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Bienvenue à toi, aventureux surfeur, qui vient s'échouer en quête de sens gustatif. Ici tu trouveras des récits d'agapes, des notes de dégustations bacchiques et des adresses prometteuses compilées avec amour.

lundi 6 octobre 2008

Grand Messe oenologique

Nous nous sommes retrouvés 26 amateurs de vins (uniquement 3 femmes !?!) dans le restaurant de Stéphane Martin pour un banquet un peu spécial.
Chacun des convives a apporté deux bouteilles une « découverte » et une « valeur sûre ». Les vins ont été répartis en deux groupes homogènes. Les convives se sont répartis librement en quatre tables. La même série de vin était servi à deux tables, ce qui n’a pas empêché les échanges de vins entre tables.
Stéphane Martin nous a concocté, rien que pour nous, une superbe suite de petits plats et de bouchées pour aller avec nos vins.
Je vous laisse déguster …

Gaspacho de poivrons rouges et Loukoum de tomate accompagné du Champagne "Cuvée royale" 1996 Joseph Perrier.
Un nez lacté voire petit lait m’a assez surpris. En bouche, il a pas mal d’acidité et fait assez jus de citron. Le Gaspacho lui apporte de la complexité en lui gommant une partie de sont acidité.

Sorbet foie gras, petite brioche au lard paysan avec un Champagne "Extra brut" A. Selosse (dégorgé en Nov 2005). Le nez est complexe avec une déclinaison de la pomme à croquer vers le cidre. En bouche, la bulle est fine, un rancio noble commence à se faire sentir, ainsi que des notes d’agrumes, de pommes à cidre avec un côté huile d’olive. J’ai beaucoup aimé le vin, mais également le sorbet au foie gras.

Huitre en fine gelée à l’échalote et ciboulette avec un Sancerre "Les culs de Beaujeu" 1994 Cotat et un Arbois "La Mailloche" 2004 S. Tissot
Déception pour ce sancerre que j’ai trouvé cireux et pas en place malgré un bel arôme de pamplemousse rose. Quant à l’Arbois, il m’a confirmé que les vins du jura ne sont pas mon truc (je l’ai trouvé oignon mariné à la sauce aigre-douce …. Je vous avais prévenu !)

Carpaccio de Saint-Jacques à l’huile de truffe avec un Macon-Milly-Lamartine 2001 Les Héritiers du Comte Lafon et un Chassagne-Montrachet 1er cru "Les Vergers" 1998 M. Niellon
J’ai beaucoup aimé le nez du Macon avec ses notes de fleurs de citronnier, d’agrumes et une finale iodée. En bouche, il est long, droit (limite tendu) avec une finale assez beurrée. J’ai trouvé le Chassagne bien fait, mais assez austère avec un équilibre acide/amer qui m’ont fait penser à un vin bien jeune. Par contre, je n’y ai pas trouvé la structure et la typicité aromatique que j’attends d’un Chassagne (trame aromatique avec une note de fleurs de pêchers).

Dos de cabillaud aux jeunes légumes avec le Clos Columbu 2004 Vin de Corse Calvi (100% vermentino) et un Castello Luigi bianco 2003 Tessin (100% chardonnay).
Je suis passé totalement à côté du Clos Columbu et du Castello Luigi Blanco. J’ai trouvé le premier mou et le deuxième trop boisé. Par contre le dos de cabillaud était, quant à lui, très réussit.

Fricassée de champignons des bois servi avec deux pairs : Cairanne "Ebrescade" 2005 M. Richaud et Châteauneuf du Pape 2003 Charvin
J’ai beaucoup aimé le Cairanne avec ses notes de fleurs (sureau et oranger), son panier de fruits rouges et sa suavité en bouche. Le nez du Châteauneuf est complexe avec des notes de groseille, de framboise, de coing et de girofle. Par contre, en bouche, je l’ai trouvé trop amer et tannique à mon goût.

Deuxième binôme : Baltasar Gracian vieilles vignes 2002 Catalogne et Côtes du Rhône "Le Claux" 2004 Roche Bussiere. J’ai aimé le premier avec son beau fruité (framboise et fraise), sa souplesse et sa suavité. Par contre, je n’ai pas réussi à établir la communication avec le deuxième.

Civet de sanglier aux pommes grenailles avec également deux fois deux bouteilles. Tout d’abord : Châteauneuf du Pape 1998 Beaucastel et Montus "Cuvée Prestige" 1995 Madiran
Le Beaucastel avait un problème de bouteille, dommage ! Le Montus présentait un boisé noble et note « crème solaire » assez étonnante. En bouche, les tanins sont encore bien présents … à attendre.

Puis Côte-Rôtie 2004 Jamet et Hermitage "Marquise de la Tourette" 2001 Delas
Je n’ai pas reconnu Jamet : manque de fruits, tanins et notes épicées assez marqués. Je n’ai pas été plus convaincu non plus par l’Hermitage qui était iodé (wakamé frais) et poivré.

Aiguillettes de canard avec 6 bouteilles ! Premier duo : Clos Fourtet 2003 et Sociando-Mallet 2003
Le Clos Fourtet avait un nez intéressant et flatteur de fruits rouges et noirs, de tabac, d’épices douces … mais en bouche il était trop dur pour moi. Le deuxième présentait un nez de piment d’Espelette frais. En bouche, il avait une acidité assez marquée et il ne m’a pas beaucoup parlé.

Deuxième duo : Château Haut-Marbuzet 1990 et Cos d’Estournel 1996
Le Haut-Marbuzet ou mon plus beau moment de la soirée. J’ai adoré ce vin avec un beau fruité un peu confituré au nez. En bouche il est velouté, suave avec des notes de fruits rouges (fraise), et de cuir un peu fumé. Long, rond, avec du corps … une très belle émotion. Quant à Cos, je l’ai trouvé trop jeune, mais avec beaucoup de potentiel.

Troisième duo : Lynch-Bages 1995 et Chambolle-Musigny 2003 Lignier-Michelot
Le Pauillac présentait une palette de notes torréfiées (café et cacao) et de beaux fruits noirs. En bouche il est tout en puissance et en force, comme un taureau lancé dans une arène. J’ai bien aimé ce vin (quand je dis que les femmes aiment les vins musclés !). Néanmoins, j’ai encore plus aimé le Chambolle avec son côté confiture de pinot noir et de cerise, son petit côté shamallow (fleur d’oranger et velouté) sa structure assez imposante et cette touche de suavité.

Dernier plat salé avec les Nems de ris de veau et sa salade de roquette accompagnés de Pommard "Les Charmots" 2005 Vaudoisey-Creusefond, du Barbaresco "Masseria" 1997 Vietti et d’un Volnay "Les Caillerets” 1999 Bouchard (ex cuvée Carnot)

Ce plat n'est que duels : croustillant et fondant, crémeux et acide, viandé et vert. Une merveille.
Le Pommard était typique d’un Pommard même s’il était un poil trop court. J’ai particulièrement aimé ses note de cacao et de figue qui ressortaient un peu de la trame de pinot noir classique. Par contre j’ai pris le Barbaresco pour un Morey. Même si je me suis planté de pays, il n’empêche que je l’ai bien apprécié. Quant au Volnay je le plaçais du côté de Vosnes !?! Mais pas de doutes, j’aime bien le style bourguignon de ce vin même s’il n’a pas eu encore le temps de digérer ses tanins.

Il a fallu 3 douceurs (Brochette d’ananas confit puis rôti à la vanille de Madagascar, Tarte feuilletée aux pommes et Figue rôtie en cocotte et parfum de romarin) pour accompagner le Sauternes "Crème de tête" 2001 Rousset-Peyraguey.
Finesse et élégance sont au rendez-vous. Ses notes de coing et de confiture de pomme ont très bien accompagnées l’ananas et le feuilleté aux pommes.

Et enfin, un Mini moelleux au chocolat plus un Tiramisu au café pour finir la soirée sur un Rivesaltes 1998 Sarda-Mallet. J’ai trouvé le Rivesaltes un peu trop alcooleux et j’ai préféré revenir sur le Sauternes pour finir ce superbe dîner.

Gwenola

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