En bouche, il explose. Vineux, complexe, long avec des notes d’agrumes, de pomme reinette et de noisette. Très Bien +

Gwenola

dimanche 21 juin 2009

Wagyu !

Non, il ne s’agit pas d’un nouveau manga, mais d’une race bovine. Très connue au Japon, principalement à Kobe, ce bœuf est célèbre pour son marbré intramusculaire.
Elevé à la bière ou au saké le bœuf Wagyu a une vie paisible et zen rythmée par des massages.

Vendredi 20h, notre informateur asniérois nous glisse à l’oreille que depuis peu on trouve du wagyu chez son boucher.
Le lendemain, 17h, alors que nous passions par un heureux hasard à Asnières-sur-Seine, nous décidons de nous infiltrer dans la boucherie d’Yves-Marie Le Bourdonnec.
Nous voilà dans le temple de la côte de bœuf. Limousine, Simmental, Black Angus… se présentent devant nos yeux ébahis.
Mais revenons à notre bovin japonais, aiguillettes ou filet ? Sur les conseils du gourou des lieux, nous repartons avec des aiguillettes.


Dimanche, 12h30
Le Vosne-Romanée 2004 de Michel Gros est dans les verres, la grenaille de ratte aux oignons de Roscoff est fin prête, les assiettes sont chaudes et la poêle est brulante. Pchiiiitt, un rapide aller-retour, dressage des assiettes et nous voilà face au Nirvana.

Une fine odeur de beurre noisette se dégage de l’assiette (alors que je n’avais pas utilisé de matière grasse). La viande se découpe à la fourchette, sa texture se rapproche de l’entrecôte, avec plus de fondant. En mordant dedans, elle est juteuse sans être sanguine (cuisson bleue).
C’est un vrai régal pour la carnivore que je suis.
Côté vin, le Vosne est élégant avec de beaux arômes typiques du pinot noir (groseille et fleur de sureau) et une petite note sanguine. Ses tanins sont fins et soyeux. C’est un très beau village.


Gwenola

Boucherie Le Couteau d’Argent, 4 rue Maurice Bokanowski à Asnières-sur-Seine (92)

vendredi 19 juin 2009

Soirée de fin d’année

Avant de s’envoler vers divers lieux de villégiature, le groupe de dégustateurs de LPV-Paris2 a tenu une dernière session.
Petit comité, avec de belles bouteilles et comme toujours de bonnes rigolades.

L’apéro
Crémant de Loire, Domaine Cady (Chenin et Chardonnay à part égale)
Un nez frais et aérien avec des notes levurées, de pomme verte et de brioche.
En bouche, il a des arômes de tilleul et d’amande fraîche. Un crémant frais et agréable pour bien débuter un repas.

Terrine de foie gras maison
VdP des Collines Rhodaniennes, Cuvée Roche-Colombe, viognier 2003, Domaine Lattard
Au nez, il présente des notes de pomme cuite, d’amande et d’abricot.
En bouche, pas de doute sur le cépage avec ses arômes d’abricot et de beurre frais. Bel accord de texture avec le foie gras

Vieilles Vignes Eparses 2004, domaine de la Bellivière (chenin demi-sec), Coteaux du Loir
Un nez complexe qui part un peu dans tous les sens : beurre frais, abricot sec, gentiane, rose…
En bouche, il est élégant et minéral avec un peu d’ampleur. Un vin déconcertant mais qui demande à être découvert.

Pinot gris Clos St Urbain - Rangen de thann 2004, Zind Humbrecht
Au nez, il me fait penser à un vin botrytisé avec des notes d’abricot sec et de bois de rose.
En bouche, il me rappelle plus un gewurztraminer sec qu’un pinot gris avec une pointe de sucre résiduel qui lui apporte de l’ampleur et de la longueur. Très beau vin et très bel accord.

Tartare (à assaisonner soi-même), frites et salade verte.
Saumur 2005, domaine Guiberteau
Un panier de fruits rouges dominé par des grappes de groseilles.
En bouche, il a un beau fruité. Son acidité et son fruité en ont fait un très bon compagnon pour mon tartare.

Gevrey-Chambertin 2001, Claude Dugat
Très beau nez bourguignon que je situe plus sur la commune de Morey-Saint-Denis : fraise et framboise avec une note de gibier à plume.
En bouche, il est puissant pour un village avec un beau fruité (grenadine sans le sucre) et des tanins souples et élégants.

Charmes-Chambertin VV 1997, Dominique Laurent
Très complexe avec des notes de fruits rouges et animales plus austères que le précédent.
En bouche, il est soyeux et charmeur. Très Bien.

Château Fombrauge 2003, Saint-Emilion GC
Des fruits rouges et noirs un peu confiturés (effet millésime ?). Une bouche assez exubérante, un peu « too much » pour moi.

Château Smith Haut Lafitte 1979, GCC de Graves – Pessac-Léognan
Le clou de la soirée ! Au nez, il fait « vieux bordeaux », puis viennent des notes de piment, de fraise, de baie de cassis et de cigare.
En bouche, il a une très bonne tenue et de l’élégance.
J’ai osé le regoûter avec les fromages et contre toute attente, l’accord était pas mal du tout avec le brie.

Carpaccio d’ananas frais au caramel
Coteaux du Layon Saint-Aubin 2001, Domaine Cady
Un nez botrytisé d’abricot sec et de confiture de pêche avec une touche de miel.
En bouche, il a un bel équilibre entre le sucre et l’acidité. Il laisse une bouche fraîche et propre. Très bel accord avec mon dessert.

Vivement la rentrée que l’on se retrouve !

Gwenola

jeudi 4 juin 2009

Provence et Champagne


Pour la dernière session de la saison des apéritifs œnologiques du 228, Nicolas Rebut a mis la Provence à l’honneur.
Deux vins blancs puis deux rouges nous sont proposés, chacun accompagné de sa bouchée.

Nous débutons par un Vin du Pays des Bouches du Rhône 2004 du Domaine Hauvette (Assemblage de Roussanne, Marsanne et de Clairette)
Un nez du sud avec le côté « pétillant » de la Clairette. Il présente des notes exotiques (goyave, banane) et de fleur de thym.
En bouche, l’attaque est vive, puis le vin prend de l’ampleur avec des notes de cerise kirchée, de pêche de vigne et de boisé noble. Il est long et s’éteint doucement avec de la minéralité.

Accord avec des girolles étuvées au vin jaune, Feuille de romaine farcie, jus tranché au beurre noisette.
Avec la bouchée, le vin a plus de vivacité et de fraîcheur avec une finale un peu miellée.



Le deuxième vin blanc est un Côtes de Provence « Cuvée Clarendon » 1998 du Domaine Gavoty (assemblage de Rolle et d’Ugni blanc)
Au nez, il développe des notes de zestes d’agrumes et de menthe poivrée.
Il devient beaucoup plus expressif en bouche avec des notes d’abricot, de mauve, de lavande et une finale fraîche sur la menthe poivré et la mangue. C’est un très beau vin.

Accord avec dos de saumon de l’Adour doucement confit, étuvée de chou de printemps aux écorces d’orange, consommé clair aux baies de genièvre.
Un accord ton sur ton. Le vin et la bouchée s’accompagnent, se marient, s’entrelacent… Un accord grandiose.

Nous passons au premier vin rouge : Bandol Château Pibardon 2004
Je trouve le premier nez bordelais. Après aération, il développe des notes de tapenade, de cerise noire, de cassis et de thé fumé.
En bouche, il est puissant, gourmand avec des tanins puissants mais non agressifs. C’est un très beau vin.

Accord avec le filet de bœuf lardé et mariné à la confiture d’algues, polenta fourrée d’une faisselle, copeaux crus de légumes, moutarde douce à la tomate.
Le filet de bœuf est saignant. Le sang du bœuf affine le grain des tanins et rend le vin velouté.

L’apéritif s’achève avec un Baux de Provence, Clos Milan 2001 (assemblage syrah et grenache).
Fraises des bois, limite fraise tagada, accompagnées de framboise et de cassis. Complexe, des notes de fauves, de chair de pigeon, de tapenade et de brou de noix accompagnent le panier de fruits.
En bouche, il a la puissance du grenache et l’élégance de la syrah. On perçoit l’alcool, mais sans sensation de chaleur. C’est du très grand vin.

Accord avec des aiguillettes de pigeon au foie gras de canard et aux avelines, fricots de légumes de printemps au jus.
Accord ton sur ton dans lequel la syrah s’exprime pleinement.



Nous quittons l’intimité du 228 pour le Dali. Déjà un peu grisée par les vins, j’ai des envies de fraîcheur.












Pour commencer notre dîner, nous partageons un 100% Méditerranée (salade de poulpe légèrement relevée au curry et aux graines de coriandre), suivi d’une salade César aux Gambas pour moi et d'un risotto aux morilles pour mon Astre.

Pour accompagner ces produits de la mer, rien de tel qu’un vin blanc. Mais lequel choisir ?
Un Champagne ?
Nicolas Rebut nous dirige avec un Blanc de Blancs 2000 de Jacques Lassaigne pas encore à la carte.
Long, complexe, avec une certaine ampleur, il nous livre des arômes d’agrumes et une finale sur la brioche beurrée et la groseille.
C’est un champagne classique assez vineux qui se révèle plus complexe qu’il n’y parait.

Côté douceurs sucrées, j’avais repéré, à la carte du restaurant gastronomique, le Blancs d’œufs soufflés au cœur de fraise.
Comme tout est possible dans cet établissement, je me retrouve avec une magnifique assiette imaginée par Camille Lesecq. Ce jeune chef pâtissier est un virtuose du dessert.
Des petites boules blanches avec quelques copeaux de zestes de citron vert. Dans leur cœur, un morceau de fraise juteuse et parfumée. Dessert aérien, subtil et frais.
Mon Astre fait dans le classique/rustique avec une tarte aux pêches et crumble.

Question cruciale : quels vins de desserts ?? Là encore, les sommeliers nous prennent par surprise en nous proposant des vins extraterrestres que nous sommes incapables de découvrir à l'aveugle : pour moi, un Strohwein (vin de paille) autrichien 2006 à base de cabernet-sauvignon. Pour mon Astre, un Tokaj Sarga Muskotaly 2007 du Chateau de Sarospatak, vendanges tardives de muscat.


Gwenola