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Bienvenue à toi, aventureux surfeur, qui vient s'échouer en quête de sens gustatif. Ici tu trouveras des récits d'agapes, des notes de dégustations bacchiques et des adresses prometteuses compilées avec amour.

samedi 13 février 2010

Weekend à Rome - Imàgo


Impossible de passer à Rome sans sacrifier à notre plus gros défaut… la gastronomie.
Parmi les quelques établissements de renom et/ou étoilés, nous avons jeté notre dévolu sur Imàgo, le restaurant de l'Hotel Hassler.









Pourquoi Imàgo ? Pourquoi pas !
Réponse simpliste certes… il faut savoir que l’Hotel Hassler est situé juste à la droite de l’église Trinita dei Monti (à gauche) qui surplombe la Piazza di Spagna (à droite). De plus, le restaurant est situé au 6ème étage de l’hôtel, à hauteur du clocher de l’église, ce qui lui permet d’offrir un panorama exceptionnel sur la ville. Nous l’avons découvert de nuit quand seuls les monuments sont éclairés ce qui rend leur identification très aisée.

Que dire du lieu ? La salle est moderne sans être design, les tables bien espacées et le personnel prévenant. Une ambiance décontractée et, veille de Saint-Valentin oblige, propice au romantisme. Romantisme prolongé par la dégustation du Dom Pérignon rosé 1998 pour accompagner notre amuse-bouche : Crème d’artichaut, salade de poisson et pamplemousse. La crème est très douce et la pointe de pamplemousse relève le tout.

Afin de découvrir la cuisine du chef Francesco Apreda, nous choisissons le menu dégustation.

Crudo del giorno dalla magia del mare : le poisson cru du jour est un tartare de gambas, thon rouge, framboise et chou-fleur, le tout parsemé d’un tour de moulin de sel rose. Si l’intitulé me fait penser à une recette de Gaston Lagaffe (la célèbre morue aux fraises), la bouche crie « bingo ». L’accord thon et framboise est magnifique et juste, les sommités de chou-fleur donnant du croquant au moelleux des autres ingrédients.

Capesante impanate, ripiene di mozzarella di bufala, foglie di sedano e tartufo nero : la Saint-Jacques est farcie d’un petit cœur de mozzarella.

Ravioli di fagiano, cavolfiori e miele tartufato : beaucoup de saveurs pour ce ravioli de faisan.

Capellini aglio olio e peperoncino, anguilla affumicata e polvere di cacao : depuis la lecture de la carte, j’attendais ce plat avec impatience, ayant un souvenir ému d’un plat alliant lui aussi poisson et cacao, le homard au xérès et cacao d’Olivier Roellinger. Je ne fus pas déçu. Comme avec le homard, la sauce ail et piment et la poudre de cacao se font subtiles pour laisser le devant de la scène à l’anguille fumée, les pâtes fines, cuites al dente, devenant l’élément croquant du plat. Toute la générosité gastronomique de l’Italie est là.

Veli di Pesce sciabola glassato al mirto, crema di ceci e gamberi rossi grigliati : instinctive, la traduction de l’intitulé de ce plat ne l’est pas. Après quelques clicks sur internet, cela devient plus clair : filet de sabre glacé au myrte, crème de pois chiches et crevettes roses sautées. Ce que l’intitulé ne dit pas c’est que la crème est aux pois chiches et au romarin. J’adore le romarin…

Nous continuons à boire local et nous suivons volontiers les conseils du sommelier qui nous propose le Terre Alte 2006 de Livio Felluga. C’est un assemblage de friulano, pinot blanc et sauvignon. Ce dernier domine le premier nez (cassis). La bouche est droite, nette, sans défaut. Il est presque trop bien élevé mais il nous donne quand même pas mal de plaisir.

Régulièrement, dans les grandes maisons, nous effectuons le « test de la serviette ». Ma Comtesse ou moi-même se lève pour une petite retouche maquillage/pause technique. Celui ou celle qui reste observe alors (ou pas) un ou deux (voire trois !) serveurs se précipiter pour récupérer la serviette laissée sur la table et la remplacer. Chez Imàgo, nous avons innové avec le « test de l’éternuement ». Pris d’une envie subite, je le retiens à moitié dans ma serviette. Aussitôt une boite de mouchoirs fait son apparition sur la table. Classe…


Piccione arrostito al te nero e arancia sanguinella, crema di carciofi : pigeon au thé noir et orange sanguine, crème d’artichaut. Contrairement à l’amuse-bouche, la crème d’artichaut est très puissante et c’est la chair du pigeon qui vient l’adoucir. Un verre de Brunello di Montalcino « Il Marroneto » 2004 de Mori Alessandro est le bienvenu. Un nez floral et sanguin, une bouche élégante avec de beaux tannins. Avec le pigeon, on croque dans le fruit.

Petit entremet : Sorbet passion, sauce balsamique, yaourt de bufflonne et chocolat blanc. Acide, sucré, acide, sucré, les papilles naviguent au gré des cuillerées…

Un trio de desserts pour finir : Cannoli al mascarpone e pistacchio, Composta di mele caramellate, Babà al Rhum e caffé.

Nous repartons dans la nuit romaine avec une petite boite de douceurs et de beaux souvenirs.

François

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